Stargazer - A Merging to the Boundless

Chronique CD album (37:51)

chronique Stargazer - A Merging to the Boundless

Faire à la fois dans le craspec/pouilleux et le techniquement léché. Dans le baveux et le frénétique. Dans le chaotiquement retors et la basse soyeuse… Ce sont entre autre ces contradictions qui font le charme ** Mouais, on a fait meilleur usage du terme… Disons « la personnalité » ** de Stargazer. Sur leur 3e album, les Australiens continuent de louvoyer entre death et black, entre pauses rituelles et cavalcades furieuses, entre metal rétro mal élevé et élégance sophisitquée-que-même-qu’on-aurait-envie-de-leur-coller-du-« post-»-en-tête-de-l’étiquette-stylistique.

Du coup, pour nous autres qui avions découvert le groupe sur The Scream That Tore The Sky (ouaip, je me nounoie: je suis une bande de jeunes, j’me fends la gueule), pas de choc: on retrouve bien nos petits là où on les avait laissés, au milieu de ces tortillons vicieux évoquant les chansons douces que nous chantaient Maman Morbid Angel et Tata Immolation, de ces volutes ésotériquement sulfureux du black d’avant-garde vintage (Oxymore, j’écris ton nom) à la Ved Buens Ende / Havohej, des papillonages d’une batterie jazzy (Oh maman regarde: du Atheist sur le morceau titre!) et de cette basse qui tourbillonne toujours aux avant-postes (tiens, à 5:13 sur « An Earth Rides Its Endless Carousel », et même carrément en lead sur « The Grand Equalizer »).

Cette variété dans l’agression et cette sophistication dans le nihilisme font de ce nouveau Voyage en Guerres Inconnues un véritable festin pour les oreilles. Pas non plus le genre Miel&Liqueurs, Pétales de rose dans le palais, Nuit tranquille & Digestion facile, hein. Non: A Merging to the Boundless pique, bouscule les habitudes, rudoie les papilles auditives. Mais on y passe de saveurs en saveurs au fil de mets qui sentent le travail d’esthète et la précision du confectionneur de sushis maniant la machette du réducteur de têtes.

N’empêche, en bon ronchonneur qui se respecte, on aurait pu se passer de la longue incantation visqueuse « Old Tea » et de ses dissonnances maladives et spongieuses. De plus, du haut de ses 11:19, « The Grand Equalizer » finit par nous perdre dans ses lancinantes indolences. Enfin les tatillons protesteront quand, aux 3 quarts de « Incense and Aeolians Chaos », retentira un emprunt un peu voyant au Covenant de l’Ange Morbide. Sauf qu’au final, la balance commerciale des australiens est franchement excédentaire, d’autant qu’elle satisfaira à la fois les fines lames du metal extrême et les brutasses du Bleuâârgl massif. Nous ne saurions donc trop vous recommander une halte dans la maison Stargazer: pas facile de trouver sa piaule dans cet entrelacs obscur de couloirs et de coursives, mais quand enfin on l’atteint et que la lumière jaillit du lustre pour en éclairer les nombreux recoins, on reste bluffé par la richesse des boiseries, la beauté des tentures et la hauteur du plafond… Et on se dit qu’on y resterait bien une nuit de plus!









La chronique, version courte: la véhémence d’un black furieux et retors, la puissance obscure d’un death Morbid Angelien, une basse féline (genre panthère noire – pas Garfield – le félin), un raffinement de marquis de Sade hindou: A Merging To The Boundless vous apportera de quoi satisfaire vos appétits d’esthète de l’extrême.

photo de Cglaume
le 26/03/2015

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements