Von Pariahs - Hidden Tensions

Chronique CD album (37:19)

chronique Von Pariahs - Hidden Tensions

Fin novembre 2013.

 

Dans une posture Al Bundyienne (la main droite dans le pantalon, une bière dans la main gauche), je bavais devant ma télévision. L'envie de rien faire, rien voir, n'avoir rien à comprendre. Se déconnecter, ne pas penser. Je vous rassure, cela ne va pas jusqu'à regarder du Cyril Hanouna, je tiens à garder une bonne plasticité synaptique.

Mais une publicité (oui !) pour l'exposition "Cartier, le style et l'histoire" (si si !) au Grand Palais va me tirer de cet état léthargique.

 

Rien à voir avec le clinquant d'un bracelet hors de prix pour une vieille bourgeoise déssechée.

La bande-son avait remué mes oreilles jusqu'alors en veille. Je venais de découvrir, 3 clics plus loin un groupe FRANÇAIS (!!) : Von Pariahs.

 

Et si j'ai écrit français en majuscule, en gras, suivi de deux points d'exclamation, c'est que j'étais plutôt surpris.

Quelques courtes investigations laissent apparaître un chanteur originaire de la perfide Albion. Le rejeton né dans le Jersey s'est fait des copains et blablabla, se retrouve à chanter avec 5 musiciens derrière lui.

 

5 bouffeurs de camembert. 5 mecs qui semblent s'être bien trouvés, car malgré tout une cohérence musicale inspirée par le Royaume d'outre-Manche va se ressentir...

"Hidden Tensions" est une sorte de condensé "new-punk-post-wave". L'étiquette fonctionne quelque soit l'ordre des mots.

Peu enclin à ce style musical, victime que je suis de clichés et de mauvais souvenirs aujourd'hui effacés, je n'ai jamais été un grand fan de ce que la musique des années 80's a donné de mieux.

 

J'ai pourtant adoré et redécouvert sous un autre angle des enfants de Joy Division, Talking heads avec un son moderne, ciselé dans la glace d'un mixage suédois, modelé dans deux studios français.

Ce son un peu froid, ce son un peu creux est l'habillage de compositions clairement inspirées par ce rock passé.

 

Mais les Von Pariahs ont d'autres ambitions artistiques que la copie d'aînés, s'inspirant donc des démarches anglaises à la The Horrors...ou d'Interpol (porté par un expatrié anglais aux Etats-Unis).

On retrouve de la modernité, de la concision bien loin des égarements expérimentaux d'un nouveau genre.

Von Pariahs a également ce côté un peu garage, psyché qu'avaient les géniaux, regrettés (et trop peu populaires) The Eighties Matchbox B-Line Disaster (des anglais encore et toujours !).

 

Une richesse d'inspirations nées dans leur discothèque et dans leurs têtes.

Parce qu'à 6, il y a beaucoup d'idées, y compris pour un clavier (rarement mis en avant, mais toujours utile pour donner ce son froid, "gothique"), il y a un chanteur a qui l'on donne une certaine résonnance, qui oscille entre une voix grave quelques "Ouh!" hauts perchés.

Il y a aussi deux guitares qui s'inscrivent dans une certaine logique musicale : faire du rock, créer des ambiances, donner une grande personnalité. Il n'y a pas un titre qui manque de charisme. Pas un seul rate le coche et surtout, aucun ne se ressemble tout en gardant une cohérence générale.

 

A la fois énergiques, parfois rapides, ne s'apesantissant jamais au delà de 4 minutes, le groupe ne gratte, frappe, chante, jamais pour rien. Les mélodies sont prenantes, extrêmement bien trouvées et amenées. 

Une version "pop" qui s'accolle au genre "new-punk-post-wave", Von Pariahs devient par la même occasion une "sensation" française très intéressante.

 

Ne manque plus au groupe qu'à trouver un public. Le même qui sait donner vie à de grands groupes du côté anglais mais qui, en France, donne JJ Goldman comme personnalité préférée. Artistiquement, Von Pariahs n'a pas de soucis à se faire, le problème sera ailleurs...

photo de Tookie
le 18/03/2014

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