CLAWFINGER - Interview du 06/08/2004

CLAWFINGER (interview)
 
Tout d’abord peux-tu te présenter Clawfinger et son parcours ?
Je m’appelle Zak, je suis le chanteur et le parolier de Clawfinger. C’est moi qui répondrai à toutes les questions de l’interview. Notre guitariste s’appelle Bard, notre claviériste s’appelle Jocke (il s’occupe aussi de programmer et de composer la batterie), notre bassiste s’appelle André et notre batteur Henka. On est ensemble depuis à peu près 1991, nous avons sorti 5 albums et on a couvert beaucoup de miles dans la scène métal à tous les niveaux. On a fait à peu près 800 concerts et on a tourné un peu partout, dans trop de pays pour tous les compter. On a tous des personnalités des goûts musicaux différents, ça a toujours été comme ça et je pense que ça nous a aidé à s’écarter des problèmes de beaucoup de groupes merdique qui ne durent que le temps d’un repas avant de splitter. Bien sûr ces différences posent aussi des problèmes mais on essaye toujours de faire les choses le plus démocratiquement possible, ce qui est presque impossible.

Ou et comment vous êtes-vous rencontré ?
On s’est tous rencontrés alors qu’on travaillait dans un hôpital à prendre soin de vieilles personnes en 1988/1989. On est devenu amis et on s’est rendu compte qu’on était tous passionné de musique, alors on a commencé à composer des chansons sur un enregistreur 4 pistes dans l’appartement de Jocke après le travail. C’était juste parce qu’on aimait ça et que ça nous amusait. Finalement on s’est rendu compte que ce que nous faisions était plutôt original et donc nous avons décidé d’essayer de décrocher un contrat. On n’avait rien à perdre donc on s’est juste lancé. Merci à cet ami qui avait ce stage à la radio Suédoise car une version démo de Nigger est passée sur les ondes et est devenue chanson de la semaine. Notre première maison de disque l’a entendu, nous a appelé et on a signé un contrat (ça c’est la version courte)

Par quoi êtes-vous influencés ?
Eh merde il y a tellement de groupes qui nous influencent, quelque uns de mes vieux classiques sont dead Kennedys, Frank Zappa, Public Enemy, Faith No More, Tom Waits, John Lennon, Alice In Chains, Crass, Bob Marley, Bob Dylan, John Zorn, Mr.Bungle, Ice Cube et la liste ne s’arrête pas là. J’écoute aussi beaucoup de vieux funk et de vieille soul, tout ce qui vient de Isaac Hayes, Parliament, Otis Redding, Betty Davis etc.. bla..bla..bla! Les autres gars du groupe ont comme groupes préférés Helmet, Slayer, John Mc Laughlin, Miles Davis, Residents, metallica donc comme tu peux voir on est foutu. Au dela de la musique on est aussi intéressé par ce qui se passe autour de nous; les bonnes et mauvaises qui se passent dans une vie, les journaux télévisés, les films, les amis, la guerre, le racisme, le fanatisme,le fait que la vie est belle tout en étant laide (et ça s’est fascinant, inspirant et déprimant).

Nous allons maintenant commencer un récapitulatif de votre carrière. Peux-tu nous parler de tes sentiments pour chaque album ? En 1993 “Deaf dumb blind” le premier Clawfinger a été le premier du groupe en Europe. Un nouveau style est né. Qu’est ce que tu penses de ce moment de ta vie et de cet album ?
C’était une période très marquante. On n’avait aucune idée de ce que nous étions en train de faire, on faisait juste de la musique et on pensait juste que c’était cool, puis tout à coup c’est devenu la tendance du moment. On n’avait pas prévu ça et on ne s’attendait pas du tout à avoir autant d’attention de tout le monde. On pensait qu’on vendrait peut-être 2000 copies et on aurait été content d’atteindre cela. Mais les choses ont vraiment explosé et je pense que nous avons fait 170 concerts la première année. C’était fou on a fait que jouer et faire la fête villes après villes. L’album est toujours aussi bon mais ça date un petit peu si vous vous concentré sur sa prod, mais une bonne chanson reste une bonne chanson et je pense qu’on a passé les tests. Je pense définitivement qu’il mérite d’être un classique ! Même aujourd’hui je ne sais toujours pas qu’est ce qu’est le rap métal ou le cross over, mais ça ne m’intéresse pas non plus. On adore faire de la musique et par rapport à nos influences ça sonne comme ça sonne.

En 1995 “Use your brain” était un grand succès mondial. Parle nous de cet album et des concerts “monsters of the Rock” avec Ozzy et Faith no more.
Bien … Après Deaf Dumb Blind” on est allé directement à une nouvelle session compo, on a donc écrit “Use your Brain”, on l’a enregistré et on est retourné directement sur la route en tournée. La balle roulait donc on pensait la plus élégante des choses à faire c’était de rouler avec elle. De plus l’album s’est révélé être très dur à faire … le résultat de tous les concerts qu’on avait fait. C’est plus direct, direct et brut de bien des manières.
Pour “Monsters of the rock”, ça été une des meilleures expériences de ma vie. On a joué dans de grandes arènes avec Ozzy et Alice Cooper, Megadeath, Faith no more, Paradise Lost, Therapy et un bouquet d’autres groupes. Et je me rappelle de ces deux semaines comme d’une grande fête qui ne s’arrête jamais. Nous sommes restés dans de bons hotels, et on était très loin de chez nous dans des pays exotiques. C’était revivifiant pour les 5 Scandinaves pâles que nous sommes.


En 1997 votre troisième album était aussi un succès avec des chansons comme “biggest the best” et “Two sides”. Dis nous en plus à propos de cet album et des paroles que tu as écrit durant toutes ces années.
Pour cet album on décidé qu’on avait besoin de faire quelque chose de différent. On voulait obtenir un sentiment de dynamique et que les choses un peu plus groovy. Donc nous avons choisi un différent producteur. On a choisi un américain qui s’appelle Peter Readorn, il avait principalement travaillé sur des groupes de Hip Hop précédemment, donc il a ajouté sa couleur au mix. Pour mes paroles, elles ont toujours été simplement basées sur mes pensées et mon imagination. Au début de notre carrière j’étais très sérieux dans les paroles, mais plus on dure plus j’essaye d’y introduire de l’humour. J’ai peur de me répéter surtout parce que ça serait ennuyeux pour moi. Puis une fois encore j’écrits comme j’écrits car je suis ce que je suis et je ne peux pas vraiment changer cela à moins que je change en tant qu’individus. Ce que je veux dire c’est que mes paroles seront toujours particulière par rapport à cela.. J’essaye juste et j’écrits sincèrement, je l’ai toujours fait et je le ferai toujours.

En 2001 ”A whole lot of nothing” est sorti avec de grands singles comme “out to get me” et “Nothing going on”. Parle nous de l’évolution de ce groupe avec cet album. Qu’est ce que tu en penses ? Pourquoi avez vous repris “Manic depression” ?
Pour cet album nous avons acheté notre propre équipement de studio et on a décidé d’essayer de composer, d’enregistrer et de produire tout nous mêmes, à cette époque notre maison de disque en Europe ne s’intéresser plus vraiment à nous et tout le monde avait l’aire de s’en foutre un peu. Mais on a décidé de continuer et de prouver qu’on pouvaient toujours compter sur nous. Nous avons vraiment pris notre temps, on ne voulait pas stresser trop. Mais vers la fin on a utilisé Jacob Hellner une fois encore pour la production parce qu’on a réalisé qu’on n’avait pas assez de confiance en nous pour produire cet album nous-mêmes. Et en plus on avait besoin d’un guide. On s’est influencé de beaucoup de gros rythmes à de tons et de trucs éléctro de cette époque. Et je pense que tu peux entendre cela dans certaines des chansons. Une des mes préférées de Clawfinger (de tous les temps) est “Are you man enough”, elle est sur cet album et il y a une poignée d’autres chansons que je trouve aussi très originales.

Parle nous de “Zeroes and heroes” qui est sorti l’année dernière, et aussi de la chanson “Recipe for Hate”.
A cette époque on a finalement acheté notre propre studio avec les gars de Meshuggah donc on était totalement maître de la procédure de composition et d’enregistrement des chansons. La plupart des chansons est produite par nos soins à l’exception de 3 produites par Jacob Helner. Je ne pense pas qu’on avait besoin de lui même si il a fait un travail correct mais la maison de disque voulait que son nom apparaisse sur l’album comme il devenait important par rapport à Ramnstein. Et puis ils ont pensé que ça aiderait à vendre plus de copies. La prochaine fois on se laissera pas faire, il n’y aura pas de producteur. De toute manière les dernières années ont été turbulentes grâce à une maison de disque de merde et des histoires de business en relation. Donc cet album a été en quelque sorte bâclé dans les sens que c’était un travail très dur que de s’occuper de problèmes de politique en même temps qu’on le concevait. Je pense que c’est un album assez divers qui est bon et mauvais. Des fois on essaye trop de choses mais je penses que c’est aussi une force. La chanson “Receipe for Hate” est simplement un recette de poulet Tikki (cuisine indienne) ou quelque chose que j’ai pris d’Internet et que j’ai réécrit pour coller aux pensées et aux ingrédients qui nous font ressentir de la haine et de la folie. Il n’y a pas d’anecdotes profondes derrière cette chanson …

Avez vous souvent joué en France et qu’avez pensé du public ?
Notre problème est que nous ne sommes pas très connus en France et en plus le public n’était pas très gros à nos concerts, les gens qui y sont venus ont été super mais quand une date n’est pas remplie les gens ont tendance à rester debout et à être timides. C’est dur de jouer devant ce genre de public. Le public est quelque chose de très important pour nous et on aime la participation du public donc si ils ne nous donne pas beaucoup d’énergies alors on en donne moins en retour. On essaye bien sûr de faire le mieux qu’on peut mais ça rend le travail plus dur. Ce que je veux dire c’est que ça ne dépend pas vraiment du pays du concert mais plutôt du nombre de personnes à venir et de l’importance de la date.

Quels sont vos pires et vos meilleurs moments dans Clawfinger ?
Ben il y a eu beaucoup de bons moments et quelques mauvais moments. J’essaye d’oublier les mauvais parce qu’on ne peut pas changer ce qui s’est passé. Mais il y a eu des conflits, des disputes, des maison de disque de mon trou du cul, des idiots que nous avons rencontré sur la route et des videurs dans des concerts et plein d’autres trucs moins sympa durant les 11 dernières années. J’ai été menacé, je me suis pris le bec, on s’est moquer de moi, j’ai été chassé et la liste s’étend.
Je me rappelle qu’un jour on a eu une réunion de crise de 30 minutes avant un concert à Venice. Donc on est tous aller en scène fous de rage, j’ai sauté de haut en bas aussi fort que je pouvais et j’ai cassé la scène et avant que je me rende compte que je l’avais cassée je me tenais debout avec rien que ma tête qui dépassait du sol. Au même moment un de nos guitaristes était occupé à se saouler au whisky pendant qu’il jouait. Et vers la fin du concert on a tout simplement dû le transporter hors de la scène. C’était stupide et on appris avec ça qu’il ne faut jamais avoir une réunion de groupe juste avant le spectacle car ça bousille ton objectif.
Pour les bons souvenirs, ben tous les concerts sont si spéciaux donc je ne peux même pas penser au meilleur. Rien que le fait d’être dans un groupe et se montrer à un public qui te paye pour cela c’est vraiment excellent. Il y a tant de fans cools et on a fait de si bonnes fêtes ensemble que ça devient confus.


Pourquoi Erlend Ottem a-t-il quitté le groupe ?
Il n’était plus intéressé par la vie d’un groupe et de faire les sacrifices que l’on doit faire quand on fait partie d’une équipe. Il n’aimait pas vivre sur la route, dans un bus ou toutes les interminables attentes à faire. Dernier mais pas moindre il n’aimait pas être loin de sa femme, il était simplement fatigué des compromis que l’on doit faire pour la vie de groupe et il a donc décidé de remplacer tout cela par des choses qui le rendrait plus content.

Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment et quels sont tes derniers achats ?
En fait j’achète constamment des CD et j’écoute toutes musiques qui me rend heureux ou qui me donne un oreillegasme (eargasm en vo mélange entre oreille et orgasme). Donc je pourrais donner beaucoup de noms mais ça ne servirait pas à grand chose. Mon album préféré en ce moment est l’album Babylon d’un groupe qui s’appelle Skinner, je vous le conseille. Il y a aussi un groupe de rap Suédois qui s’appelle “The Latin kings” qui est super et le Cd passe beaucoup sur ma chaîne. Autrement beaucoup de choses que j’achète sont des années 1970.
Je reviens à zero la plupart du temps avec ma collection donc je ne peux pas vraiment dire que je suis au courant des nouveaux trucs cools. Ah oui pour mes derniers achats voici ma dernière commande chez cdon.com :

Nas – Illmatic
Dilated Peoples – Platform
Muddy Waters – Electric Mud
Tom Waits & Crystal Gayle – One from the heart


Est-ce que tu aimes le cinéma et quel sorte de films aimes-tu ?
Je vis au dessus un magasin de vidéo je n’ai pas trop le choix. J’adore les films qui sont basés sur la vie réelle de gens où sur des choses qui pourraient éventuellement se passer maintenant et ici. Des films comme Ken Park, Monster, Elephant. J’adore aussi les simpsons, les films de Terry Gilliam (il a fait Brazil), Adventures of Baron Munchausen, the Fisher King, Fear & Loathing in Las Vegas (Las Vegas parano) et des trucs comme ça. Bien sûr j’aime aussi les films de gangs et de gangsters comme Scarface, Blood in blood out, The Godfather, Boyz n tha Hood… eh merde j’aime vraiment un tas de films, trop pour les mentionner !

Un dernier mot pour les lecteurs de COREandCO ?
Rappelle toi que la musique est un oreillegasme émotionnel et devrait s’expérimenter avec une capacité à écouter, pas le style des vidéos clips avec des bébés siliconés en strings bikinis tournant autour comme des pigeons sans cerveaux pendant qu’un groupe sur-stylisé dont personne ne se rappellera 5 minutes plus tard mime une chanson pathétique.
Salut. Continuer de continuer et soyez sympa soyez vous-mêmes.
photo de Bender
le 10/03/2005

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