Quietus - Chaos is order yet undeciphered

Chronique CD album (39:01)

chronique Quietus - Chaos is order yet undeciphered

Lorsque l'on commence à chercher une association terminologique qui tend à démarquer un groupe des sempiternelles étiquettes classiques, ça commence à sentir bon pour l'objet chroniqué. 
La symbolique de cette modeste démarche, pour un modeste article, sur un modeste webzine de musiques confidentielles, résonne comme un aveu de surprise face à l'originalité créative d'un groupe.
Et qui aurait pu croire que cette inventivité viendrait de Charleville-Mézières ? 
 

Particulièrement bien informé sur la consanguinité et l'alcoolisme, (étant natif et définitivement ancré dans le Pas-de-Calais) je peux vous affirmer que les Ardennais ont un mode de vie assez proche de celui des habitants des Hauts-de-France. 
Mais de temps à autre, certains gènes s'associent bien, c'est aussi ça l'improbabilité de la vie. Parfois cela crée même des êtres doués de sensibilité artistique, et plus rarement, ces derniers ont la bonne idée de se rencontrer et de monter un groupe.

Cette imprévisibilité de rencontres, de goûts communs et de techniques complémentaires avec un instrument ont donné naissance à Quietus qui sort Chaos is order yet underciphered.
 

Screamo hybride, Hardcore métissé, Post-bariolé, salmigondis musical rageur : ce sont là quelques exemples de qualificatifs originaux qui correspondent à ce groupe dont on a bien du mal à délimiter les bornes musicales. 
Leurs associations de genres déboussolent, même les oreilles les plus aguerries. Des mariages pourtant courants, parfaitement harmonieux : des chemins sont empruntés vers le post-hardcore, le screamo, le post-rock, le mathcore et tout le tralala lexical habituel que les chroniqueurs dans mon genre servent à des lecteurs en quête de nouveauté et de repères.

Mais les repères sont brouillés non par le mélange des genres mais plutôt leur montage. c'est virevoltant, ça surprend, ça se pose quand on ne s'y attend pas, ça explose quand on s'attend au repos.

La musique de Quietus est un putain de ballon de rugby que t'as la mauvaise idée de laisser rebondir devant toi : tu penses que ça va aller sur la gauche ? Loupé, ça part complètement à droite. T'es à deux doigts de l'attraper ou d'anticiper sa direction : raté ma loute, c'est parti dans l'autre sens. 
Et c'est sans pendant une grosse demi-heure.
Si l'image te parle pas parce que t'es con ou fan de foot, suffit d'écouter Iann Malcolm qui explique la théorie du chaos tout en dragouillant : 

 

En cela, Quietus est un très bon groupe "chaotique".
Ce contre-pied continu offre une belle réécoutabilité aux fans de musiques "-core". 

Je vais m'abstenir de te recracher les expressions courantes sur la nervosité ou les envolées de chacun : ces messieurs maîtrisent les genres, les codes, leur instrument avec une interprétation qui aurait pu être mise en valeur autrement. Le son donne l'impression d'être à l'étroit, "compressé", "étouffé" : le grain de folie de l'écriture, la violence du propos ne sont pas parfaitement retranscrites. Cela n'altère pas vraiment le plaisir d'écoute, mais on peut ressentir comme un manque...de "brut".

Allez, il fallait bien ronchonner, parce que dans le fond, ça reste vraiment très agréable à écouter. Mais bon, on est français ou on est pas français ??!

photo de Tookie
le 13/08/2020

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