The Grasshoper Lies Heavy - Various Plants and Animals Under Domestication - The Grasshopper Lies Heavy and WOORMS split

Chronique CD album (39:37)

chronique The Grasshoper Lies Heavy - Various Plants and Animals Under Domestication -  The Grasshopper Lies Heavy and WOORMS split

Je garde de très bons souvenirs du post-hardcore sludgico-atmospherique des Texans de The GrassHoper Lies Heavy que j'avais découvert avec A Cult That Worships A God Of Death qui était sorti en 2021. Un an plus tard, le trio est de retour pour un split avec les Louisianais de Woorms à l'occasion de ce Various Plants And Animals Under Domestication. Un split au nom qui n'indique en rien son contenu pas plus que ne le fait la pochette qui lui sert de jupette avec son côté "Mais c'est quoi c't'bazar!?!".

 

Un split au track listing plutôt hétérogène: quarante minutes, six pistes, quatre pour The GrassHoper Lies Heavy et une seule pour Woorms! Hétérogène mais extrêmement bien pensé....En effet, débutant avec des morceaux aux formats classiques (entendre : "qui font moins de 5 minutes"), la prestation de The GrassHoper Lies Heavy se termine par ce "Unending Mediocrity" de 9 minutes (et qui n'a rien d'une médiocrité sans fin) comme pour préparer l'auditeur à enchaîner avec les 20 minutes de l’unique morceau proposé par Woorms.

The GrassHoper Lies Heavy,  qui ouvre donc le bal, propose ici des morceaux écrits pendant le confinement, à distance, par échanges successifs, une résultante de contributions séquentielles et esseulées de chacun des membres. Si le processus est différent de celui que le groupe avait l'habitude de suivre, le résultat est complètement dans l'esprit de leur production précédente. Leur post-hardcore réussit avec toujours autant de maîtrise à émulsionner lourdeur crasseuse et ambiance atmosphérique. "Indifference Apocalypse", l'entame bien épaisse de l'album, est d’ailleurs le parfait VRP du style des texans. La basse est fuzzy, la batterie est roomy, la guitare est noisy et le chant est...ballsy! L'ensemble donne envie de tout envoyer valdinguer : que ce soit "Daun" et son esprit sludgesque dans ce qu’il a de plus évident et d’agréablement répétitif, "King Of Opinion" et son imparable lourdeur qui se prend le dessus sur toute forme de violence musicale ou enfin "Unending Mediocrity" et son style plus ambiant, plus atemporel parfaitement soutenu par le format instrumental, prologue de la suite musical de l’album.

 

Car en effet, après vingt minutes de descentes dans les abysses à l'aide du scaphandre apoxique et au semelle de plomb gentiment mis à notre disposition auditive par The GrassHoper Lies Heavy , nous voilà arrivé sur le plancher océanique boueux, lourd de sédiments vaseux accumulés par le temps qui a perdu ici toute notion. C'est dans cet endroit hyperbare que Woorms prend en charge la suite des opérations. Après une introduction digne d’un Jethro Tull accordé 6 pieds sous terre, Woorms délite sa matière musicale pendant près des vingt minutes restantes de l'album. Vingt minutes, c'est long mais le temps comme la musique devient fuzzy, se brouille, s’embrume, s’étire, s’écule et nous transporte dans des soubassements telluriques dans laquelle la basse et la guitare passe leur temps à se galocher au rythme d’une batterie simple mais tentaculaire.

Le son est différent, plus brut, plus live, plus direct et fera le bonheur des fans du sludge doomesque bien brut. C’est parfois un peu trop lointain et manquant de headroom pour moi mais cela participe aussi parfaitement aux ambiances presque méphitiques.

 

Various Plants And Animals Under Domestication est un split qui porte bien mal un tel qualificatif car l’association des groupes se transforme ici en une belle complémentarité. Inscrite dans l’évolution du tracklisting de l’album et dans les styles respectifs et excellemment interprétés des deux groupes, elle facilitera l’écoute de cette conséquente galette de terre.

 

 

On aime: le tracklisting parfait, le style toujours très bon de The GrassHoper Lies Heavy, le côté très raw de Woorms

On aime moins: une galette pas forcément facile à s'enquiller d’une traite

photo de 8oris
le 20/05/2022

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