RÄUM - Cursed by the Crown
Chronique CD album (36:51)

- Style
Post Black Metal - Label(s)
Les Acteurs de l'Ombre - Date de sortie
3 mars 2023 - écouter via bandcamp
RÄUM… Voilà un nom de groupe bien délicat à prononcer, si ce n’est avec difficulté, âpreté et rudesse, pour cette jeune formation belge née en 2020 en plein cœur des turpitudes pandémiques d’où a pu émerger un premier album, qui a souhaité contenir – aux dires même de ses musiciens – à la fois « les espoirs, les vices, les peurs et le déclin du genre humain » et révéler « la vacuité et la nature autodestructrice de l’âme humaine, menant irrémédiablement à un mouvement perpétuel de grandeurs et décadences ».
Ce quatuor, dont certains se sont retrouvés dans un ancien projet (Kiss The Goat), entend canaliser, domestiquer ce chao ambiant au moyen de ce Cursed by the Crown, dans l’urgence d’un format assez ramassé de 4 titres oscillant entre 7 et 12 minutes. Il fallait donc taper dans l’essentiel, alors même que le Post-Black Metal proposé renvoie désormais à un style bien poncé sur la scène européenne. Le résultat final a été suffisamment intéressant et prometteur pour entrer dans le collimateur des Acteurs de l’Ombre. Ce renfort récent est pertinent au sein du roster de Ladlo où le Post BM semble moins présent, notamment depuis que les Lithuaniens d’Au-Dessus font bien moins parler d’eux avec la sortie de leur dernier (et frustrant) EP.
RÄUM respecte ici, sans les bousculer cependant, les canons traditionnels du Post-Black Metal, en offrant un spectre musical assez varié, qui va de l’Atmoblack au Blackgaze en passant par du pur Post-Metal, le tout en proposant dès la première proposition "Andromeda", un équilibre intéressant entre parties agressives et atmosphériques (joli souffle glacial à la 4ème minute). Le titre éponyme est encore plus convaincant sur la maitrise de cet équilibre : les premiers instants intenses se rompent à l’entrée de la 5e minute sur une pause qui rappelle celles largement usitées par Amenra notamment (on la retrouve d’ailleurs à la toute fin de l’opus), avant qu’un passage tout en emprise couvre le dernier tiers du morceau d’une ambiance particulièrement inconfortable et oppressante. Belle intensité, esthétique, sombre et immersive. Comparativement, "Fallen Empire" est moins probant, le scream d’Olivier J. finissant même par user mon fil attentionnel. Profitant d’une large surface d’expression de 12 minutes, "Beyond the Black Shades of the Sun" clôt Cursed by the Crown sur une note positive, tout du moins à partir de la 4e minute avec un passage Black atmo particulièrement inspiré (qui bégaie à la fin de la 7ème) et propice à faire naitre dans notre psyché des évasions mélancoliques, des considérations brutes et déchirantes. Une telle réussite finale ne s’entend certes par sur l’intégralité des 37 minutes mais la réalisation d’ensemble est suffisamment soignée pour attendre la suite avec une attente et une curiosité non feintes.
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