Der Blutharsch And The Infinite Church Of The Leading Hand - Dream Your Life Away
Chronique CD album (48:13)

- Style
Hark Rock psychédélique - Label(s)
Klanggalerie - Date de sortie
4 mars 2022 - Lieu d'enregistrement Replugged, Vienne
- écouter via bandcamp
Il y a quelques années, un certain collègue d'un webzine copain, que l'on nommera « Jules de chez Smith en face » m'invitait dans l'univers mystérieux, lunaire, décadent de The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud, énigmatique duo formé d'Albin Julius et d'Alzbeth. Leur séparation en 1998 laissa de nombreux fans malheureux, et reste à ce jour une plaie ouverte. Peu de temps après, Albin Julius revient sur le devant de la scène avec un nouveau projet musical, Der Blutharsch, orienté Neo-folk et Indus martial. 2011 voit la naissance de Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand (dont la longueur du nom peut faire concurrence à un groupe polonais que j'ai chroniqué il y a peu). Au fil de ces dix dernières années, l'orientation musicale du projet a beaucoup évolué, notamment au fil de nombreuses collaborations (avec Wolvennest, Mhönos, Aluk Todolo ou King Dude parmi celles qui peuvent évoquer quelque-chose aux lecteurs de COREandCO). La sortie de ce live, après un bonne dizaine d'albums et une poignée d'enregistrements en public, est pour moi enfin l'occasion de me pencher sur la discographie de DBATICOTLH.
Il est enregistré le 23 octobre 2021 à Vienne, lors d'un show donné en compagnie des mythiques Ain Soph. Comme je l'indiquais plus haut, je ne suis pas au fait de ses sorties, alors, ne comptez pas sur moi pour commenter le détail de la setlist jouée ce soir-là. A l'instant T, il déploie un Rock psychédélique fortement teinté d’Électro, chanté par une Marthynna, qui endosse la robe de prêtresse de cérémonie, avec des accents qui me rappelle, plus dans sa manière de déclamer que dans son timbre, Ozzy Osbourne. Sa voix, tout au long du concert, est nimbée de reverb’. Le public ne se fait pas beaucoup entendre et cette dernière n’interagit que très peu avec lui. La durée du show semble assez courte, mais cette brièveté se fait au profit d’une intensité forte. Les titres sont plutôt courts (hormis le dernier et ses plus de dix minutes) mais autorisent le groupe à prendre son temps en répétant les motifs afin de rendre sa musique trippante et hypnotique.
Les guitares sont plutôt mises en avant, agressives pour une formation qui vient du Neofolk. Les rythmes sont assez simples, parfois dansants et les basses graves et profondes, tandis qu'avec « Chant », le groupe revêt des atours pinkfloydiens. Par la suite, il oscillera en permanence entre Rock 70’s (Black Sabbath en tête) et musique rituelle. Ce n’est pas un hasard si l’album s’ouvre et se referme sur des chœurs religieux. Même sur un titre plus direct comme « Today I Want To Catch Cloud », DBATICOTLH conserve son côté expérimental, notamment grâce à ses claviers. L’aspect martial quand à lui a totalement disparu par rapport à ce que j’ai pu écouter des débutes du projet.
Malgré tout, 49 minutes, ça fait court, surtout au regard de l’importance de la discographie du groupe. Dream Your Life Away reste néanmoins un excellent moyen de découvrir Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand. Du moins son incarnation sonore actuelle.
1 COMMENTAIRE
Xuaterc le 21/06/2022 à 08:22:53
Cette chronique a été écrite avant le décès d'Albin Julius le 4 mai 2022
AJOUTER UN COMMENTAIRE