Zelophilia - Lust, Loathing & Love
Chronique mp3 (36:54)

- Style
Psycho-nawak metal - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2011 - écouter via bandcamp
L’année dernière, on vous causait ici même de ...? (prononcez… Oh et puis non, ne prononcez pas !), groupe de pur nawak metal Bunglien aussi foutraque que sympathique, animé par l’énergie et la volonté d’un seul homme: Luke (… je suis ton père…) Kelly. *** Oui, je sais, on a déjà dû lui faire 1000 fois *** La découverte de cette onomatopée sur pattes était allée de pair avec celle d’un autre one-man-band flirtant lui aussi avec les extrémités des listes d’albums classés par ordre alphabétique: Zelophilia, 2e rejeton issu de la même famille artistique monoparentale, faisant tout aussi sûrement dans le nawak débridé… Sauf que pas tout à fait le même, de nawak.
*** Dans ces moments-là j’aime bien sauter une ligne, ça rajoute du suspense, de l’action, du… Non? C’est nul? Mouarf bon, trop tard… ***
Car si ...? et Zelophilia sont jumeaux, ils ne sont pas non plus siamois. C’est que là où le premier est légèrement fêlé, façon « Tirelipimpon-à-Toonville », le 2nd est quant à lui gravement atteint, avec la bave et la camisole, du genre qui nage dans les effluves poisseux de troubles psychiatriques lourds. Et de fait Lust, Loathing & Love est un album thématique traitant d’un déséquilibre peu connu, la zélophilie – à ne pas confondre avec la maladie de ceux qui enfilent 30 millions d’amis –, qui associe étroitement jalousie et excitation sexuelle. Ouaip, voilà bien là un sujet nawak, autrement dit qui met en plein dans le mille.
Pour bien mettre en musique l’infâme bordel qu’est le dedans du crâne des fameux zélophiles – et évoquer, avec le « moelleux » attendu, les affres du sopalin qui se prend un tsunami amer et gluant sur le coin du groin –, Luke n’hésite pas à user et abuser du poil à gratter métallique, balançant à grosses louches généreuses hésitations maladives, dissonances diverses, instabilité rythmique, breaks et sur-breaks. Le tout est arrosé de chant coreux apoplectique, de growleries légères ainsi que de divagations vocales nawakement inquiétantes. Et pour parfaire le côté oppressant de la chose, ce crash en plein milieu d’un nid de coucous baigne dans une saturation épaisse et grésillante, un peu comme du The Senseless ou comme une version « sobre » de l'univers Hardcore Anal Hydrogenien. Du coup on a l’impression d’écouter le mélange improbable de l’un de ces groupes modernes tortillonneux qui a grandi à l’ombre de Meshuggah et de TDEP avec une version noisy et dangereusement psychopathe de 6:33. Ça gratouille hein, je vous aurais prévenu!
Alors certes, sur le papier tout ça donnerait plutôt faim. D’autant que pour le coup, on peut dire que le contrat est rempli: entre l’atmosphère générale dans laquelle baigne la scène du crime, la folie sans cesse à fleur de peau et les petits speeches hallucinés, on patauge « joyeusement » dans une ambiance prenante, à la fois dérangeante et intrigante, qui titille l’intérêt. Et puis « Dancing in Blood Leather », « Deconstruction », « Feed » ou encore « Product of Man » réservent de vrais bons moments. Mais globalement l’album nous laisse englués dans un sentiment de malaise et d’inconfort qui – bien que voulu – nuit au plaisir qu’on espérait prendre à l’écoute de l’album. Retors, fiévreux, malsain, frustrant, Lust, Loathing & Love ne procure ni la banane, ni les sourires complices de la rondelle nawak traditionnelle. Ou trop rarement. Et les moments de furie n’explosent pas non plus des pastèques à la hache comme le ferait un bon skeud de grind. D’où une posture « cul entre 2 chaises » qui aboutit, in fine, à une chute douloureuse sur les méchants graviers d’une frustration ennuyée… Gasp (expression sonore d’une déception rageuse, mais pas trop véhémente non plus).
La chronique, version courte: petit frère de ...? portant camisole de force et entonnoir sur le ciboulot, Zelophilia est nawak comme le frangin, plus véhément que lui, mais aussi drôlement moins sexy du fait de détours tortueux incessants et de déséquilibres certes voulus, mais fatigants à la longue. On admire l’exercice de style, mais on n’y revient pas plus souvent que ça.
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 18/04/2014 à 12:17:23
Ton dernier paragraphe a tempéré mes ardeurs mais je pense que je vais jeté un oreille, par curiosité pûrement philosophique.
cglaume le 18/04/2014 à 12:26:33
...par frilosité purement cul-ophobique ? Ca peut marcher alors...
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