The Grasshoper Lies Heavy - A Cult That Worships A God Of Death
Chronique CD album (36:34)

- Style
Post Hardcore & Atmospheric Sludge - Label(s)
Learning Curve - Date de sortie
15 juillet 2021 - Lieu d'enregistrement Ecsttatic Studio Ali Jaafar
Il parait que 2021 est l’année du boeuf...J'ai plutôt que c’est l’année du “hardcore mais pas que”. Après Pupil Slicer avec son excellent Mirrors, il est temps de faire place à A Cult That Worships A God Of Death des Texans de The GrassHoper Lies Heavy. Un groupe que je ne connaissais point mais CoreAndCo non plus apparemment donc vous surement encore moins, non? Si?! Bah, vous avez bien de la chance! Pour les autres, on ne va pas perdre du temps en prétéritions inutiles à vous présenter ce trio américain fondé en 2006 et qui aura été très longtemps un groupe de post-rock/sludge instrumental et sorti une belle brochette d’albums et qui, a semble-t-il largement fait ses armes sur scène.
On va se faire un peu de name dropping de cochon histoire de vous filer un peu la dalle. Bon, imaginez que dans le shaker magique des groupes qui butent, votre taulier préféré ait mis 1 splash de Botch, 3 shots de Neurosis, 1 petit cl de Defdump et 1 dash d’Astrodeath, qu’il ait agité le tout sans violence et sans glaçon avant d’y ajouter deux cuillères à soupe de Forge pour rendre le tout plus sludgy.
Les morceaux de l’album pourraient se ranger dans deux catégories bien distinctes: post-hardcore énergique pour se castagner ou post-hardcore bien instrumental pour s’ambiancer. Et là où ça claque, c’est qu’ils ont été rangé dans un ordre à la fois surprenant et très confortable. Ecouter A Cult That Worships A God Of Death, c’est avancer peu à peu dans un marais insidieusement marécageux: au début ça va, ca relève de l'étang plein de vie et plus on avance, plus on s’embourbe et plus ça nous colle aux godasses.
Donc d’un côté, au début, on a du direct, du noisy, du simple, rapide et de efficace. Du bon riffing post-hardcore qui reste en tête que ce soit "The Act Of Buying Groceries", "Charging Bull" qui rappelle Botch avec son outro, "Tenessee" version énervée de Red Fang qui bascule prévenir dans la lourdeur shamanique d'un Neurosis en ralentissant à outrance le tempo.
Ensuite, on passe dans le pur post-hardcore instrumental, atmosphérique dentelé de morceaux longs, faussement calmes, aériens dans un ciel de mousson, nourris d’ambiance aussi électrique que synthétique, très souvent noisy. Du qui te fait décoller mais en te gardant la gueule prêt du sol, histoire que tu voies bien les graviers prêt à t’écorcher la face."A Cult That Worships A God Of Death, Parts I-Iv", parfait exemple, avec ses 8 minutes est superbe, une sorte de pleinitude du post-hardcore moderne. Après 6 minutes aériennes, il fait dévisser l’altimètre sans prévenir et nous force à atterrir en urgence dans une logorrhée guitaristique qui s'la joue bruitiste en taquinant du brutal. "Bullet Curtain" ne manque pas d’intensité non plus, tout en crescendo, avec des guitares qui s’empilent et se désempilent comme les atomes d’une réaction en chaîne parfaitement contrôlée.
L'album en lui-même a donc quelque chose de très progressif et en devient tout à fait intéressant, original même.
Comme ton bon album de post-hardcore qui se respecte, le son est indubitablement vivant et très versatile. Les guitares sont parfois légèrement saturées, parfois fuzzy, parfois délicieusement cristalline mais avec cette constance: le grain est toujours très organique. Ca sent la belle prise faite dans un beau studio avec plein de micros savamment placé par un sorcier du son (ici James Plotkin (SunnO))), Thou, Electric Wizard) La basse manque parfois un peu de présence, et quel dommage! D’autant que sa coupine la batterie, très mate, très flat, est bien mieux traitée, en mode “desert-rock”. Bref, pas tout à fait parfait, mais à un chouia.
A Cult That Worships A God Of Death est un album vraiment intéressant, que je ne me lasse pas d'écouter tant il est riche, porté par un trio efficace qui se fait violence et cherche à sortir de son style originel. En résulte un monstre à deux têtes, deux esprits proches, qui se titillent, se chamaillent mais qui sont malgré elles, mûes par un seul et même corps, massif, imposant mais qui ne manque pas d’agilité pour autant.
On aime: le mélange instrumental/non instrumental parfaitement géré, des morceaux de qualité dans les deux styles, le son des guitares, le côté noisy
On aime moins: une basse un peu en retrait
3 COMMENTAIRES
Marc le 12/07/2021 à 22:39:54
Botch et Neurosis. C'est même plus un appât pour moi ça... c'est un piège ! je fonce écouter :)
pidji le 13/07/2021 à 10:26:46
Yes très sympa ce disque !
Pingouins le 13/07/2021 à 12:27:59
Wow gros piège pour moi aussi, je m'écoute ça dès que j'ai le temps.
AJOUTER UN COMMENTAIRE