Sykotik Sinfoney - Eargasm
Chronique CD album (1:00:23)

- Style
Nawak fusion vintage - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2008
écouter "Cake Fuck"
L’archéo-explorateur spécialisé en proto-nawakologie connait parfois des ivresses euphoriques comparables à celles du paléontologue découvrant un fossile de Pokemonosaure en parfait état. Tiens, dernier exemple en date: lorsque, lors d’une expédition sans but précis à travers la jungle bandcampo-LastFMienne, l’Indianawak Jaune ici présent est tombé nez-à-nez avec une perlouze oubliée du nom de Sykotik Sinfoney, il a aussitôt fait péter le Champomy, les Monster Munches et la chronique. Bah ouais: c'est pas tous les jours que l'on découvre une relique aussi bien conservée!
Sykotik Sinfoney donc – ou encore SyKoTiK sInFoNeY pour les puristes –, anciennement Dycondra’s. Et cékoidon gars? L’Amicale des orthographophobes ricains? Tututu: il s’agit d’un gros morceau de Fusion « rap metal » funky carrément nawak et sentant à plein nez les bons souvenirs – Mucky Pup, Nuclear Rabbit, Mordred, Liquid Hips et Living Colour pour commencer, mais également Crotchduster pour les hors sujets débiles, Infectious Grooves, les vieux Faith No More, le 1er Mr Bungle, voire le Prince de « Let’s Go Crazy ». Carrément, ouais. Avec la touche vintage propre à cette première vague du metal monté sur ressorts. Pour la petite histoire, le groupe se forme en 1988, écume les salles américaines au cours d’environ 450 dates aussi costumées que déjantées, participe au film « Bad Channels », puis finit par splitter en 1994 après avoir enregistré Eargasm, son 1er album, mais avant d'avoir pu balancer celui-ci dans les bacs. Heureusement, le bestiau réussit finalement à sortir en 2008 – même que vous pouvez vous le procurer ici. A noter encore que, selon des sources Wikipediennes vraisemblablement plausibles, nos loustics feraient partie des influences assumées de sympathiques marioles comme Mindless Self Indulgence, Psychostick ou encore The Screaming Mechanical Brain.
** Salive, salive… **
Bon alors, Oui mes frères, Eargasm est franchement ProsperYopLaBoum. D’ailleurs je vous défends de ne pas tomber immédiatement amoureux de « Mr Cool » dès que ce petit tube étincelant aura atteint vos esgourdes. L’opus est méchamment funky, grassement groovy, méchant et barré comme le Sarsippius de la bande à Cyco Miko. Et comme tout bon album de fusion US de l’époque, il n’est pas chiche en bonnes vieilles guitares thrash urbaines bien croustillantes. Même que la grande majorité des titres a droit à son solo ou son lead bien senti. Côté micro, outre de nombreuses hip-hoperies light plus hardcore que franchement wesh-wesh, la prestation du M. Loyal de service (Mark "Crusty Udder" Meister) oscille entre pétages de câbles nawak, accents pattonniens et chœurs joyeusement balourds. Sans oublier quelques glissades dans les aigus éraillés d’un heavy / thrash à la Grand Papa.
« Et pourquoi qu’il plafonne ainsi la note, alors, le lapin? »
L’explication est simple: alors que la tracklist nous déploie un fastueux menu constitué de 16 titres, le groupe tire quasiment toutes ses cartouches en première mi-temps – impression renforcée par une fin d’album enchaînant un titre bonus peu intéressant, puis 2 prises alternatives de « Mr Cool » et « Manic Depresso ». Après la déferlante « Mr Cool » / « Posers » (I’d rather EAT SHIT than be a damned POSER!) / « Gardners from Hell » (et son scratching Mordredien) / « Ignorance » (qui allie musique de Living Colour et vocaux pattoniens) / « Maggots With Guns » (l’ancêtre de « My Girl’s Got Guts » de Nuclear Rabbit?) / « Sex Cells », la série de morceaux qui suit a un arrière-goût de réchauffé-au-micro-ondes. Quoique je dise ça mais il faut soustraire à ces remarques déplaisantes les sympathiques « Stupid » et « Daddy Long Legs », ainsi que nombre de plans pétillants disséminés au petit bonheur en travers de cette queue de peloton discographique.
Certes, on ne peut pas vraiment prétendre tenir là L'album susceptible d'éclipser le meilleur de Faith No More, Mucky Pup ou Living Colour. Mais Eargasm n’en reste pas moins une vraie petite pépite de fusion vintage – bien plus groovy et nawak que la moyenne. D'où euphorie, liesse et bananes flambées!
La chronique, version courte: avec Eargasm, vous vous mettez au volant de la DeLorean direction le début des 90s, avec l'assurance de vous éclater au son d’une fusion évoquant Mucky Pup, Mordred, Living Colour et les vieux Faith No More – appétissant tableau auquel il faut ajouter une touche nawak bien sévère à la Nuclear Rabbit / Crotchduster. En 3 mots: du tout bon!
0 COMMENTAIRE
AJOUTER UN COMMENTAIRE