Saviourself - I Remember Everything
Chronique CD album (17:54)

- Style
Hardcore mélodique / metalcore - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
19 mai 2022 - écouter via bandcamp
Alors que le monde entier attend le prochain album de Counterparts (enfin peut-être pas le monde, mais moi oui), voilà qu'un petit EP débarque de Singapour pour remettre un peu tout ça dans les starting-blocks et talonner le groupe-étalon en lui mettant des petites piques dans les mollets, histoire d'être bien sûrs que le résultat sera à la hauteur des attentes.
De Singapour, on vous avait ici parlé il y a quelques temps de l'excellent Past is Prologue de Naedr, qui viennent par ailleurs de sortir un split (bientôt chroniqué sur votre webzine de café du matin ou de trajet en métro), mais c'est aujourd'hui les petits nouveaux de Saviourself qui sont à l'honneur.
Et Saviourself, ce sont donc quatre potes fortement influencés par... oui, Counterparts, vous avez bien suivi, mais aussi Casey (et là on ne parle pas de l'excellente rappeuse française mais du groupe de punk-hardcore mélodique britannique), à quoi on pourrait probablement rajouter des attentions portées à Touché Amoré, More Than Life, Defeater, Verse et ce genre de groupes.
Si ça vous parle, alors vous savez plus ou moins ce que jouent Saviourself. Sinon, disons simplement qu'on est dans le domaine du hardcore mélodique qui tend par endroits vers le metalcore. Et là on en revient donc à l'influence principale, Counterparts, qui est vraiment présente tout du long.
Avec des paroles (en anglais) souvent rédigées à la première personne, un sample intimiste à l'ouverture du bien-nommé premier morceau « Open Letter », des mélodies toujours bien présentes et de bons gros breaks placés là où il faut, le quatuor propose un EP très léché dans le style, qui insiste fortement sur les émotions transmises et qui joue à fond la tentative d'identification de l'auditeur/auditrice à la musique.
Voyez la pochette : on a quand même les petites gouttes qui coulent le long d'une vitre et des lumières refletées dans le lointain. C'est une sacrée information sur le contenu du skeud tout de même, non ?
Au-delà de ces menues considérations, on peut noter une voix assez différente de ce qu'on trouve régulièrement chez les groupes originaires de cette région du monde dans le domaine du hardcore et dérivés : chez Saviourself, ça sonne un peu plus grosse voix et moins écorché que ce à quoi j'avoue m'être attendu, ce qui est donc une assez agréable surprise bien que cette voix soit plus « classique » dans des contrées plus occidentales. Mais aucun reproche là-dedans : le chant d'Alfian Mazlan est très bon, très propre dans le hurlement, ça colle parfaitement au style, et du coup assez proche de celui de Brendan Murphy.
Côté musical, si rien n'est absolument hors du commun et révolutionnaire, l'ensemble est toutefois solide et on y trouve un certain nombre de très bonnes choses, promettant de très belles surprises dans l'avenir : des mélodies qui portent, des breaks qui tâchent (« Novocaine »), et même des sections à petits blasts qui nous rappellent que le metalcore n'est pas loin (sur le très bon « The Only Love I've Ever Known », où l'on retrouve par ailleurs en guest Randy Harris de Virtues) même si la base est clairement hardcore.
Et dans les quelques notes « peut mieux faire », je pense que l'exercice du chant clair n'est pas vraiment transformé sur cet EP (bien tenté tout de même, mais en tout cas pour moi, ça ne prend pas), même si ce n'est qu'assez éparse. Peut-être la durée, mais c'est un EP, et qui plus est le premier du groupe, alors ce n'est pas vraiment un point négatif au vu de la qualité du produit final.
En bref, Saviourself livrent avec I Remember Everything un EP plutôt frais, agréable à l'écoute et qui glisse tout seul, très propre, ce qui est vraiment à saluer vu l'autoproduction (par Islam Falmi, avec un mastering par Verta Collective).
Et si leurs influences sont parfois un peu trop évidentes à l'écoute, il n'empêche que l'on ne doute pas que les gaillards parviendront à s'en émanciper lors de leurs prochaines sorties, que l'on suivra avec attention. Il y a fort à parier que lorsqu'ils auront trouvé leur truc, ils proposeront de sacrés bons albums. En attendant, celui-ci est tout à fait conseillé à celles et ceux qui fricotent avec les groupes cités en début de chronique. Il y a peu de chances que cet EP les déçoive.
Mon morceau préféré ? « Novocaine », véritable carte de visite du style.
A écouter parce que c'est un très chouette premier effort, et qu'un peu de fraîcheur en cette période réduira agréablement le budget glaces conséquent qu'induisent des températures excessivement sueurifères.
PS : encore merci au super webzine Unite Asia grâce à qui j'ai découvert ce groupe. Allez le lire !
1 COMMENTAIRE
Freaks le 07/07/2022 à 14:02:16
Propre et coolos pour un premier EP! L'écoute est limpide ;)
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