Thyrfing - Vanagandr

Chronique CD album

chronique Thyrfing - Vanagandr

Dans la poésie scaldique, un heiti est un mot utilisé en lieu et place d'un autre mot, plus prosaïque, avec lequel il entretient une relation de synonymie ou de métonymie. Vánagandr (Monstre de la [rivière]Ván) se trouve être ainsi un heiti pour désigner le gigantesque loup Fenrir, fils de Loki et de la géante Angrboda et qui boulotte Odin lors du Ragnarökr. Je ne vais pas vous raconter l’histoire du sacrifice de la main du dieu Tyr, Snorri Sturulson le fait bien mieux que moi dans la Gylfaginning (« la mystification de Gylfi » en vieux norrois).

Dans ce texte indispensable à tout amateur de mythologie scandinave, Snorri, l’Islandais, raconte que « Le loup rugit effroyablement, et de sa gueule coule de la bave qui forme le fleuve appelé Van. »

 

C’est donc sous l’égide du monstre lupin, également enchaîné sur la pochette de son huitième album, que Thyrfing fait son grand retour après huit ans d’absence.

Œuvre massive, complexe et intense, l’écoute de cette plaque imposera d’autres adjectifs.

En effet, si les Suédois ont toujours une botte dans le Black Viking vindicatif, Vanagandr s’impose comme une fresque cinématographique fourmillant de détails.

 

L’album sonne d’abord le grand retour des passages folks mais va plus loin en présentant de véritables orchestrations.

Elles étaient juste balbutiantes et bien plus synthétiques sur l’album précédent. Attention, ici tout sert le propos de fond, même le didgeridoo de "Håg och minne", dressant un pont entre les cultures. La ritournelle orientale de "Rötter" enfoncera, également, le Mjöllnir dans la tronche des Vikings nazis.

Cependant, rien n’est placé pour se la péter. Le violon (ou violoncelle, s’cusez, j’ai pas l’oreille des fois) n’est pas histo, spice de Jean Ragnar fan d’Oleg de Normandie !!! Pourtant, il est bien présent ici pour enrichir les compos.

 

Mais de quel propos je cause un peu plus haut ? Celui de la musique immersive, un peu grandiloquente mais jamais prétentieuse.

On se surprend, alors, vite fait, à monter le son sur un break du fabuleux "Undergångens lankar". Car après un tour de chauffe, rapport au titre du premier morceau, le skeud aligne les tartes en acier trempé. Le rythme est lourd, la plupart du temps, presque doomesque parfois ("Järnhand").

Le combo n’est pas spécialement connu pour sa rapidité d’exécution, faut dire. Les terres des très bons Ereb Altor sont ainsi labourées et retournées. Car "Håg och minne", déjà évoqué, se charge, dans son entier, de monter encore le niveau, pour tutoyer la Valhöll d’Óðinn.

 

Parlons du chant aussi.

Du lead et pas des multiples chœurs épiques à la Bathory ("Träldomsord") car sinon on ne s’en sortira pas. Le Jens Tyden, au mic, en fait des caisses;, au premier abord.

Depuis le brûlant Farsotsider, en 2005, il modulait pourtant déjà son timbre. Alors, ici, on retrouve les accents vocaux Black du passé, maîtrisés, nuancés, enrichis et surtout bien produits. Car si rien n’est laissé au hasard sur cette l’album, vous pensez bien que le son suit.

 

Thyrfing a repris la suite logique de son œuvre, après De Ödeslösa, à la fois différent et aux multiples touches reconnaissables. Le combo construit, ainsi, huit titres insubmersibles et vous embarque dans une croisière qui ne s’amuse pas vraiment.

 

 

 

photo de Crom-Cruach
le 17/09/2021

3 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 17/09/2021 à 14:49:42

Un excellent album de la part des suédois.
Et une très bonne chronique de la part du crusty

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 18/09/2021 à 12:53:08

Mercy

Seisachtheion

Seisachtheion le 18/09/2021 à 13:29:38

Je serais moins laudatif que toi.
Mais, bordel, tu vends fort bien ta came !

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