Predatory Void - Seven Keys to the Discomfort of Being

Chronique CD album (42:52)

chronique Predatory Void - Seven Keys to the Discomfort of Being

Ce premier album du tout jeune orchestre Predatory Void devrait déjà naturellement parler à un public précis : si vous faites comme moi partie des hordes malheureuses qui pleurent encore la mise en suspens pour une durée indéfinie d'Oathbreaker, alors vous en faites probablement partie.

 

Plusieurs raisons à cela : Predatory Void est la nouvelle créature de quelques boute-en-train de la Church of Ra, avec notamment en son sein des membres de … Oathbreaker (et oui), d'Amenra, ou encore de Doodseskader (et même un ancien guitariste d'Aborted) mais avec en sus la présence derrière le micro de Lina R, qui, surprise, fait également partie d'un autre groupe qui a bien plu en ces pages : Cross Bringer.

 

Vous l'aurez donc déjà compris, l'équation est la suivante : (titre de l'album qui sent bon l'optimisme à la Cioran + la Church of Ra + les origines citées ci-dessus + nom du groupe par ailleurs excellent) = la mégateuf dans les Flandres.

 

Logiquement, si on ose dire, ni tout à fait black, ni tout à fait sludge/post, mais pourtant les deux à la fois et avec quelques réflexes dont on sent qu'ils dérivent des scènes attenantes au hardcore, Predatory Void ont réglé les curseurs sur cet album pour créer un hybride très fonctionnel et – je trouve – relativement singulier. Jamais très lointain de ce que proposent pourtant pléthore d'autres formations, une vraie personnalité se dégage de leur travail et me donne l'impression qu'ils sont parvenus à se créer leur petit trou, à partir duquel développer ces déjà très bonnes bases, qui sont en fait très fidèles à ce qu'on pourrait s'imaginer d'une fusion réussie entre les groupes de provenance des protagonistes.

 

Tout au long de Seven Keys to the Discomfort of Being, les réflexes de composition Amenra x Oathbreaker se feront donc souvent évidents, comme sur l'excellent morceau de clôture « Funerary Vision », pour ne donner qu'un exemple, tandis que le style de chant de Lina R, si il n'est pas en tous points similaire à celui de Caro Tanghe, est est parfois furieusement proche, et vient en tout cas s'engouffrer dans les mêmes horizons obscurs, dans les voix hurlées comme dans ses parties en clair. Et il fonctionne parfaitement.

 

Découverts par hasard lors de leur passage au Roadburn 2023, leur prestation live (que je n'ai malheureusement pas pu voir dans son intégralité) était excellente elle aussi, et a marqué plus d'une personne qui y a assisté à cette occasion : ne ratez donc pas l'occase si par hasard Predatory Void se produisaient près de chez vous ou dans un festival que vous allez faire ces prochains temps.

 

Bref, Seven Keys to the Discomfort of Being convoque de façon plus que convaincante l'héritage des groupes qui ont précédé la formation de Predatory Void, pour se placer dans le peloton de tête des sorties de musiques blackenisées aux côtés de Delude des Danois de Telos, prouvant que les groupes de la zone du « Plat pays-bas » sont toujours à prendre très au sérieux.

 

A écouter parce que même si le printemps est arrivé, l'époque n'est pas toujours à la fête. Alors laissez-vous absorber par le vide prédateur.

photo de Pingouins
le 10/05/2023

7 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 10/05/2023 à 07:39:39

Découvert récemment, et c'est une belle surprise.

Freaks

Freaks le 10/05/2023 à 08:16:30

La pochette flingue!

Vincent Bouvier

Vincent Bouvier le 10/05/2023 à 08:21:53

Le son aussi...😄

Vincent Bouvier

Vincent Bouvier le 10/05/2023 à 08:21:55

Le son aussi...😄

Moland

Moland le 10/05/2023 à 09:30:43

"Tout ski passe au Roadburn mérite le détour" (Paulo Coelho)

Arrache coeur

Arrache coeur le 10/05/2023 à 11:56:03

Découvert en concert au Botanique la semaine passée, ce fut une belle claque. Merci pour la chronique ; ça va me permettre de jeter une oreille sur Cross Bringer que je ne connaissais pas !

Pingouins

Pingouins le 10/05/2023 à 13:38:03

Yep, la pochette déchire, comme la musique.
Arrache-coeur : leur (seul) album (de Cross Bringer) chroniqué en ces pages devrait trouver grâce à tes oreilles alors 😉. J'ai hâte de voir un set entier de Predatory Void !

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