Hellfest 2007 - Report dimanche 24 juin

Hellfest 2007 Report dimanche 24 juin (dossier)
 

 

Légende :

 
Mat(taw)
 
(((Viking jazz)))
 
Pidji

Intro
Allez, c'est déjà le dernier jour du festival, et le beau temps d'hier en plus de toute la paille mise ici et là dans le camping et le site nous permet de prendre cette journée du bon pied ! Et cette fois-ci nous sommes à l'heure car lorsque nous entrons dans l'enceinte on entends les MANIGANCE jouer.

HEAVENLY



END.
Les toulousains de END. vainqueurs du tremplin organisé pour jouer ce dimanche, forts d’un premier maxi (chroniqué par mes soins sur nos pages) comptent bien faire bouger l’assistance avec leur metal d‘inspiration Meshuggienne. Malheureusement pour eux le son ne sera pas très bon comparé a l’album, et les subtilités de leurs compos ne seront pas très bien rendues. En revanche on notera une énergie assez communicative et des effort rythmiques très intéressants dans leur rendus en live.




EPHEL DUATH
La journée du dimanche commencera avec le set d'Ephel Duath sur la Gibson; un autre groupe que je voulais voir sur scène depuis longtemps, étant un inconditionnel de leur dernière mouture « Pain Necessary to Know ». Et là, surprise: pas de bassiste. Dommage car les patterns très inventifs du batteur conjugués à une basse très lèchée donnait une couleur très intéressante à leurs compos. On se contentera donc des riffs fouillés et si originaux du gratteux, qui passera tout son set les yeux dans les yeux avec le batteur ( placé de biais par rapport à la scène d'ailleurs) qui, jouant partoche à l'appui, assure bien ce jeu très jazzy particulier qui nous donne une petite bouffée d'air frais après s'être enquillés des heures de blasts dans les esgourdes. Le chanteur, complètement hanté par ses morceaux lui, fait, par instants, le chef d'orchestre et donne un peu de relief à ce set qui, bien qu'étant prenant, manque cruellement de patate de par sa partie rythmique tronquée.
Nous nous devons d’écourter le set de END. afin de voir les italiens d’EPHEL DUATH et leur jazzcore absolument génial. Tout d’abord la disposition sur scène des musiciens est très originale pour un festoche: en effet l’absence de bassiste et le nouveau venu a la batterie semble avoir besoin de repères; ainsi le kit sera installé de profil a droite de la scène. Le son étrangement n’est pas fort et presque trop bas, ce qui ne sera pas amélioré par l’absence de basse aujourd’hui dans la dynamique du son. En revanche niveau interprétation c’est du grand art, le guitariste impeccable, le chanteur hypnotise par sa gestuelle et son charisme et le batteur calé au poil de cul près suit en même temps ses partitions. Des compos de Pain Necessary To Know et de The Painter’s Palette seront interprétées sous un soleil de plomb (assurément le concert le plus ensoleillé et le plus chaud du week-end) devant un public d’amateur visiblement, même si les applaudissements ne seront pas trop fournis. Pour les connaisseurs une petite perle dans ce monde de brutasses pleins de boue, pour les curieux, une bonne découverte et pour les barbares un truc chiant…malheureusement.




ANIMOSITY
Ce sont ensuite les jeunots d'Animosity qui vont nous remettre la nuque en place avec leur death/metalcore bien violent. Les protégés de Kurt Ballou balourdent un show très pêchu avec un style assez technique aux accélérations entremêlées de mosh parts qui ne peut que mettre le public dans leurs poches. Bien que les membres du groupe semblent bien dans leur set ils peinent quelque peu à combler l'espace gigantesque de la main stage et l'ensemble paraît un poil statique en comparaison du style si chaotique. C'est donc le chanteur qui tente de contrebalancer tout ça en arpentant la scène et en communiquant tant que possible. Des petits détails, somme toute, car leur set bien est efficace et on suivra de très près ce groupe dans les années à venir.




MOHO
Selon MONARCH!, sur scène leur potes hispaniques envoie grave le boulet. Et on va en avoir la preuve avec un set monstrueux ! Ils ne s’arrêtent jamais, les enchaînements de titres sont super fluides et d’un dynamisme, d’une cohérence jamais égalée dans tous les concerts que j’ai pu voir jusque là. Le son est vraiment bon, avec une basse qui vrombit bien comme il faut et une gratte bien grasse, soutenue par un mastodonte derrière les fûts qui frappe comme si sa vie en dépendait. Des titres de « 20uñas » et de « …he visto la cruz al reves » seront ainsi balancés, alternant pur sludge avec grosse frénésie crust bien rappeuse, le trio nous ramone bien les conduits et maîtrise parfaitement son sujet. Amateurs de gros sludge crusty je vous invite à découvrir d’urgence MOHO sur skeud si vous avez ratés cette performance ! Une pure bombe qui secoue du cheveux gras et qui fait transpirer les poilus.




DARK TRANQUILITY



ABORTED
On fait l'impasse sur Scarve et on vaque à d'autres occupations en attendant les bouchers belges d'Aborted. Je dois avouer que je n'avais pas écouté grand chose de leur disco avant aujourd'hui et je ne m'attendais pas vraiment à ça. Un son ultra propre, des compos rouleaux-compresseurs très efficaces et un groupe tout sourire qui nous montre à quel point tout ses membres sont heureux d'être ici. Rien de linéaire dans ce set, les titres s'avèrent bien gras servis par une lourdeur du son très maîtrisée, un délice. Malheureusement on ne pourra voir qu'environ la moitié du set pour cause de rendez-vous: dommage, vraiment.




ATHEIST
Encore une reformation chez les groupes de techno-thrash des années 90 ayant marqué a jamais les esprits, le bien nommé ATHEIST. Soyons honnête, la prestation des ricains va être clairement desservis par un son minable. On va avoir du mal a entendre tous les instruments distinctement (ce qui est pourtant nécessaire et primordial pour leur musique) la basse est absente du mix et le chant trop en avant ce qui sera agaçant en façade lorsque le frontman n’a de cesse d’haranguer la foule pour leur premier et unique concert en France. Ainsi la réaction mollassonne du public laissera un goût amère au groupe qui pourtant se donne corps et âme dans l’exercice. J’aurai préféré plus de titres de l’album « Element » mais c’est le culte « Piece Of Time » qui a le droit a tout les honneurs aujourd’hui. Dommage également que les titres les plus originaux (a savoir aux relents jazz, bosa nova, samba etc.) aient été écartés de la set-list.




BEHEMOTH
De retour d'interview on débarque pour les 3 ou 4 derniers titres des Polonais de Behemoth. Grimés à la manière de blackeux pur jus, les 4 joyeux drilles distillent un death plutôt moderne et assez brutal mais qui n'aura pas su me captiver durant le court laps de temps auquel j'ai assisté. « Lassant » c'est le mot qui me trottera dans la tête en quittant la gibson stage pour définir ce set, alors bon, je sais, je ne connais pas bien ce groupe donc je n'ai pas pu pleinement apprécier le set blabla... Oui, certes. N'empêche...




CONVERGE
On ne bouge pas de scène pour se positionner directement collés aux barricades et ce, dès les soundchecks, pour profiter au mieux d'un des concerts les plus attendus de la journée, celui des incontournables Converge. Ce sera bien à la hauteur de nos espérances. Un show intense, énergique, quasi suffocant de par l'enchaînement supersonique des morceaux. Un Jacob Bannon ultra-charismatique qui n'a de cesse de secouer sa carcasse famélique sur-tatouée sur toute la scène, un batteur tout simplement énorme avec une frappe gigantesque doublée d'une précision et d'une rapidité d'exécution effrayantes. Kurt (guitare) et Nate (basse) assurent également en show en secouant frénétiquement de la tête et du manche, comme d'habitude. Côté setlist tout le monde y trouvera son compte: du petit dernier « No Heroes » on retrouvera la chanson éponyme ainsi que 'Plagues' (entre autres) en intro avec Kurt seul sur scène, on aura aussi le droit à quelques titres de « Jane Doe » dont le surpuissant 'Concubine' qui cloturera le show en apothéose, ainsi que 'Black Clouds' pour « You Fail Me » (Jacob pointant le ciel du doigt en l'annonçant), les premiers albums ne seront pas non plus en reste avec des titres plus anciens que je n'ai malheureusement pas reconnus. L'essentiel étant que ce concert fut vraiment énorme, venant d'un groupe aussi intègre, sincère et heureux de jouer quoi qu'il arrive. Le bonheur.




ORTHODOX
Quel dilemme ! CONVERGE jouant en même temps qu’ORTHODOX !!! Mais au vu des deux premiers titres mollassons (niveau son, public et interpretation) du groupe ricain, nous filons sous le chapiteau afin de se prendre une surdose de basses fréquences a un tempo de tortue. La salle n’est pas franchement remplie (en même temps, un obscure groupe de sludge-doom espagnol de programmé en même temps que Converge et Kreator ne va pas ramener foule) lorsque le groupe monte sur scène. Commence alors un déluge de basses avec une version plus courte adaptée pour le live de « Geyron’s Throne », le titre d’ouverture de Gran Poder leur premier album. S’enchaîneront ensuite les autres titres de cet album raccourcis pour la scène; plus -il me semble- une nouveauté. Le chant halluciné pleins d’effets nous transporte vraiment dans un autre univers alors que les riffs lancinants et la batterie hypnotique nous fait flotter sur une vague de basses fréquences. Au fur et a mesure que le groupe joue on observe que la salle se remplie énormément jusqu’à être comble…On s’interroge alors sur l’intérêt soudain des festivaliers pour les rythmiques pesantes (a en faire tomber les pieds de cymbales et les micros batterie - véridique) et les grosses disto crasseuses jouant a deux a l’heure; et on réalise soudain que le groupe de black metal norvégien 1349 a été déplacé sur la petite scène juste après la prestation du trio. Un public amateurs de pandas bien peu enclin a apprécier la musique d’ORTHODOX leur fait alors office d’auditoire et malheureusement lorsque le set se termine on entend déjà les bracelets a clous tinter. Une musique qui prend au bide qui fait bourdonner les tympans: la messe du DOOM a été dite ce dimanche par ORTHODOX et les personnes venues pour apprécier le spectacle seront toutes sous le charme et auront du mal a s’en remettre. Amen !




WITHIN_TEMPTATION



1349



EDGUY



MEGADETH
Megadeth... Bon les frasques de Dave Mustayne font plus parler que le groupe en lui même (d'ailleurs les "METALLICA" scandés par-ci par-là m'ont bien fait rire). Ensuite, je n'attendais, comme pas mal de gens, que "A tout le monde" avec son refrain en français, qui aura le mérite de faire chanter tout le public.



NEUROSIS
Comme un con, encore sous le coup de la claque que je viens de prendre, j'en oublierais d'aller voir 1349 qui faisait partie des groupes que je voulais voir aujourd'hui (le combo norvégien étant assez réputé scèniquement parlant), et il en va de même pour Edguy et Blind Guardian... nan je déconne là.
On a alors largement le temps de bien se placer pour LE set de la journée, celui des mythiques, cultes (et impassibles) Neurosis: le combo de Frisco se faisant tellement rare sur les scènes européennes, il faut savoir savourer pleinement le moment... Et c'est bien ce que fera le public ici présent, et ce, malgré la pluie qui s'était faite discrète depuis vendredi pour se transformer en véritable averse pendant Neurosis, ce qui collera plutôt bien à l'ambiance que dégage leur set, pour carrément donner une dimension apocalyptique et assez inoubliable à certains titres tels 'To The Wind' ou encore 'Water is not enough'. Aucun des membres du groupe ne sortira un seul mot au public, tous cinq envahis par leur musique (nous aussi par la même occasion), Von Till et Kelly offrant des faciès agressifs en séance de headbang pendant que la basse vrombissante (couvrant parfois tout le reste) achève de nous pulvériser les tripes... Les vidéos de Josh Graham défilent durant tout le concert, dévoilant à nos yeux mi-clos des images de destruction, de paysages naturels etc...ajoutant encore un élément hypnotique à un ensemble déjà fort; on est complètement coupé du monde pendant une heure. Les morceaux de « Given to the Rising » sont bien évidemment majoritaires dans la setlist avec: le titre éponyme, 'Water is not Enough', 'To the Wind', 'Distill', 'At the End of the Road' mais on aura également du « The Eye of Every Storm » avec 'Burn' et, pour finir, le dernier titre qui m'aura donné des frissons à travers mon ciré: le superbe et bien agressif 'The Doorway' du non moins superbe « Times of Grace ». Le concert finira dans un chaos à l'image du temps pendant ce set intense, Von Till finira avec quelques coups de boule dans son micro pendant chacun y va de son larsen... Putain de Mythique. Inoubliable.

La pluie se remet a tomber sur Clisson alors qu'un des groupes les plus attendus de ce dimanche va envahir la scène. Réputés pour être assez bornés, voir cons, les NEUROSIS joueront sans lights pour ne pas être éblouis (arf) mais avec pour seul éclairage une vidéo de qualité moyenne il faut le dire, qui n’apportera pas grand chose au concert. Le son est tout bonnement exceptionnel. Avec des boules quies les basses ressortent énormément sur les gros riffs apocalyptiques des compos tirées de « Given To The Rising » et le reste du mix est vraiment bon pour profiter a fond de tous les aspects de la musique torturée du groupe. Quelques gros titres manquent a l’appel selon moi et la durée du set fut tout de même trop courte pour faire de ce concert une pure merveille, mais globalement la démonstration fut bluffante et confirme que NEUROSIS est vraiment un putain de bon groupe qui mérite son statut actuel. L’ambiance fut parfaite pour la prestation du combo et ce n’est pas la pluie qui va gâchée notre plaisir -au contraire- l’atmosphère sera particulière et marquera cette fin de festival de la plus belle manière qu’il soit.

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