Party Cannon - Partied In Half
Chronique CD album (29:45)

- Style
Slam death - Label(s)
Gore House Productions - Date de sortie
23 septembre 2013 - écouter via bandcamp
Bienvenue dans ce second épisode de « je chronique un disque à cause de sa pochette » !
Une rubrique estivale (au moment de la rédaction, je n'ose même pas imaginer quand elle sera publiée, vu son intérêt) pour naviguer dans les merveilles graphiques que le fantastique univers des musiques pas toujours contentes nous offre chaque jour (et que le monnnnde entier nous envie. Le monde !)
Aujourd'hui, c'est du gros, du gras, du débilou, celui qui pourra donner envie de jouer au pachyderme avide d'écraser des fleurs de ses grosses papattes, se tripoter l'habit avec les doigts, taper sur des trucs avec d'autres trucs, ou faire semblant, s'exprimer par double monosyllabes à base de « brui-brui », « gruik-gruik » ou autres variations, communier respectueusement avec la gadoue, la graisse de phoque, les boules de plastique en couleur et les cachets d'aspirine en lendemain de cuite.
Alors on branche le jack de la sortie micro à l'aspirateur, check check, on vide cul sec la canette de Schöenberg qu'on avait oubliée à moitié vide il y a deux jours dans le coffre de la R5 garée au soleil, parce qu'il faut pas gâcher, on fait ses lacets en prenant bien soin de relier les deux chaussures entre elles avant d'entrer dans la fosse, lunettes de soleil réparées au scotch orange en place, c'est parti !
Déjà, mine de rien j'ai presque (re)découvert un truc avec cet album : le slam death. Je n'étais pas - ou plus - au courant que ça existait, personne ne m'avait rien dit. Ou j'avais volontairement laissé de côté. Et pourtant je commence à avoir quelques années d'expérience dans le craspouek musical (ce mot n'existe pas, mais je trouve qu'il s'adapte bien au contexte). Faut dire que je n'ai jamais trop traîné du côté de Devourment ou Disgorge. Mais d'un côté, je comprends, tout le monde aime cultiver son jardin secret, avoir son petit chez soi jalousement gardé (même si là, le jardin tire un peu la gueule; la faute aux éléphants). Mais quand même, c'est pas'd'jeu.
Bref. L'artwork de Partied in Half est complètement con, le jeu de mot est parfait ; pour les non-anglophones, to part in half, ça veut dire 'couper en deux', et party ça veut dire 'fête', ici, utilisé comme verbe. Ces informations désormais acquises, je ne vais pas vous faire un dessin de la combinaison des deux, la pochette est là pour ça. Et franchement, devant un truc pareil, je me dis que c'est impossible que ce groupe soit fondamentalement mauvais.
Je veux dire, ces mecs sont des génies du mal. Voyez plutôt cette affiche d'un festival en 2015 et contemplez leur centralité, leur toute-puissance :
Les gars gèrent leur comm', pas de doute là-dessus. On a là une sorte d'attraction gravitationnelle de la connerie mise à bon escient. Et moi, j'aime bien ce côté punk qui vient prendre à rebrousse-poil la surenchère de trucs "tranchants et/ou pointus" et trve-ivôle des logos de groupes. Là c'est rondouillard, c'est 'on se fout bien de votre gueule', mais en même temps on ne voit que nous : une franche réussite, c'est presque situ, j'en (ren)verserais une demi-larme de bière chaude sur la Société du Spectacle et l'intégrale de l'Internationale Situationniste, tiens.
**interruption impromptue de cette chronique par un mec en treillis, rangeos bien cleans, cheveux dans le même ordre, bracelet en cuir, t-shirt propre, en noir et blanc avec des trucs qui piquent, agacé car impatient mais néanmoins correct parce que pas facho. Un collier de barbe mais pas de moustache. Y'a des chances qu'il s'appelle Florent ou Corentin. Il tape du pied, bras croisés, attendant la suite, parce qu'on a pas toute la journée pour ces conneries non plus. Ce qui n'est pas faux, je dois bien l'accorder à Florentin.**
Ah, on me dit dans ce qu'il me reste d'oreille qu'il faudrait que je développe un peu sur le contenu du disque. Y'a encore des gens que ça intéresse, ça ?
Ben... ok. Coolos, quoi ! A la bien.
Ça slame (si quelqu'un a la bonté de m'expliquer ce que ça veut dire exactement, faites-le, s'il vous plait, parce que je dis ça au hasard. En plus Crom a kidnappé mon chat et a menacé de lui faire écouter le dernier album d'emo favori de Freaks pendant que Seisach, Xuaterc lui font des chatouilles et que 8oris et Cglaume lui récitent l'intégrale de la Belle au Bois Dormant en hongrois. Les autres sont au barbeuc, atterrés, sirotant une bonne Schöenberg généreusement offerte par Pidji en guise de salaire. Seuls moland et papy débattent des vraies question : 'stoner et tondeuse à gazon, quel avenir pour le bio-core ?'.), ça deathe, ça gruike en toute sympathie.
Pafpafpafpifpafpafpifpaf poufbimboum fait la batterie, brbrbrbbbrrrbrbbr brzzzbzbz font les guitares (y'a un riff pas mal sur le deuxième tiers de « High Five Ghost »), des fois on entend le touloumtouloumtoum de la basse (« There's a reason you're single », sympa, on pourrait volontiers lui imaginer une moustache) et y'a un solo heavy débile sur « Battle of the Spider-Men » qui sent fort le foutage de gueule des groupes de death mélo. Et puis des samples en début de morceau, en général, parce que pourquoi pas.
Bref, pas que ça à faire, et comme disait Georges Marchais à propos de l'URSS, ici appliqué à Partied in Half de Party Cannon : « un bilan globalement positif ».
Sauf que c'est perrave.
Mais là, c'est fait pour. Donc c'est bien.
Ça pue le délire de potes, c'est bon enfant, et bizarrement, on se laisse même prendre un peu au jeu tellement c'est con et bas du front. Du coup, ça doit être sacrément bonne ambiance et débilos en concert, notamment en festival.
En guise de confession, je dois dire que je me suis mis à blaster ma casserole avec une spatule en bois alors que je faisais cuire des petits pois sur l'intro de « There's a reason you're single », et je trouve finalement que cette image correspond parfaitement à ce que Partied in Half a à offrir. C'est celle que je retiendrai.
Mais est-ce que c'était bien la peine de faire des morceaux de près de cinq minutes chacun ? Pas vraiment. C'est donc un bien beau 4 qui ornera cet album sur Coreandco, mais un 4 mignon, plein de mamours, de mamans-ours et de ma mourre (aucune idée, je sais pas pourquoi j'écris ça). Un 4 qui me ferait sans hésiter aller les voir en concert si d'aventure j'en avais l'occase. Un 4 positif, et qui vaut mieux que certains 8 un peu bourgeois et propres sur eux. Un 4 à la fois étalé et boueux, dans lequel on peut dessiner des conneries et être content de soi. Un 4 qui se partage. Bref, vous avez compris. Un 4 qu'on accueille volontiers pour une bouffe entre potes à la maison.
Si cela vous inspire, vous pourrez aussi rendre visite à leur single « Soft, White, Gelatinous Body », à la pochette toujours aussi... inspirante. Sinon, comme on est un site d'actu, je signale qu'ils ont aussi sorti un album en janvier 2022. Mais perso, j'm'en fous.
Et à bientôt pour un nouvel épisode de « je chronique un disque à cause de sa pochette ». Vous pouvez retrouver le premier épisode ici.
A écouter pour jouer à l'Obscene Extreme Fest dans son salon ou sa bagnole et pour faire gigoter le bout de gras excédentaire qu'on ne s'avoue pas trop.
7 COMMENTAIRES
cglaume le 06/11/2022 à 10:22:50
Haha, chronique complètement géniale. J’applaudis des deux moignons!!!
Xuaterc le 06/11/2022 à 10:32:52
J'aime pas les chats, si ça ne tenait qu'à moi, il serait déjà sur le barbeuc avec une Maximator tiède
el gep le 06/11/2022 à 10:41:01
Merde, j'croyais qu'c'était Glaume qui écrivait, au début!
Coquinou de lapin friendly, va!
J'ai ri.
Freaks le 06/11/2022 à 13:43:34
La réf à Georges marchais m'a tué Aha ! Très fun ta chro ;)
8oris le 07/11/2022 à 11:19:22
Super chro et un album qui aurait mérité la moyenne pour son côté trollesque!
Pingouins le 07/11/2022 à 14:22:28
Merci les aminches :)
papy_cyril le 09/11/2022 à 08:05:46
Je serais ravi de discuter Stoner et tondeuses à gazon avec Moland !
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