Panopticon - Live Migration

Chronique CD album (01:12:16)

chronique Panopticon - Live Migration

Trois ans après The Scars of Man on the Once Nameless Wilderness, l’annonce pour le printemps ou l’été 2021 de la sortie – toujours chez Bindrune Recordings – du prochain long-format de Panopticon, intitulé …And Again Into The Light, est tombée à point nommé. Suffisamment opportune en tout cas pour remettre leur album live Live Migration tout en haut de ma « to do list ».

 

Affiche du Migration Fest 2018

 

Le set de plus de 70 minutes a été capturé au cours du Migration Fest qui s’est tenu sur trois jours, fin juillet 2018, à Pittsburgh au Mr. Smalls Theatre. Peu de gros noms à se mettre sous la dent (Khemmis, Mournful Congregation, Pelican, The Ominous Circle, Thou, …), ce qui n’obère pas du tout les chances de cet event d’avoir proposé ces soirs-là des perfs de qualité. En tout cas, Panopticon a les heurs de la tête de gondole, celle qui clôt le fest.

 

Pour ce faire, Austin Lunn, qui bûche par ailleurs sur d’autres projets (Agnosis, Dämmerfarben, Seider, Throndt), a dû s’extirper de son travail en solo pour se mettre en équipe, à l’aide de quelques forces vives tout droit originaires du Minesota. S’il s’est gardé pour sa tronche la guitare et le chant principal, le frontman a été épaulé à la basse par Andy Klockow (également support d’Obsequiae pour les concerts), à la guitare par Jake Quitschreiber, au synthé par Tanner R. Anderson (Celestiial, Obsequiae) et, enfin, à la batterie par Ray Capizzo (Falls Of Rauros, Obsidian Tongue, Shabti). Quasiment tous sont d’ailleurs au soutien pour les backing vocals.

 

Running Order du Migration Fest 2018

 

L’album live, sorti près de deux ans après son enregistrement (19 juin 2020), fait sans surprise la part belle à l’album de 2018 avec pas moins de quatre morceaux sur les neuf titres que comprend la tracklist ("Snow Burdened Branches", "Sheep in Wolves Clothing", "En hvit Ravns død", "En generell avsky"). S’en suivent deux de la sortie de 2015 Autumn Eternal ("Into the North Woods" et "A Superior Lament"), un seul de celle de 2014 Roads To The North ("Capricious Miles") et deux de l’effort de 2010 …On The Subject of Mortality ("Watching You" et "To Make an Idol of Our Fear and Call It God"). À noter que ces deux dernières pièces sont également présentes sur les splits sortis par Panopticon cette même année, respectivement avec Skagos et When Bitter Spring Sleeps.

 

Le son est bon et le grand mérite en revient à Spenser Morris. Le mixage final ne cherche pas – comme cela avait été le cas de l’album live enregistré à Berlin par Der Weg Einer Freiheit – à gommer les scories et les aspérités de la musique de concert : les réactions du public sont là, de même que sont présentes les remarques et remerciements d’A. Lunn. Le plaisir éprouvé par les musicos et l’audience suinte réellement. En outre les samples sont bien mis en avant : les cris d’animaux (oiseaux), le crépitement du feu, la tombée de la pluie, les ruissellements sont en effet tout à fait audibles. Contrairement au chant principal dans ses passages skriek BM, qui aurait mérité d’être poussé un chouïa, les chants clairs sont bien mieux travaillés ("A Superior Lament"). Dommage. La batterie, quant à elle, a très bien été placée (caisse claire peu étouffante, double bien enrobante). Tout du long sont mis à l’honneur les soli, à l’exemple de celui présent dans la seconde moitié "Into the North Woods".

 

Sinon, pour le reste, aucune mauvaise surprise : c’est du Panopticon ! Un Black folk/atmosphérique « forestier » à la forte identité cascadienne, qui se perd dans de larges et captivantes plages mélodiques, expressives et techniquement au top ("En hvit Ravns død", "A Superior Lament"). Sans négliger l’âpreté et l’agressivité que peut (doit !) dégager le BM (entames de "En generell avsky" et de l’excellent "Watching you"). Le groove de "Capricious Miles", ultra/mega/super kiffant, offre un des moments forts du live (love la basse), surtout lorsqu’il vient se dissoudre dans un bain de violence au cours des 25 dernières secondes. Parfait. L’enchaînement avec "Sheep in Wolves Clothing" est exécuté sans accroc, avec force et fluidité (étonnants les riffs semblables à des babillements d’oiseaux) ; la dernière partie est excellente (roooh la double). L’instrumental "To Make an Idol of Our Fear and Call It God" achève à merveille ce mix de 9 chansons déployant des ambiances contrastées, propices à faire naître à l’écoute des émotions qui le sont tout autant.

 

L’écoute de Live Migration a un double mérite, celui d’abord d’atténuer la déception de passer à côté de l’« Autumn Equinox Tour » qui doit conduire un casting plaqué or - Winterfylleth, Panopticon et Alda - fin septembre-début octobre 2021 dans le nord-ouest de l’Europe (mais bon, déjà reporté d’un an, l’event sera probablement à nouveau annulé), celui ensuite d’attendre un peu plus patiemment, mais non sans hâte, la dernière offrande d’Austin Lunn.

 

photo de Seisachtheion
le 18/02/2021

2 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 18/02/2021 à 08:18:35

La tournée dont il est question dans le dernier paragraphe a bel et bien été annulée... 

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/02/2021 à 10:55:26

Comme on dirait, à son fils, sur la route: "fais gaffes au panneau p'tit con !" (désolé)

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