Scarlet - This Was Always Meant to Fall Apart

Chronique CD album

chronique Scarlet - This Was Always Meant to Fall Apart
Il est des fois où l'on est en droit de se demander si le destin a une conscience des fois, si le truc - enfin le machin, le barbu ou autre - qui oriente le cours des choses (si tant est qu'il y en ait un, bien sûr) sait exactement ce qu'il fait et où il veut aller. Parce que s'acharner autant sur des groupes qui sont parmis ceux qui le mériteraient le moins, ça tient vraiment du sadisme inculte. Je m'explique: 2004 sort Cult Classic, album d'un énième combo américain qu'on découvre alors et qui se nomme SCARLET; et bing! La claque! On tient une perle, quelque chose qui sort du lot avec une forte personnalité, des compos du feu de dieu enfin ....tout: on est content quoi (enfin « on » c'est que moi, en fait)... Après ça quelques tournées, un petit tour et pis s'en va, plus de nouvelles, silence radio. La raison? UNE POISSE ma bonne dame, comme on a rarement vu: 2 vols de matos successifs, changements de line up, accidents de van... Et vlatipa qu'à l'automne 2005, on nous annonce le retour de la bête: sans site officiel ni rien. On est en droit évidemment de se demander si la musique n'a pas été un peu affectée de toutes ces galères, et surtout si le changement de line up n'a pas orienté SCARLET vers une autre direction, alors est-ce que « tout a toujours été censé s'effriter »? Pas sûr...

Le morceau d'introduction de ce « This was always meant to fall apart » a de quoi laisser perplexe: voix chantée aérienne, samples, quelques grattes en attente, pas de batterie... On savait la propension du groupe à utiliser l'outil électronique mais là on est légèrement pantois. La démarche devient alors plus évidente dès le début de 'Swarm Manifesto': on retrouve tous les ingrédients du fabuleux « Cult Classic »: voix hurlée, riffs dissonants et envolées de manches entrecoupés de passages plus catchy. Le tout est toujours très lourd et dérangeant dans l'esprit, mais Dieu que c'est bon de les retrouver!! La voix est partagée entre chants aériens lancinants (sans tomber dans le côté mielleux qui fait tant défaut à beaucoup de groupes du moment) avec un petit côté dissonant (qui passe remarquablement bien et qui est un peu la « patte » SCARLET) et hurlements de malade mental. Le jeu très travaillé des deux grattes fait très bonne figure et continue dans l'esprit de « Cult Classic » , on est pas dépaysé de ce côté et heureusement, l'aspect H*C chaotique très technique étant tout de même la partie émergée de l'iceberg. Mais si on regarde en-dessous de celui-ci on trouve des morceaux plus atypiques et très sombres comme 'On Fire' ou 'Law is Lawless' (mais pas de morceau à la 'Dead America' comme sur « Cult Classic ») pour nous laisser nous relever le reste étant, avant tout, réservé à nous en mettre plein la tronche au possible (en témoinge la durée des chansons; en moyenne de 2:30) et ce dès le début des pistes ('Simply Carcinogen', 'Antibionics'...), seul 'Plastic Paints' laisse filtrer un rai de lumière dans cette obsurité ambiante qui nous oppresse jusqu'au bout (la fin de 'Apolyptic Love Song' est sublime dans le genre). Un petit mot sur les arrangements - aux petits oignons - qui sont bien pensé uns fois de plus: les samples ne sont pas usités à outrance et on retrouve quelques nappes de piano ('The Embrace of a paramedic') qui viennent en renfort des passages plus cotonneux; bref « l'esprit » SCARLET qu'on avait pu découvrir avec son prédecesseur n'a certes pas été dénaturé dans ce « This was always meant to Fall Apart » et accède même à un niveau supérieur je dirais.

Même si on attendait pas cet album qui promettait d'être avorté avant même sa naissance aux vues de tous les déboires du groupe, on ne peut que s'incliner devant cet album; diablement réussi. SCARLET nous rassure ici sur son orientation et sa motivation à toute épreuve, et quand on entend cet album aussi réussi que son prédecesseur on est en droit de se demander comment ils peuvent passer à côté d'un buzz alors que les projecteurs sont braqués sur des groupes comme AS I LAY DYING ou HASTE THE DAY qui sont loin d'avoir autant de talent créatif. Ouais, décidément, on est en droit de se demander...
photo de Mat(taw)
le 31/01/2006

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