Vancouver - The Moment
Chronique CD album (38:00)

- Style
Screamo / Post-Hardcore - Label(s)
Division Records - Date de sortie
1 janvier 2004 - écouter via bandcamp
Suite aux splits successifs d'Iscariote et d'Unfold, deux monuments de la scène noise/hardcore suisse, on était en droit de se demander ce qu'il allait advenir de cette scène pourtant si frémissante ces derniers temps. Et bien il en est résulté Vancouver. Formé des deux groupes cités avec en plus l'actuel chanteur d'Impure Wilhelmina, Vancouver nous livre en ce frileux mois de janvier 2005 ce The Moment très attendu et pose, par la même occasion, sa pierre à l'édifice du screamo-hardcore torturé et introspectif.
Connaissant le passé de nos 5 gugusses, on peut à peu près deviner qu'on aura pas affaire à un style bien guilleret.... et bien: gagné! La voix de Michael, déjà très prenante sur I Can't Believe I Was in July des Impure Wilhelmina, est là encore mieux mise en valeur par la prod. On n'en ressent que plus durement toute la rage et le côté dépressif qui ressort de Vancouver à la première écoute. Seules des plages instrumentales un peu à la manière de Old Man Gloom (« Damocles » ou « Altamon » ou « Exosphere » qui rappellerait plus Grails à cause du violoncelle), seules ces plages donc, dites «chiantes » - dixit un ami à moi assez agacé par la durée de ces types de titres, salut à toi...;) - peuvent nous faire sortir la tête de l'eau et nous laisser le temps de reprendre notre souffle avant de replonger. Car il est vrai qu'on en prend plein la tronche pour ce qui est du reste: du screamo aux breaks éthérés (« Apollo » ou « A valid Gait ») me rappelant invariablement Impure Wilhelmina et ce, pas que par la voix de Michael, au hardcore plus lourd et rageur (plus « botchien » dirons-nous) comme « the ninth hour » en passant par un noise largement angoissant (« The detachment »). C'est bien exécuté, plein d'une puissance mue par la seule volonté de vomir tout ce qui nous colle aux tripes et nous donne ce goût amer dans la bouche; Baudelaire appelait ça le 'spleen'. Et bien, ce que nous offre ici Vancouver c'est la forme musicale, tout du moins une approche, de ce que peut représenter ce fameux 'spleen'. Les guitares pleurent leurs mélodies aux sons clairs et crient les passages Hardcore, la basse écrase littéralement ses riffs contre le mur, la batterie est sobre mais puissamment présente, et la voix!!! A entendre cette voix on peut se représenter tellement de douleur - un peu comme pour le chant d'Envy - , en tout cas on ne reste pas indifférent une minute...
Une vraie claque, donc, que ce disque. Les amateurs de screamo, post-H*C ou même de noise y trouveront leur compte. Les mélodies de par leur qualité restent ancrées pour un bon moment dans le crâne et on en redemande. Les splits à répétition n'auraient-ils pas du bon... finalement?
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