S​ó​l án Varma - Sól án varma

Chronique CD album (01:07:23)

chronique  S​ó​l án Varma  - Sól án varma

Au cours de mon périple l’été dernier à Bergen, au Beyond The Gates, j’ai pu assister à une rencontre organisée avec Nergal. Parmi les multiples autosatisfactions de cet échange, ce dernier manifestait son agacement vis-à-vis de Facebook qui le bannissait à tour de bras et sa volonté de négliger ce media, au profit d’Insta notamment. Pourtant, le 27 mars dernier, brisant alors près d’un mois d’un insupportable silence sur son compte zuckerbergien, le frontman de Behemoth sort de sa posture pour asséner :

« Easily THE best extreme metal I’ve heard this year. Pulverising ! »

 

De qui, de quoi parlait-il ? Il réagissait de la sorte à la diffusion tout à fait inattendue d’un morceau – "Afbrigði VII" au demeurant sublime et trippant – de Sól án varma (« soleil sans éclat »). Ce projet est lié à l’unique performance live effectuée par 7 musiciens de la scène extrême islandaise, à Tilburg, en avril 2018, au cours du Roadburn Festival (au passage trois membres de notre team nous concoctent un live report ultime d’ses morts de la toute dernière édition…). Structuré autour du line-up de Misþyrming, ce collectif prend les traits d’une étoile heptagrammatique de talents éruptifs. Jugez plutôt :

- D.G. (Misþyrming, Andavald, Martröð, Naðra, Skáphe)

- G.E (Misþyrming, Naðra, Úrhrak)

- Á.B.Z. (Árstíðir Lífsins, Carpe Noctem, Skendöd, Igneus, Wöljager)

- M.S. (Misþyrming, Angrenost)

- S.V. (ex-Drottinn, ex-Svartidauði)

- H.V. (Guðveiki, Ljáin, Martröð, Wormlust, Afsprengi Satans)

- T.Í. (Carpe Noctem, Grafir, Marghöfða Dýrið, Misþyrming, Naðra).

 

Il ne devait à première vue pas rester grand-chose de ce projet, mises à part quelques vidéos de qualité médiocre qui circulaient ici et là sur la toile. Or, D.G. a ramené ce joli p’tit monde dans ses studios de Reykjavik en 2019 et 2020, avant que ce gros format (12 pistes, 70 mn) soit mixé et mastérisé en 2021 par Jaime Gomez Arellano de l’Orgone Studios et sorti finalement le 7 avril dernier par le label allemand Van Records (Wolvennest, Caronte, Nebran, Forsmán, The Nest, (DOLCH), Nekrovault, …).

 

"Afbrigði I" pose d’emblée un gros pavé Doom d’une lourdeur poisseuse qui semble nous enfermer dans une épaisse nasse sonore, mais il ne s’agit là qu’une première pierre d’une œuvre musicale déstructurée, longue à assimiler et manquant parfois d’unité, tant le spectre emprunté par ces douze compositions sous bannière est large, puisque s’y déploient le Doom, l’Atmoblack, le Sludge, le Dark Ambient ("Afbrigði III" et sa seconde moitié qui sonne très Blut Aus Nord, "Afbrigði XII") et même un soupçon de Psyché ("Afbrigði VIII" qui claque à la Oranssi Pazuzu). Tout cela suinte parfois d’un seul et même morceau, à l’exemple de "Afbrigði II", dont les deux/trois premières minutes ronronnent quelque peu avant que soient lâchés les blasts vicieux et hurlées les imprécations fielleuses de D.G. ! Voilà, on y est dans ce Black Metal islandais, tout à la fois volcanique, dissonant et épique, qui ne renonce devant aucune variation mélodique, enchaînant passages planants, segments ultra-agressifs et volutes atmosphériques. Et c’est là où l’on se rend compte la marque de D.G. et de Misþyrming sur Sól án varma est forte, très forte ("Afbrigði IV", "Afbrigði VI", "Afbrigði X"…) !

 

Mais nul doute pourtant : la combinaison des talents opère. Au regard de la qualité de ce Sól án varma, pur et sombre condensé de radicalité musicale, mais aussi au regard du line-up de l’Ascension Festival MMXXIII qui s’est considérablement replié sur le riche vivier autochtone, l’état de santé de la scène extrême islandaise est vraiment impressionnant, florissant, rayonnant, et ce pour quelques années encore….

photo de Seisachtheion
le 23/05/2023

1 COMMENTAIRE

Moland

Moland le 23/05/2023 à 16:49:44

Tu allèches. Les projets de ce type, qui semblent n'être qu'un one shot,  un coup d'un soir, et qui finissent, à l'instar de The Nest (dont on a chez nous la chronique), restitués en studio, c'est l'une des marques de fabrique du Roadburn et c'est bien souvent de qualité, même si on n'est pas très friand du genre en question, la curiosité suffit. Et là,  t'as bien vendu ta came. 

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