The Urge - Receiving the Gift of Flavor
Chronique CD album (36:10)

- Style
Fusion Reggae / Ska / Rap / Funk metal - Label(s)
Immortal records - Date de sortie
20 août 1996 - Lieu d'enregistrement The Studio
écouter "All Washed Up"
Alors oui mais non : contrairement à ce que pourraient laisser penser des apparences trompeuses, CoreAndCo ne s’apprête pas à accueillir les chroniques de l'intégralité des albums de The Urge. Seulement une petite sélection. Et s’il ne devait y avoir qu’une bonne raison à cette non-exhaustivité, ce serait la suivante : je n’ai pas acheté (ni écouté) leurs tous premiers méfaits lors de leur sortie. Or, désormais, ceux-ci sont relativement coton à se procurer (« Hey, ouate did you expect », comme dirait l’autre buveuse de Schweppes)…
Parmi les pépites fusionnesques qui auront droit de cité en ces colonnes, accueillons aujourd’hui Receiving the Gift of Flavor, 4e sortie des joyeux ouistitis de St Louis, Missouri. Il faut dire que c’est par son biais que The Urge accédera au cran supérieur, celui de groupe signé par une major (Epic, via Immortal records) et fricotant avec les grosses légumes (Korn, Incubus et tutti la family). Il s’agit d’un big milestone, donc, comme disent les gens vivant de l’autre côté de la vaste étendue d’eau salé. Et plus encore d’un grosse demi-heure de bonheur frais et pétillant (… décidément, on va finir par demander un sponsoring à la fameuse boisson qui squattait déjà la parenthèse de fin du paragraphe précédent).
Receiving the Gift of Flavor propose une Fusion canal historique pour le moins archétypale, qui mélange en quantités idéalement équilibrées 1) du Hardcore/Punk/Metal pas exagérément virulent à ma gauche, et 2) du Reggae/Rap/Funk/Ska cuivré à ma droite. Le tout devant, comme de bien entendu, être consommé lunettes de soleil sur le nez, chemise largement déboutonnée, et des idées polissonnes plein le périnée. La basse galope comme un canasson fripon (sans toutefois être slappée, si mes oreilles ne me trahissent pas). La batterie frétille ou fulmine, selon les sections concernées. La guitare s’avère incisive ou égrillarde, en accord avec la rythmique. Et derrière le micro, Steve oscille entre hargne et gouaille, en suivant lui aussi la voie tracée par ses comparses. La route empruntée est toujours un peu la même : une intro destinée à secouer la pulpe (on change de boisson ?), un couplet tropical avec le petit parapluie à cocktail sur le bord du verre, un refrain virulent pour réveiller ceux qui commenceraient à avoir le rhum somnolent… On agite, on mélange, et on sert bien frais ! C’est à se demander si ça ne serait pas l'homogénéité extrême caractérisant les 13 compos ici évoquées qui, en réaction, aurait poussé le groupe à partir par la suite complètement à l’opposée, en proposant une véritable salade de fruits Fusion pleine de couleurs et de saveurs variées sur Master of Styles.
Si la tracklist n’est pas squattée uniquement que par des graines de champion, on y trouve quand même beaucoup d’étalons. À commencer par « Brainless », son riff spontex, ses cuivres poinçonneuses, son attitude punchy et sa saine tension. Et juste dans sa foulée, « All Washed Up », plus-punky-mais-pas-que, dont le fort potentiel lui a valu de finir envidéoïfié. La crête qui m’a depuis fort longtemps poussé dans le dedans du crâne explique sans doute pourquoi je suis également super fan des deux missiles punkoïdes que sont « Damn That Shit Is Good » (1 minute 45 remplie de riffs Thrash montrant les canines) et « Dirty Rat » (un peu plus de 2 minutes de sprint skaïfiant).
Vous en voulez encore ?
« It’s Gettin’ Hectic » est une reprise Rap’n’Funk, speedée et jouissive, d’un titre des Brand New Heavies. « Open All Night » nous assouplit les coussins via un moelleux épisode de Rap Metal joliment chromé. « Drunk Assole » remet une pièce dans le jukebox Punk Rock cuivré. Et pour finir (sinon on aura visité toutes les pièces… Mais qui tient vraiment à passer du temps dans la buanderie et les chiottes ?) « Where Do We Go » joue la carte de la nonchalance balnéaire rehaussée de Metal ronflant.
Si jamais les présentes lignes vous poussaient à partir en quête de cette tranche de citron vert discographique munie de tout ce qu'il faut pour sublimer le mojito musical de votre fin d’après-midi, sachez qu’il en existe 3 versions :
- celle de 1995, autoproduite (cf. Neat Guy Recordings)
- celle de 1996, rééditée par Epic/Immortal, sur laquelle « Take Away » remplace le pourtant sympathique « Killing is Easy »
- celle de 2015, qui fête les 20 ans de l’album via un réenregistrement live
C’est la seconde qui a servi de support à ce papier dominical. Et qui a rendu votre interlocuteur encore un peu plus convaincu des mille bienfaits de cette scène Fusion que les Dieux ressusciteraient si seulement ils existaient et étaient vraiment bienveillants…
La chronique, version courte : si Master of Styles peut être abordé comme une superbe compil’ tutti frutti proposant moult échantillons de ce que la Fusion des 90s faisait de mieux, son prédécesseur (Receiving the Gift of Flavor, c'est ça !) offre un mix beaucoup plus homogène de Metal punky et de Ska/Ragga/Rap cuivré. Si vous attendez de votre musique sourires nonchalants, fraîcheur pétillante et doigts qui claquent, essayez au plus vite cette grosse demi-heure de kiff groovy-sunny-youpi-foooonky.
3 COMMENTAIRES
fedaykyn le 07/10/2024 à 15:13:45
Excellent album, tout comme le suivant, que j'ai également découvert assez tard malgré ma lecture assidue, à l'époque, des crédits d'albums (notamment le 1er (hed)p.e). Je pense que c'était le côté ska qui me rebutait. Dans une veine un peu similaire j'aime bien aussi les albums de 2 skinny j's et Dial 7.
cglaume le 07/10/2024 à 16:11:34
2 skinny j's et Dial 7 ?
Connais pas du tout !
Direction rateyourmusic… merci !
fedaykyn le 08/10/2024 à 15:46:39
entre fans de fusion il faut se serrer les coudes !
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