Soldis - Age D
Chronique CD album (34:26)

- Style
Melodeath CarnivalInCoalien foiré - Label(s)
Molot Records - Sortie
2015 - Lieu d'enregistrement Link Records
- écouter via bandcamp
Arf, dommage… Dommage oui, parce que Soldis affichait un beau « Experimental Metal » sur la devanture de sa sympathique échoppe discographique. Dommage parce que l'identité de ses pères spirituels – Death, Queen, Genesis, Soilwork, Ihsahn ou encore Devin Townsend (pioche effectuée parmi les influences officiellement revendiquées) – laissait présager le meilleur. Dommage parce que les premières écoutes d’Age D – leur tout 1er album, sorti en 2013 – étaient vraiment hyper prometteuses, dans un registre « New Wave Of Canival in Coal Metal » pétillant de malice et d’enthousiasme communicatif. Et dieu sait (…il semblerait qu’il ait un putain de réseau d’indics) qu’autant il n’est pas trop difficile de dénicher du Death original ou du bon Nawak metal bien zébulonnesque, autant pour trouver des loustics qui perpétuent l’esprit du Disco Death à la Strobl & Wursthorn, il faut se lever tôt! Même si 6:33 a un temps apporté sa contribution à l’entreprise, et si la découverte tardive des australiens de Flatstick – votre dévoué nawakronikeur étant resté longtemps dans l'ignorance – nous avait "récemment" mis du miel dans les oreilles et des pois sauteurs dans les guiboles.
Dommage donc, disions-nous. Parce que le titre « Age D » promettait du lourd via une judicieuse transposition de l’univers exubérant de CinC dans un contexte melodeath 2.0, le dit contexte étant également traversé de chouettes délires narratifs à la Crotchduster. ** Vous imaginez le monstre? Arrêtez d’imaginer et allez écouter le titre via le player à gauche! ** Dommage car les russes (oui oui, ils sont de Perm) ne s’en tenaient pas à un-bon-morceau-et-puis-s’en-vont mais proposaient également un « Dreamworld » mixant à nouveau le tranchant et le moelleux d’un death/thrash mélodique à un refrain 200% Vivalavidien – en fermant les yeux on voit Arno S. lâcher de rabelaisiens « Ah-aah! » sur celui-ci, testez-donc! Ajoutez à cela que « Castle Master » patauge joyeusement dans des effusions vocales à la Unexpect, et vous comprendrez sans mal que mes radars à Nawakeries Premium aient eu les loupiotes qui clignotent follement!
Mais vous avez remarqué que ce sont des « dommage » qui rythment le flot de cette chronique à la note tristounette. Et en effet, les bonnes intentions de Soldis sont malheureusement plombées par, au choix 1) un manque d’expérience certain 2) des amours musicales annexes inavouées franchement moins recommandables que les noms lâchés en 1er paragraphe de cet article. Le fait est que Age D réserve à l’auditeur de NOMBREUSES tranches d’électro-teen-melodeath roudoudou dégoulinant de sucre et d’accroche facile-limite-putassière, un peu comme une version ado et foirée du (… par ailleurs très bon) Circle of Demons de At All Cost. Overdose de synthélectro mièvre, chant clair imberbe, bonne humeur Choco-BN: un « DegeneArt », par exemple, donne envie de distribuer des baffes, surtout ainsi placé après l’excellent morceau d’ouverture. A la limite ce modern deathounet mélodique pourra plaire aux abonnés aux sorties de Blood Stained Child, Amaranthe ou Scar Simmetry (cf. « Inward Infinity » ou « Dreams Are Meant To Be Deserved »)… Allez, c'est vrai, agacé par des relents d’amertume nés d'espoirs déçus – car non, Age D n'est pas la pépite Carvivalienne attendue – , j'avoue: je charge un peu méchamment la barque. Car si l’on reste honnête, on doit reconnaître que pas mal des mélodies proposées ici donnent envie de se réchauffer les cervicales – d’ailleurs les fans du côté le plus gentil de Soilwork devraient aimer « Compressed ». Mais bordel, faut arrêter: c’est quoi ces façons de nous abandonner sur un “Backstage Song” vomissant un Hard Youpi-Youpla Rock digne de Blessed By A Broken Heart?
Un ami vous offre un verre de Château Cheval Blanc 1961, mais y verse par mégarde une bonne lampée d’eau. Vous faites quoi? Grosse torgnole vengeresse, mine dépitée tentant un sourire peu convaincant, ou prise de recul raisonnée mâtinée d’espoir de goûter à un autre verre – non dilué cette fois? Eh bien le dilemme est le même face au gâchis de ce chef d’œuvre CarnivalInCoalien qu’aurait pu être Age D. Mais comme on est des p’tits-gars-qui-n’y-croient, on portera tous nos espoirs sur le prochain album de Soldis qui – si la maturité et la grâce veulent bien toucher le groupe – pourrait bien être « The Next Big Nawak Thing »!
La chronique, version courte: mélangez Carnival in Coal et At All Cost, et PAF! (ah ouais? Ouais-ouais: PAF), vous obtenez Age D. Enfin c’est ce que pourrait afficher le sticker promotionnel accolé à cette galette, et ça serait vrai pour les 2 tubes de l’album: « Age D » et « Dreamworld ». Le problème c’est que si l'on y regarde de plus près, on se rend compte que le gros de l’album se vautre dans un melodeath moderne dégoulinant de grosses mélodies ado-synthétiques écœurantes. Gros gâchis donc. Restent quelques morceaux vraiment excellents, et de gros espoirs pour la suite. Après tout il ne s’agit que d’un 1er album...
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