Ved Buens Ende - Written in waters

Chronique CD album (57:12)

chronique Ved Buens Ende - Written in waters

Depuis le temps que je cite en référence soit cet album soit le groupe qui l’a engendré, il fallait bien que je finisse par le chroniquer. On pourra toujours dégoiser ad nauseam sur La Masquerade Infernale, Neonism, 666 International, Heart Of Ages, au final il n’en restera qu’un seul et ça sera Written In Waters. Du fait de son caractère unique (c’est le seul album de Ved Buens Ende), de sa place au sein de la production pléthorique d’albums de BM en provenance de Norvège ces années-là, il bénéficie d’une aura qui va bien au-delà celle de l’œuvre culte. À l’époque, et encore aujourd’hui, près de vingt-cinq ans après sa sortie, Written In Waters reste incompris, malgré une poignée d’aficionados.

 

Prenez trois musiciens osloïtes, déjà bien connu dans le milieu:

- Carl-Michael Eide qui a fondé et déjà quitté Satyricon et Ulver. Son projet Thrash / Black Aura Noir a déjà donné ses premiers signes de vie.

- Vicotnik est déjà actif chez DHG.

- Skoll a déjà tenu la basse chez Ulver et Fibulwinter et vient de rejoindre les rangs d’Arcturus.

Qui plus est, à cette époque, les line-up des groupes ne sont pas une donnée stable, et la consanguinité musicale règne, on ne compte plus les participations de ces artistes en tant qu’invité ou membre live. Bref, on n’est loin d’avoir à faire à des débutants. Malgré tout cela, le monde n’était pas prêt à ce que ces trois-là allait enregistrer. L’est-il aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr. À l’image de Departement Of Apocalyptic Affairs, Written In Waters est au-delà des genres, au-delà des modes et à mille lieues de toute pensée mercantile. Il en a fallu du courage à son label de l’époque, Misanthropy Records pour publier une telle œuvre.

 

Véritable héritier de Into The Pandemonium, il reste à ce jour un trauma pour quiconque parvient à le dompter. Czral enchaîne les riffs dissonants et bizarres que personne n’a osé reproduire jusqu’à présent, soutenu par une section basse / batterie de parfaits funambules (et, ô joie, on distigue parfaitement la quatre cordes), avec un chant d’une justesse folle musicalement parlant (écoutez « Coiled In Wings » et on en reparle) et dans les intentions, théâtral, bizarre lui aussi mais jamais ridicule. VBE n’oublie pas qu’il est avant tout un groupe norvégien de Black Metal (le tiers final de « Den Saakaldte » ou encore « Carrier of Wounds »), à grand renfort de blasts et de shrieks.

 

Il se dégage de l’ensemble des neuf titres (pour un peu moins d’une heure de musique) une ambiance folle, décadente et unique. Nombreux sont ceux qui ont tenté de s’en inspirer, beaucoup s’y sont cassé les dents, en particulier parce que le groupe a repoussé le plus loin possible l’expérimentation musicale. La froideur des De Mysteriis Dom Sathanas, Nattens Madrigal, se marie à des sentiments de plénitude et de chaos. Vous n’avez qu’à jeter une oreille sur le dernier tiers de « Remembrance Of The Things Past » pour vous convaincre. L’esprit du Pink Floyd de Ummagumma n’est pas loin. Intemporel, génial, avant-gardiste, la langue française n'est pas suffisamment riche pour arriver à décrire avec exactitude cet OMNI. L'alpha et l'omega du Metal expérimental.

 

photo de Xuaterc
le 31/10/2021

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 31/10/2021 à 09:20:40

Je me rappelle que le morceau "Carrier of wounds" m'avait impressionné sur la compil Black End (compil qui m'avait fait découvrir le Black)

Xuaterc

Xuaterc le 31/10/2021 à 09:46:31

Je me souviens de cette compil'. Une sacrée sélection...

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