Ouranos - Voir La Lumière

Chronique CD album (18:17)

chronique Ouranos - Voir La Lumière

Le projet Ouranos, mené en solitaire par le bordelais Silmar, nous revient avec un deuxième album, après un EP et un long format qui m’avaient tapé dans l’oreille. L’esprit DIY qui animait les précédentes sorties est en partie mis de côté. Si le musicien prend toujours seul en charge la partie purement musicale, il délègue cette fois-ci les aspects techniques. Voir La Lumière sort sur le label anglais Sludgelord, tandis que le mixage et le mastering ont été confiés à Samuel Vaney du Lead & Sulfur Studio. Business for Satan a dessiné le nouveau logo tandis que Eeli Helin s’est chargé de l’artwork. Grand bien lui a pris tant là qualité sonore d’Ouranos a gagné en qualité.

 

En revanche, d’un point de vue purement musical, il n’y a pas de grands changements, le musiciens reste toujours défenseur d’un Black Metal fortement teinté d’Indus, aux ambiances stellaires. Mysticum, Darkspace ne restent jamais très loin en terme d’inspiration. L’écriture a cependant gagné en finesse, les différents éléments, BM, électronique, Ambiant, se mêlent de manière plus naturelle. J’écrivais déjà cela à la sortie de Hiérophanies, mais le projet a une nouvelle fois franchi une étape en terme de qualité. La BaR, programmée avec soin, vient renforcer le côté mécanique, froid et industriel de la musique d’Ouranos.

 

L’auditeur est mené au gré de l’album au travers des ambiances aussi variées que dérangeantes. C’est ainsi que l’on peut passer à des plans de pure agressivité soutenus des blast beats, à des passages d’une pesanteur jupiterrienne. Le summum du malaise est atteint sur « Au Bout Du Tunnel ». Ce n’est pas une lumière qui nous y attend, elle a été éteinte par mesure d’économie en ces temps de crise. Non, au contraire, il s’agit d’une piste bruitiste, dont l’écoute, en particulier d'une traite, se révèle ardue, aussi longue que malaisante avec ses presque 12 minutes qui se rapproche de la torture sonore, dans le sens où le musicien prend un malin plaisir à maltraiter la multitude de pistes, et à faire évoluer méticuleusement et inexorablement son propos.

 

Je dis ça sans chauvinisme aucun, ce n’est pas mon style, mais Ouranos prouve une nouvelle fois qu’il mérite votre attention et confirme les qualités que j’ai pu signaler sur ses précédentes opus.

photo de Xuaterc
le 23/05/2022

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