Shades Of Grey - Freedom ​/ Incarceration

Stockholm : la destination des mes vacances d'été, précédée d'un crochet chez la Lapinou Family, pour goûter le tartare de chauve-souris, avant de prendre l'avion...

Vous vous foutez de ma vie, oki doki mais cette courte phrase d'intro nombriliste a directement rapport avec le groupe chroniqué ici.

Car Shades Of Grey est originaire de la capitale suédoise.

Presque dix ans d'existence pour ce groupe peu connu parmi les groupes inconnus, autant dire d'illustres anonymes pour le commun des mortels. Oui. Car nous sommes tous mortels malgré la propagande du moment.

Mortel, Shades Of Grey l'est assurément mais pas au sens existentiel évidemment, plutôt musicalement parlant. COREandCO n'a pas vocation de faire de la philo, de la théologie et encore moins de vous servir le thé chez vous (autrement dis au logis).

La mixité, c'est bien aussi. C'est comme ça que notre espèce est sortie de sa savane pour perpétuer la race, entre autre. Ce qui arriva ensuite est hors de propos car COREandCO n'a pas non plus la vocation de faire de l'histoire ni de l'ethnologie. Quoiqu'en examinant le cas de certains chroniqueurs ici-bas, ça mériterait bien un mémoire de fin d'étude. Ceci dit, l'éthologie serait beaucoup plus appropriée selon moi (un serpent, un lapin, un Belge, el Gep, un kilteux,...). Shades Of Grey compte ainsi parmi ses rangs bien serrés, deux filles bien s... auvages.

La basse tellurique qui fait « boudoum- boudoum -boudoum » nous introduit d'entrée dans le monde pas jaune rigolo des Suédois. Après un roulement de tambour, à moins que ce ne soit un djembé tendu d'une peau d'Allosaure, le rythme D-Beat impose sa délicatesse notoire. Prothèse dentaire et œil de verre assurés si vous avez une bonne mutuelle. Pourtant les membres de Shades Of Grey considère leur musique comme du D-Beat mélodique...

Mouais, mouais, permettez-moi de poser mon bémol.

La mélodie s'exprime ici par des lignes vocales, certes corrosives, mais qui ont la bonne idée de varier quelque peu leur diatribe. Mais pas de trace de chant clair, plaintif et mal maîtrisé, je vous rassure. On peut également trouver quelques gammes sachant se faire simplement lourdes et pas seulement bourrines. On se rapproche ainsi d'une certaine scène post-HxC voir Neocrust. Cette volonté affichée sur la majeure partie des morceaux, loin de plomber la verve du combo, rajoute une couche d'ambiance immersive pour mieux se prendre, dans les ratiches en céramique, de pures moments de catharsis. Au rayon des bombes absolues, "Sort The Gods Out" se détache du lot de part sa rythmique implacable, son chant double absolument parfait, ses chœurs virils, ses breaks classiques, diablement efficaces et son solo punk'n'roll.

Vous pouvez rajouter le temps adéquate d'un quelconque autre morceau, genre à 1min 26 de "Straight Jacket", pour développer mon propos. Une astuce chère aux confrères de certains webzines, pour étaler, grossièrement, leur prétentieuse et froide expertise de pacotille.

Cependant, avec Shade Of Grey, pas de toc mais que du mastoc. De la zic qui défroque, puissamment, sincèrement et qui mérite notre respect, tout simplement.

Crom-Cruach

le 10/06/2014