Turbonegro - Ass Cobra

Chronique CD album (31:20)

chronique Turbonegro - Ass Cobra

Bien avant de sanctifier leur résurrection par leur apparition au Hellfest, suite au retour de Rune à la six cordes et au remplacement du charismatique Hank Von Helvète par leur sémillant frontman actuel, Tony Sylvestre, Turbonegro remplissait déjà des salles en possédant même son propre fan club, le Turbojugend (Jeunesse Turbo), habillé en jeans denim et partagé en plusieurs chapitres selon la nationalité de ses membres, à l'image des gangs de bikers.

La ville de Hambourg et le quartier de Sankt Pauli plus précisément, est d’ailleurs le lieu de pèlerinage annuel de ces fans, un peu l'équivalent des JMJ en moins... catholique.

 

Turbonegro a toujours possédé un sens de la provoc et du ridicule réjouissant, allant même juste qu'à qualifier leur tambouille sonore de Deathpunk. Il faut juste voir dans cette volonté de choquer gentiment avec leur look caricatural de gays dépravés, une moquerie envers le machisme omniprésent dans le monde du rock dur.

 

Troisième album du combo, Ass Cobra constitue, avec Apocalypse Dudes, le point d'orgue de sa carrière en matière de compositions ravageuses, de consommation de drogues diverses et de popularité.

La pochette est également un bon vieux foutage de gueule envers l'album Pet Sounds des Beach Boys.

 

En quatorze titres, Ass Cobra expose dans les grandes largeurs, le Deathpunk corrosif des Norvégiens, une mixture faite de Heavy, de rock graisseux et de Punk. Bien plus audible que ces prédécesseurs et bien plus malsain que ces descendants, l'album contient pas mal des hits du groupe.

Les guitares sont véloces, alignant les solos comme les chevelus les plus permanentés et les riffs basiques comme les meilleurs crêteux. Éminemment rock'n'roll et parfois inventives, elles constituent une charpente imparable aux titres. La prod plutôt sale ne permet pas vraiment de distinguer la basse et les subtilités du jeu du batteur. En réalité, il ne doit pas connaître le sens de ce mot, se contentant de taper sur ses fûts comme un forcené. Que de bon goût !! Le chant est fait de postillons agressifs ou désabusés ("Sailor Man"), alignant l'humour le plus douteux possible à l'instar du tube intersidérale que constitue "I Got Erection".

 

Bien sûr les paroles du combo sont à prendre au 18 ème degré, morceau choisi du génial "Hobbit Motherfuckers", juste pour vous, parce que vous êtes mignons :

Cyber idiots with pierced scrotums

Copulating with animals in cars

Parked ouside the rave party

Not enough war

Not enough famine

Not enough suffering

Not enough natural selection

 

Avec un accent forcé à couper au couteau, c'est un succès garanti pour toute réunion de jumelage avec une ville anglaise. Ces vocaux se doublent, d'ailleurs parfois, de chœurs mélodiques, comme sur le très bon "Denim Demon", ou appuyés (le terrible "Bad Mongo").

 

En fait, il n' y a rien à jeter sur Ass Cobra, même le titre le plus balourd comme "Deathtime", provoque une irrépressible envie de secouer la tête, bêtement ravi, comblé.

Jello Biafra a dit de Ass Cobra qu'il constituait un des meilleurs albums de Punk de l'histoire. Quoiqu'il en soit, il ne figure pas dans le palmarès de Rock & Folk pondu en fin d'année dernière, assurément une Manœuvre "artistique" pour décrédibiliser le groupe.

photo de Crom-Cruach
le 27/04/2014

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 27/04/2014 à 09:50:43

A noter que Dew-Scented a fait une reprise bien sympa du fameux Hobbit Motherfuckers

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 27/04/2014 à 10:33:31

Behemoth a repris également "I Got Erection" en live. Sont bizarres ces Metalleux : z'aiment pas les Punks, en étant moqueur, parfois mais en font des reprises.

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