Poste 942 - Extented play
Chronique CD album (30:00)

- Style
Stoner à bollocks - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2014 - écouter via bandcamp
Dans une campagne varoise aussi mortelle que celles du Nord, un groupe cherche à tromper l'ennui.
Poste 942 avait vraiment très envie de lire ma chronique, ayant reçu leur EP deux fois et les ayant motivé après un énième pamphlet anti-sudiste sur ce site.
Les cons.
Mon penchant génétique de ch'ti pour l'alcoolisme ne me rend pas nécessairement sympa, surtout en période de privation apéritive.
Autant cracher ma pastille tout de suite : on n'est pas sous une pluie de sperme novatice, mais dans du classique qui tient bien la route.
Classique dès le premier abord : on est à fond dans l'imagerie stoner et ça se poursuit en musique.
Une grosse arme fumante, un drapeau de sudiste. Pour l'image ça colle !
On voit direct, la mentalité musicale et ce n'est pas nécessairement un mal.
La mode est au stoner. Tout le monde en fait (comme le metalcore, le deathcore ou le néo plus tôt etc.), plus ou moins bien, en respectant plus ou moins certains codes, en ayant plus ou moins les mêmes influences. Cette fois-ci les codes sont suivis à la règle.
Il y a des penchants sympas dans la musique du groupe, à commencer par ses riffs et ses rythmiques.
Les morceaux vivent plutôt bien, mais ils sont parfois carrément plombés.
Premier fautif : le son.
Cheap, déséquilibré, creux. On s'attend à une production plus chaude, plus lourde. On se croit ici dans une salle de bains carrelée alors qu'on attend le son du désert. Ça résonne trop, on peine à trouver la basse qui aurait pu apporter ce groove si nécessaire et pourtant palpable...au second plan.
Parce qu'il y a du groove dans les compos : Poste 942 est une machine à riffs. On entend la moto, on voit des barbes et ça pue la bière.
C'est bien cool jusqu'à ce que le chanteur ne fasse son entrée.
L'appréciation du timbre de voix étant parfaitement subjective, je passe sur la question. Pas ma came, mais celle de ceux qui aiment le rockailleux au Whisky, bref une vraie voix rock'n'roll écorchée, abîmée par des parties de gueulantes musicales. Ce n'est pas un mal.
Chacun y retrouvera de bonnes influences (à commencer par Lemmy et Motorhead plus généralement).
Le souci vient encore du son qui ne laisse de place qu'au chant franchement maltraité.
Les lignes de chant sont simples, directes, et finalement on peut après bien peu d'écoutes, s'essayer à les reprendre. Ça vient même sans rien demander : les morceaux s'impriment directs dans le cerveau. Mais c'est lâché avec un accent que seul un français peut sortir avec une diction qui me rappelle des oraux au collège.
Cette aspiration de la prod' sur la voix, cet accent d'ado contrebalancé par ce timbre de rocker expérimenté, ne mettent pas en valeur des compos qui ont de quoi faire bouger une petite assemblée.
Nul doute qu'en live le résultat peut-être différent, les burnes sont là, collées sous le nez...mais sur galette ça ne le fait pas complètement, plus pour des questions techniques qu'artistiques...
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