The Lumberjack Feedback - Blackened visions

Chronique CD album (55:00)

chronique The Lumberjack Feedback - Blackened visions

C'est triste une salle de spectacle vide...mais cela n'empêche pas les belles rencontres.

Un samedi soir d'ennui, je poussais les portes du Métaphone de Oignies afin de faire quelques découvertes. Les groupes métissés se succèdaient, avec réussite, dans l'espoir de jouer sur une scène du Printemps de Bourges.
Après un groupe de rock-jazzy puis de rock'n'roll, s'agitent des tatoués vêtus d'habits sombres pour installer une batterie...puis une seconde.

"Wha ils ont deux batteries Papa !" dit, émerveillée une jeune spectatrice à son père qui fronce les sourcils. 
A cela, il répondit d'un ton rassurant et assuré : "C'est normal, ils font du hard-rock, il va falloir te boucher les oreilles, ça va crier fort !"
 

Ce n'était pas du hard-rock et il n'y eut aucun cri.
The Lumberjack feedback venait d'entrer dans ma vie pour me mettre la targnole de la soirée. La claquouze du mois. La branlée de l'année.

Pas besoin de crier pour en arriver là, TLF (nous les appellerons ainsi pour plus de commodité) est un groupe totalement muet. Les mots seraient venus gâcher ce...doom d'esthète.

"Blackened visions" est le premier album d'un groupe qui a déjà de la bouteille.
Mais ses 6 années d'existence, le groupe les a passé à peaufiner, affiner, perfectionner, détailler ses créations.

Pas la moindre fioriture, jamais de "trop" ni de "pas assez" : TLF est d'une perturbante perfection.
Que cela soit dans le choix du premier morceau ou celui de clôture : ces deux titres sont les plus courts, peut-être aussi les plus directs mais surtout ceux qui ont été construits pour nous entraîner dans leur univers ou pour conclure leur oeuvre.
Les titres ne sont jamais rapides, énervés, mais ils ne sont jamais lents, et ne s'appesantissent pas. Sitôt une ambiance bien installée, ils font le nécessaire pour l'étoffer ou la revirer. Bref, on ne s'ennuie pas.
 

Et surtout, on entre facilement dans leur monde...bien qu'il soit noir ! La pochette et le titre de l'album nous avaient prévenu : on n'est pas chez Patrick Sebastien mais plutôt dans une sorte de remake musical du Projet Blair Witch (ce qui tombe bien pour un film sans la moindre note). Rarement le doom s'est avéré aussi facile d'accès, sans doute parce qu'il emprunte des chemins à la fois directs et peu évidents : le groupe semble défricher le genre de tout artifice, en proposant le contenu le plus propre possible.

Pour mettre une ambiance qui fout le cafard, le groupe a donc l'idée fermer sa boîte à camembert, de proposer des bons gros riffs bien lourds, mais bien moins que ne l'est la basse qui a de quoi fissurer les plaques tectoniques.
Et par dessus le tout : deux batteries.

En live, le résultat est esthétiquement magnifique. Tu te demandes même si tu ne louches pas : c'est carré et millimétré. Evidemment, entre ça et la basse qui creuse jusqu'en Chine, tu vibres de tes 7 mètres d'intestins.
Pourtant, à l'écoute du cd, ce n'est pas si évident.
Alors ça tape fort, ça oui, mais l'effet n'est pas aussi parlant que quand tu vois 4 bras s'activer. Qu'importe : les compos sont puissantes, rappellent ce que peuvent faire Pelican (autrefois) ou Year of no light avec la même gravité, le même esprit sombre et la même force sonore.

Du doom instrumental pour les fins et sombres mélomanes qui prennent leur plaisir dans des compos noires, mises en valeur par une production totalement aseptisée. Ce disque, sans doute travaillé par des mecs totalement maniaques, est un petit bijou de perfectionniste maladif qui révèle, encore une fois, que c'est avec une certaine simplicité que s'exprime la plus grande sophistication.

photo de Tookie
le 22/02/2016

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/08/2017 à 22:49:36

Ah mais comment suis-je arrivé sur cette kro moi ? ... Mais c'est puissant ta came là ! Oui je dis ça d'un album de Doom.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Thy Worshiper - Ozimina
abhora - Noircir Sa Page