NOFX - Self Entitled

Chronique CD album (29:40)

chronique NOFX - Self Entitled

Qu’on le veuille ou non, NOFX est certainement le groupe le plus cool de la planète. Je vous assure, j’ai beau avoir cherché, je n’ai pas trouvé au-dessus. Megadeth hors-concours, Guns N' Roses disqualifié, il n’y a pas à tortiller, c’est bien la bande à Fat Mike qui figure au top. Même pas la peine d’en discuter. En vingt-cinq piges et une grosse dizaine d’albums, NOFX fait partie de ces rares groupes qui ont su faire entrer le punk dans le troisième millénaire avec brio. Et rien que pour ça, ce Self Entitled mérite sa wild card pour représenter les punks potaches au tournoi du Shred Open 2012. En espérant que celle-ci ne se transforme pas en carte vermeil, en d’autres termes de la vieille musique de jeunes.

 

Avec le même staff technique que l’excellent Coaster, Self Entitled semble tout avoir de la formule qui marche sans forcer le talent. Ce nouvel album peine à tenir la comparaison avec son prédécesseur sur le plan sonore. Beaucoup plus brut, voire même synthétique sur les bords, l’opus sent fort les eighties avec le bandeau en éponge sur la tête. Difficile de juger si ce côté cheap est volontaire ou pas. Allant jusqu’à laisser une piste MIDI sur « Cell Out », NOFX est capable d’enregistrer 20 titres en trois jours à l’arrache comme de fignoler à l’extrême ses compos entre deux jackasseries. Le constat est pourtant là : le groupe se contente de renvoyer la balle alors qu’on attend de lui qu’il monte au filet. En clair, NOFX nous fait du NOFX bien servi mais devenu quelque peu normal.

Cependant, le quatuor californien a dans la raquette quelques bombes de balles de break quand le rythme se ralentit. Jamais avare en drôleries le temps d’un « 72 Hookers » prônant l’intervention des péripatéticiennes pour la paix dans le monde ou d’un boogie woogie de conservateurs endiablé sur « Ronnie & Mags », NOFX est encore capable de mettre 6-0 à bien des challengers. Self Entitled pourrait donc se résumer à un back to the basics dépouillé de l’habituel passage reggae ; Punky-Annick Noah appréciera.

 

Car voilà, même un NOFX tête de série en mal d’inspiration sait balancer quelques aces dans le service trois pièces à qui sait l’en tendre. À chercher les défauts évidents de Self Entitled, on en oublie de trouver ses forces : un songwriting ultra efficace, une force de conviction dépouillée de tout artifice et surtout un potentiel rarement égalé pour filer la banane à l’orée des grisailles automnales. Ce groupe déboulonne tout et aussi coupe des vis. Même moyen, même peu flatteur, ce LP a su raviver la flamme que le gang a su allumer dans la mansarde d’un ado boutonneux tel que moi. Une madeleine comme ça, ça n’a pas de prix. Le groupe le plus cool du monde, je vous dis ; NOFX victorieux au tie break.

photo de Geoffrey Fatbastard
le 01/10/2012

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