Rwake - Rest

Chronique CD album (52:50)

chronique Rwake - Rest

Cela faisait quelques semaines maintenant que RWAKE nous donnait à saliver en distillant quelques extraits de-ci de-là sur les réseaux sociaux ou via leur label. Rendant l'attente d'autant plus intenable qu'on avait un avant-goût de la qualité de la prochaine galette venue de l'Arkansas. Pourquoi parler de l'état d'origine du groupe? Parce que leur son respire tout simplement et figure cet état du sud-est du Etats-Unis. Véritable projection photographique, Rest et ces riffs mélancoliques ou épiques évoquent tout ce qui a fait grandir ces mauvais garçons en harmonie avec un environnement versatile.

 

Doucement enveloppé par l'hypnotique "Souls of the Sky" et ses chœurs qu'on croiraient sortis d'un chant natif américain (ouais maintenant on dit ça pour pocahontas) l'auditeur (moi en l'occurence, évidemment, faut suivre...) est d'autant plus assommé par le début de l'énorme "It was beautiful and now it's sour" (c'était magnifique et maintenant c'est aigre, titre tout aussi plombant que les riffs qui le composent).

Autant le dire tout de suite ce titre est la pierre angulaire de cet album; il contient tout ce que RWAKE fait de mieux: de l'arpège dépressif, des riffs sludge monstrueux et quelques petits soli rapides histoire d'agrémenter le tout. Une voix ciselée au Jack D. qui arrangue, qui semble s'adresser directement aux esprits qui se bousculent dans sa cabane au fond des bois, une batterie qui va directement à l'essentiel quitte à se répéter un peu mais c'est le but ici. Matraquer les mêmes notes, encore et encore, hurler, faire mal. Ça, RWAKE sait le faire, mais avec classe et inspiration.

 

Au-delà de ça, le groupe de Little Rock sait parfaitement jouer avec les ambiances et poser une atmosphère étrange, à mi-chemin entre de la mélancolie et quelque chose de malsain. On peut voir comme "An invisible Thread" et "The Culling" (et sa première partie lancinante surtout) ne nous emmènent pas dans la même direction, le premier avec son entame black métol et une foultitude de riffs tous plus efficaces les uns que les autres, le deuxième beaucoup plus écrasant amené par une montée de 6 minutes finie à la Rwake, c-a-d avec des cris et des incantations accompagnant un riff énorme de lourdeur. Et malgré ça tout est cohérent, juste, l'ensemble n'est pas du tout protéiforme sans forcément être monolithique non plus, en allant au bout de chaque idée RWAKE a fait de Rest un album achevé, au sens plein du terme.

Pour cela il leur a fallu seulement 6 titres pour former les 52 minutes de cette galette. Et pour clore tout ce voyage à travers la brume marécageuse (même si Little Rock c'est pas New Orleans, ok, mais me pétez pas ma métaphore ok?) RWAKE nous fait un dernier virage vers une couleur légèrement moins sombre avec "Was Only a Dream" (la fin du moins) et son arpège de fin, tout ça sur fond de discours écologico-mystique. Tout n'est peut-être pas foutu de manière définitive qui sait... Ou pas.

photo de Mat(taw)
le 12/10/2011

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 12/10/2011 à 09:49:18

Un des albums de l'année, point barre.

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