Trash Talk - No peace

Il y a des groupes, des chansons, des albums qui font inévitablement référence au skate, et ce peu importe les générations, les modes, ou même le fait que vous ayez terminé Tony Hawk Pro Skater 2 sur Playstation ou non.

Trash Talk fait partie de ceux ci, faisant passer n'importe quel  groupe de punk à roulettes pour des riders en trottinette. L'impression qui s'est toujours dégagé de leur musique à mon sens est une énorme taule sur le bitume: violente, écorchée comme des genoux sans protections, sanglante avec du gravier dans la plaie, rapide avec le vent dans les cheveux et raw avec des trous dans les Van's. Abrasif comme un grip de planche, ce No Peace fait suite à un 119 qui était déjà une bonne claque (bien qu'en dessous d'Eyes and Nines). La session est toujours aussi courte (une vingtaine de minute) et on ne voit pas le temps passé sous le cagnard de Sacramento, malgré un coup de soleil sur la nuque ("Nine Lives") et le tee-shirt trempé ("Body Stuffer", "S.O.S.").

Le côté très urbain de leur son était renforcé par l'incursion de quelques guest hip-hop sur le dernier disque, et disparaissent presque ici, malgré une intro et une outro assez typée et carrément réussies. Gros regret pour ma part, je trouvais ce pont entre les deux esthétiques très pertinent et bien intégré sur 119. Le sentiment général de ce disque est égal à cette petite déception, on à l'impression que le groupe est en mode automatique, pousse vers le set de marche et se contente d'un backside 180 au lieu de prendre le risque de passer soit un 360 boneless carrément old-school, soit un nollie hardflip en switch dans l'ère du temps. Ce que je veux dire par là, c'est qu'un parti-pris esthétique aurait été le bienvenu pour véritablement inscrire ce disque dans son temps, soit en poussant le côté skate/old school à fond (comme le souligne leurs nombreuses vidéos) soit en renforçant l'intégration de hip-hop dans leur son pour se renouveler un peu. Je ne leur demande pas pour autant de changer de personnalité, mais ce disque fait un peu un coup dans l'eau malgré l'énergie qui d'en dégage. On ne retiendra au final à l'écoute de ce disque que deux ou trois titres ("Leech", "Cloudkicker").

De "Possessed To Skate" à The Action Is Go et j'en passe, il y a moult classiques faisant référence au sport à roulettes, malheureusement, ce No Peace se trouve en bas de peloton, on lui préfèrera ses prédécesseurs, plus mémorables.

Viking Jazz

le 25/06/2014