Sunderfeet - Some Garage Stuff
Chronique Maxi-cd / EP (23:27)

- Style
Hard-Rock/Stoner/Blues-Rock - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2014 - écouter via soundcloud
Hé, du Garage ! Ouah, OK, je prends, vingt-dieux !, les cymbales qui arrachent tout dans la Casa Merda, ou ailleurs, un espace clôt et beaucoup trop petit pour contenir la pression acoustique (éééélectrique!) développée, ouais ! De la saturation douloureuse d'oreilles, de la décharge publique éhontée, de la crasse et de la sueur dans le cambouis dans le nombril !
Ah mais non.
C'était pas à prendre au sens strict (ou un peu moins). Ce n'est pas vraiment du Garage.
Oh je sais, les étiquettes, hein, faut s'en méfier, faut surtout s'en décoller de la gueule avec des grands gestes, hein. Plaf sur la tronche du voisin, comment c'est-y qui conduit avec un autocollant sur les yeux, hé, IIIIIIIHHHHH, BLAAAAM ! Accident, tu t'es bien fait niquer, éh – éh – éh – éh – éh !
Mais bon, c'est pas du Garage.
Allez plutôt écouter les premiers Sida – tu l'as ! (les suivants aussi, d'ailleurs, avec de plus en plus de No Wave ni-ni-hiliste dedans, si je me souviens bien) et surtout Fleurs, pour rester dans l’hexagone exigu mais si ambigu.
Par exemple.
Ici, c'est beaucoup plus sage.
C'est un jeune groupe qui fait du Rock et qui, je ne sais pas pourquoi, me ferait plus penser aux Madjive de chez nous (coucou!) - qui eux aussi, brandissent l'étiquette du parking à voiture couvert et privé - ou au duo Dead Stereo Boots (salut), tiens ! Mais rien à voir, musicalement, ou peu.
C'est beaucoup plus sage, disais-je, et c'est pas grave finalement, une fois qu'on a saisi la trompette involontaire sur la marchandise. Je leur jette pas la pierre, moi-même j'ai déjà utilisé les étiquettes « acid rock » ou « death rock » complètement pas à propos, ou plutôt, si, au stricto sensu de la traduction littérale. Acid = acide / rock = rock / death = mort (ou Death Metal sans le metal). Mouais, vous aviez saisi, hein... Garage = garage, mais où est-il ? 'Tain, l'est bien insonorisé, le truc.
Mais les mots ont un sens, c'est vrai mon ami Fifi (t'as vu, je pense à toi, hein?), même si je te contredis toujours – contredire, non : j'affirme une nuance, une pluralité salvatrice – en ajoutant « les mots ont DES sens ».
Passionnant ce que je vous raconte, hein ?
Dites pas merci.
Bon, ils parlent de Stoner, aussi. Je serais bien curieux de savoir ce qu'ils ont ingurgité comme drogues. Car ça ne sonne pas réellement stoned tout ça, non plus. Un poil trop propret dans la soupe.
Moi, de mon côté, je vais vous dire, je m'en branle de la drogue, je suis tombé dedans quand j'étais petit. J'y ai plus jamais retouché depuis.
Caféine ! CAFEIIIIIIIIIIIINE ! ...exceptée.
Nicotine ! NIIIIC... ouais, bon.
Où étais-je, où en étais-je, que fais-je, je craque, c'est le surmenage, le surménage, je n'ai pas passé l'aspirateur encore, ni fait la vaisselle, il est 21h24 et je n'ai pas mangé, c'est la merde !
Sunderfeet débarrasse en un premier EP leur garage et en sort un Rock connecté au Roll, au Hard et au Blues. Et aux corones, vue – l'échec – l'opération « Chicote » :
« Les origines du groupe remontent aux années 50, cette alliance puissante à la limite de l'homosexualité entre un dealer et un conducteur de chasse neige, forme les testicules du groupe.
Leurs volontés étant de braquer le casino de Niederbronn, ils décident de faire appel à la mafia vietnamienne afin de débusquer un troisième membre pour l'opération ''Chicote''. Après un tour du monde de six mois, la mafia trouve enfin le troisième bargeot dans un asile au nord du Pérou.
L'opération ''Chicote'' fut un échec. Après deux ans de prison, le trio décide de faire de la musique (un moyen moins dangereux d'obtenir de l'adrénaline pour gonfler leurs C...). Sunderfeet est né !!
Le nom du groupe veut dire Sun under your feet, référence à leurs brûlures aux pieds lors d'une épreuve de traversé de cendres incandescentes, pour échapper à la tribu en furie des Watchati ! Après toutes leurs mésaventures, ils rentrent au bercail, pour composer et retransmettre tous leurs exploits avec des notes...
C'est un rock métal poste zombie qui sort de leurs amplis!!! Après de nombreuses tournées dans les champs de maïs du monde entier, ils sont persuadé que leur musique apporterait de meilleur récolte. Ils décident d'approcher la scène tout en voulant garder une image anthropophage de leur musique.
Cela fait aujourd'hui 60 ans qu'ils tournent alors que les membres n'ont que la vingtaine, une anomalie génétique que les scientifiques du monde entier tentent de comprendre.
Accrochez-vous Sunderfeet vous embarque pour la prochaine récolte !!! »
Qui a dit qu'une biographie ne servait à rien ? Moi, je sais.
Bon, pour les droits d'auteur, papiers officiels et la thune (ou quoique ce soit d'autre en fait, je suis irresponsable, j'ai des documents qui le prouvent), adressez-vous au grand-chef Pidji, et foutez-moi la paix.
Donc un Rock vraiment pas désagréable, qui carbure tranquillement, sans accro spécial - la voix parfois tantinou forcée, peut-être – ce qui est déjà pas mal pour ce qui me semble être, disais-je, un bien jeune groupe.
Après, un peu plus de folie à tous les niveaux, mais surtout sous la ceinture, ne ferait pas de douloureuses veuves, au contraire, des veuves heureuses, j'aimerais que ça saigne et que ça parte en latte. Z'ont l'air de ne pas être - ha ! - dénués d'humour non plus, donc j'ai bon espoir. Et faut pas m'en vouloir, là je sors juste du roboratif et dingo Hold It In des Melvins.
Mais je vous le dis comme j'le pense, il en faut plus à un vieux grabataire pour qu'il grab his fookin' dink et dance la nuit forever en se tapant la tête à coups de bottle of vodka.
Je leur souhaite de saines galères dans le petit monde pourri de la musique et qu'ils nous envoient tous paître avec leur musique.
Wouh-houh, j'entendrais pas les Kings of Leon dans la voix (Kkkkkurdt Grobrain, aussi, encore, encore, plus fort !) et le reste du premier titre « Let's Call it A Day » et son super riff d'intro sudiste ?! Cool, cela dit, de l'allant, un bon son tout simple, bien Blues-Rock, quoi. Pas Garage. OK, je la fais plus.
Surtout que ça continue à taper du pied sur « Pleasure » (oh, it's mine!), qui vire carrément Metal au milieu. Metal/Hard-Rock, I meant.
Les accents de voix à la Hetfield sont un peu agaçants autant que flagrants (et Hetfield et moi, c'est pas l'histoire d'amour non plus), mais l'intention globale est globalement bonne, la gniaque aussi.
Quand je vous dis que c'est cool.
C'est pas l'originalité qui les étouffe, c'est sûr.
- Ha, ça devient carrément Metal sur certains plans, je me serais pas attendu à ça -
On va faire love-love-tender sur « Broken Brain » vaguement Desert-Rock, mais avec une ligne de chant traînante très jolie et qui fait son effet sur les petits arpèges. La montée avec le wouh-hou des suce-dits Kings Of Leon est un peu dommage, mais heureusement y'a le chapeau de Stevie Ray Vaughan qui traîne sur le son clair du solo de gratte qui suit.
(J'ai fait un rêve, une fois: nous étions nombreux à escalader une falaise à pic, sans assurance aucune. C'était une course. Une course et un concours. J'ai fini en tête, j'avais gagné. Tant étaient tombés, tant avaient péri, mais moi j'avais réussi, et j'étais le premier. Et ma récompense, c'était Stevie Ray, que je voyais, encore accroché au roc de mes mains nues, en bas, en contrebas, il jouait de la gratte à côté de la piscine d'une villa pour m'accueillir, IL JOUAIT POUR MOI, tu comprends? Alors je suis descendu de ma falaise et je suis allé chez lui. C'est ensuite qu'il m'a révélé qu'il était toujours vivant, qu'il fallait pas écouter ce qu'on raconte. Seulement, il avait voulu fuir le star system et depuis il faisait de la musique dans l'anonymat. Il m'a fait écouter quelques démos: c'était de vieilles démos des Welldone Dumboyz. Vous savez tout, les mecs. TOUT.)
Hey, tu suis, bordel ???!! Stevie Ray Vaughan! J'parlais de Blues-Rock tal' heure ?
Ouais, 21h55 et j'ai toujours pas bouffé, ni fait la vaisselle, ni passé l'aspirateur.
Ils nous refont le coup du morceau presque lent sur « Live Alone And Sad » (j'y ai longtemps cru), qui me ferait presque déterrer mes vieux Guns And Roses (ah non, je les avais juste piratés sur de vieilles cassettes – j'ai dû enregistrer dessus depuis... Ou c'est peut-être qu'en fait je n'ai JAMAIS écouté les Guns And Roses... c'est quoi, un feuilleton mélodramatique? Ou peut-être que les Guns And Roses n'existent pas, une simple projection post-moderne d'une entité probable, une hypothèse lancée dans le vide, un simple "si" audacieux... ou absurdement plat et inconséquent... Comme une démocratie chinoise... Mmmm, intéressant...). Mais ça passe moins. Avec la fin plus enlevée et lourde et les mises en place et tout ça. Allons au prochain.
Je commence à décrocher, ça tape le Stoner, d'accord, OK, le Hard-Rock, quoi. « Jailbird ». Et Hetfield harangue à tout-va.
Voilà. Un disque sympathique, qui manque toutefois de folie et d'audace, de personnalité en un mot, mais qui sait panser la pommade et assimilés sur nos plaies de blasés plastronnants avec un juste-milieu qui sait être séduisant autant qu'irritant.
Ahahahahhah ! Merde, me voilà à tourner en ronds à faire des nouilles avec des lacets.
Ta vessie contre une lanterne ! Santé !
3 COMMENTAIRES
cglaume le 08/12/2014 à 12:29:10
La semaine commence bien: el Gep est toujours aussi frappé ! :D
pidji le 08/12/2014 à 14:01:06
Carrément, c'est bon ça ^^
el gep le 08/12/2014 à 15:34:47
Cela dit, tout le passage en italique est extrait de leur bio "officielle" (mouarf-wouarf!)...
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