Queen Adreena - Taxidermy

Chronique CD album (47:41)

chronique Queen Adreena - Taxidermy

Il y a de ces groupes qui, bien que sans activité ou tout simplement disparus depuis un bail, restent solidement ancré dans la mémoire sans que l’on ne puisse rien y faire. Est-ce un mal pour autant ? La réponse est évidente : quand la musique est bonne, qu’elle ne triche pas, qu’elle donne et sonne, elle se révèle toujours à même de guider nos pas ! Figurez-vous que c’est bien le cas de Queen Adreena, que je suis ravi de vous présenter pour celles et ceux qui ne les connaissent pas !

 

Né sur les cendres de Daisy Chainsaw, éphémère groupe grunge tout aussi bordélique que charmant, ce tout nouveau projet en reprends les deux personnalités les plus iconiques : Katie Jane Garside au chant et Crispin Gray à la guitare. A la basse, un certain Dizzy Q se révèle être en fait Crispin sous un pseudo, tandis que Steve Drew à la batterie est une réelle personne aussi palpable que son jeu minimaliste mais puissant ! Ce sont d’ailleurs ces deux derniers mots qui vont définir la constante d’une bonne partie de ce tout premier album. Qu’on se le dise : il n’y a pas de place pour superflu dans les 13 chansons à disposition !

 

‘’Cold Fish’’ ouvre le disque avec la parfaite démonstration de cette volonté, le riff est à la fois massif, déstabilisant, porté par une production mettant parfaitement en avant ses deux aspects tout en lui apportant une belle crasse ! Appuyé par une rythmique réduite à sa plus simple expression, le chant apparait comme une sorte d’incarnation fantomatique tout à fait hypnotisante. Juste derrière, ‘’Soda Dreamer’’ apportera un petit souffle nuancé, avant que ‘’I Adore You’’ réitère la formule d’introduction avec brio ! C’est bien simple, sur ce morceau, la batterie extrêmement répétitive semble davantage une boite à rythmes boosté qu’un réel instrument organique ! Il en ressort un sentiment d’ivresse assez exaltant… Mais ce n’est pas fini !

 

Après une interlude des plus oniriques, c’est une reprise plutôt obscure qui s’invite dans cet étrange instant puisque ‘’Pretty Polly’’, obscur chanson folklorique américaine. Si son départ se fait tout en douceur, c’est dans un final apocalyptique et noise que le morceau se conclura, offrant une parfaite transition vers les morceaux suivants : ‘’Yemaya’’ et sa rythmique tribal rock, ‘’Madraykin’’ et sa lancinante mélodie, mais surtout ‘’X-Ing Off The Days’’ !

 

Véritable morceau de bravoure, terrifiant concentré de magie noire à l’ambiance enivrante, il est l’un des grands moments du disque. Pendant toute sa durée, on est constamment pris en otage par chaque élément du groupe, vocalement comme instrumentalement. Et d’ailleurs, le titre ne serait il pas un peu trop fort au regard de ce qui le suit ? Peut-être, oui, car si l’album mérite d’être écouté jusqu’à sa conclusion, celle-ci tombe presque un peu à plat après une claque pareille !

 

‘’Hide From Time’’ est agréable sans être marquant, tandis que ‘’Friday’s Child’’ semble un morceau oublié de Daisy Chainsaw, ce qui est un peu dommage lorsqu’on constate à quel point Queen Adreena cultive un aura totalement différent. Mais bon, c’est les débuts tout ça… Pour finir, ‘’Sleepwalking’’ offre une balade relativement inspiré, ‘’Are The Songs My Disease ?’’ une ambiance analogue avec un final plus sale, et enfin un dernier moment onirique avec ‘’Weeds’’. Que peut on donc retenir de tout ça ?

 

C’est très simple : malgré son dernier tiers un peu en dessous du reste, Taxidermy reste un incontournable, dont il est difficile de se détacher une fois en tête. Fort, inspiré, à la fois puissamment rock et subtilement mystique, l’album est une excellente porte d’entrée à l’univers d’un groupe qui n’aura de cesse que de gagner en consistance avec les années ! Alors, qu’est ce que vous attendez pour découvrir ou redécouvrir celui-ci ?

 

photo de Domino
le 22/05/2022

2 COMMENTAIRES

Thedukilla

Thedukilla le 22/05/2022 à 11:46:41

Vus en première partie de Marilyn Manson en 2005 (pour la sortie de The Butcher & The Butterfly). Leur prestation avait complètement éclipsé le « vrai » concert d’un Manson pas ravi-ravi de jouer à Denain (alors que c’est beau Denain en automne). Merci pour avoir ravivé les souvenirs, je vais m’en jeter un petit de ce pas !

Moland

Moland le 22/05/2022 à 16:52:10

Excellent groupe de live, vu 2 fois, dont une en 1e partie de Punish Yourself. Katie Jane Garside compte parmi les frontwomen que j'apprécie le plus. Bien ouej, la chronique. 

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