Party Cannon - Injuries Are Inevitable

Chronique CD album (38:07)

chronique Party Cannon - Injuries Are Inevitable

Party Cannon n’existe, à mon sens, que dans le but de perpétrer un vaste trolling festivalier de masse. Même Pingouins s’est fendu de son petit commentaire sur la puissance avec laquelle détonne leur logo sur l’affiche des festivals ayant l'audace de les programmer – tu me voles mon travail, vil margoulin ! – dans la seule chronique que s’en est infligée l’équipe en vingt années d’existence. Ce qui ne manque pas de faire tiquer à la vue des affiches trop denses pour honorer chaque groupe de sa calligraphie ; grosse déception vis-à-vis du Motocultor à ce niveau-là !

 

'Sont quand même fort au niveau de leur com’ bien au-delà de ce simple aspect, qui ne les relèguerait qu’au rang de blague plus nulle encore que les miennes s’ils nous faisaient l’insulte de s’en contenter. À mitrailler leurs réseaux sociaux de vidéos bordéliques à souhait sur l’absurdité sans nom se dégageant du pit de leurs prestations scéniques, un fan de gore et d’innommables remugles tels que moi ne peut manquer d’être teasé à la simple perspective de les voir en concert. Et ne parlons même pas de leur collection d’artworks fourmillant de détails plus que douteux, dont le dernier en date produit en appui d’Injuries Are Inevitable prétendrait sans hésitation aucune à faire office de point d’orgue de mauvais goût et d’humour potache bas-du-front.

 

Et contrairement à mon estimé collègue à l’origine de la note un poil incendiaire attribuée à Partied In Half, je ne vais certainement pas bouder mon plaisir devant la connerie abyssale avec laquelle Party Cannon s’obstine à composer ses skeuds. Le second – voire le quatrième, sixième, trente-deuxième même selon la réceptivité inhérente assumée par le commun de se auditeurs – degré que déploie le groupe ne se construit finalement, musicalement parlant en tout cas, qu’à foison de samples vocaux irrévérencieux au possible, et irait presque se nicher dans son calage presque hasardeux à des breakdowns désarmants d’austérité (« Not Immediately Life Threatening »). Tout comme envers les incursions goregrindesques que distille le chant de Stony à petites touches bien gratinées (« Weird But Not Illegal » ou « Alpine Spine ») comme autant de micro-plaisirs coupables à la mesure du degré zéro d’intelligence nécessaire à l’appréciation de son style si particulier.

 

Le slamming death brutal entretient manifestement des rapports compliqués avec la communauté metalleuse, et pour cause : en termes purement esthétiques, son recours souvent abusif aux breakdowns et aux mid-tempo rythmiques pour appuyer ses palm mutes suppurants relèverait du nuage de Chantilly dressé sur un cadavre en décomposition : jamais ça ne le transformera en glace vanille-fraise. Ce serait d’ailleurs pousser bien loin l’indulgence que d’épargner Party Cannon de ce genre de considération mais, malgré la laideur parfois incontestable de leurs compositions (mention honorable à « Cannonball Loop » et son excès de riffs vomitivement pétaradés dans les suraigus jusque dans son solo), son habillage purulent et même simpliste à ses heures (« Safety Is Not Priority » et ses six minutes d’autant plus parasitées de breakdowns confinant à l’interminable) en rehausse  le côté franchement jouissif. Dans une moindre mesure nonobstant ; autant se faire violence à en reconnaître, à minima, le potentiel en live.

 

L’éparpillement assez foutraque de blasts corrosifs et de rythmiques un peu plus deathisantes (« Bonus Ambulance » en guise d’efficient amalgame des deux) constituent les meilleurs points d’ancrage de la galette, au-delà du design outrancier qui s’en dégage. En matière d’abnégation, le reste de ce qui la constitue se pardonnera aisément en regard de la dérision évidente qui l’entoure. Jusqu’à ce que, en ce qui me concerne en tout cas, la presta live de Party Cannon ne finisse par en pleinement justifier la débilité. Je compte tout particulièrement sur les amateurs du bordélisme intrinsèque aux concerts de grindcore pour me comprendre en l'occurrence !

photo de Aldorus Berthier
le 04/12/2024

10 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 04/12/2024 à 09:53:56

C'est le genre de groupes qui devrait se contenter de produire des patches et des T-shirts haha

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/12/2024 à 19:08:14

Plus supportable que la majeure partie de la scène.

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 14/12/2024 à 18:21:25

@Cglaume ILS FONT DES PATCHS MÊME ??? 😳

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 14/12/2024 à 18:23:11

@Cromy Abolument, ce qui décuplé d'autant plus ma rage de constater qu'on la confond souvent encore aujourd'hui avec la scène grind...

pidji

pidji le 15/12/2024 à 10:58:27

Cette pochette nous a quand même valu un avertissement et une suppression de Facebook 😂

el gep

el gep le 15/12/2024 à 11:25:18

Quelles grosses merdes ces réseaux sociaux !
Celle de Faxed Head n'a pas posé de problème (je m'attends à tout) ?

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 15/12/2024 à 12:28:46

Putain ça veut dire qu'à partir de maintenant faut en plus que je fasse des montages pour censurer les artworks des skeuds les plus salingues que je chronique ???
J'ai mal choisi mes genres de prédilection décidément 😢

cglaume

cglaume le 15/12/2024 à 13:37:26

Ha ha, non non, commence pas à te prendre la tête avec ça @Aldo 😉

pidji

pidji le 15/12/2024 à 13:45:25

Haha non je disais ça juste pour info, pas besoin de modifier

Aldorus Berthier

Aldorus Berthier le 15/12/2024 à 17:56:49

Ah jdisais ça pour rire mais laissez couler hein, spoilers : c'est déjà une blague qui me trotte dans la tête pour une chro depuis quelques mois. J'ai maintenant un prétexte pour la faire, plus qu'à attendre de tomber sur le bon album.
Allez sur ce j'm'en vais trouver une playlist de porn grind 2024 😗🎶

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