Treponem Pal - Evil Music For Evil People

Chronique CD album (01:12:41)

chronique Treponem Pal - Evil Music For Evil People

Survival sounds sorti et l'enthousiasme dépassé, on ne pensait pas revoir Treponem Pal de si tôt. Ce sixième opus, plutôt intéressant, ayant toute la mesure nécessaire pour faire repartir le gang sur les routes. Trepo saluant les anciens et agitant les gamins qui découvrent une autre forme de brutalité que leur onanisme forcené.

 

Une demi-surprise donc de recevoir dans ma boîte aux lettres - 'fin sur les marches de l'escalier (j'ai pas de boîtes aux lettres – j'vous expliquerais un jour) -, cet album de remixes. On sait le groupe, toujours curieux, aimant rechercher le meilleur dans tous les genres de musique, et (un peu) addict à la chose retravaillée. Le groupe s'est mué le temps d'un album en pilier reggae/dub (Elephant System) et ils ont distillés des sorties marquantes sous formes d'EP reliftés réussis.
Un rapide coup d’œil au dos du digipack pour nous faire comprendre que les déclinaisons feront la loi et que la liste d'invités/copains est déjà longue. C'est quand même cool, de retrouver sur un même album Lofofora et Punish Yourself, non ? Tellement évident aussi !
On retrouve le tenant du titre en 3 versions et l'excellent « Riot Dance » en 4 coups de bistouris. Le ton est donné pour les 16 titres à venir. Des noms, des angles différents, et après la première écoute, une belle patate. On ne s'ennuie pas une minute dans ce disque, redoutable d'efficacité. M'est avis, que le choix et l'ordre des titres a dû être un beau casse-tête pour que tout puisse tenir de la sorte. Ces gens ont du métier, j'vous dis. Mieux, on redécouvre certains titres, pourtant pas si vieux que ça.

 

C'est Dr Das de Asian Dub Foundation qui ouvre les hostilités avec une approche très personnelle de « Survival Sounds ». L'apport d'une trompette, le tempo lent et enfumé, et cette belle réverb' verse le titre dans le champ des b.o de films noirs indépendants. On retrouve Treponem Pal dans un exercice dub qu'il affectionne particulièrement. On retrouve aussi les ambiances de chez On-U Sound ; oui les nineties ce ne sont pas que les guitares crades ! « Drunk waltz » est expédié sans mesure par PunishYourself (vs Sonic Aera) ; leur « Punish Waltz » manque de marqueurs pour être incontournable. La rencontre des 2 mondes paraissait si évidente.
La première déclinaison de « Riot dance » nous est proposé par les revenants de Dee Nasty (oui... oui... « Groove is in the heart »). D'emblée, on constate le boulot impressionnant qui parvient à mettre les deux protagonistes en évidence ; en jouant sur les pistes de batteries, en usant de scratchs bien sentis et en travestissant les parties guitares. Dans la foulée, le bien nommé « Evil is Us » met en scène un Lofonem Pal (!) très efficace. Je signe des deux mains quand viendra mon tour de courir les dates futures de « âge tendre et têtes de bois » !

 

Après cette entrée en matière grand public place au deuxième volet de la plaque. Et c'est un registre plus Electro qui nous attends avec les travaux de Beat in Zen, La Machine, Mimetic ou Silent Frequencies. Un registre plus intéressant aussi car décomplexé, sans autre enjeu que de se faire plaisir et c'est communicatif.
Si pour ADF et Dee Nasty, on sentait l'obligation de marquer le coup, si pour Punish et Lofo, il s'agissait d'une rencontre entre potes. Les règles du jeu différent pour ces alchimistes des sons. Marquer son empreinte et proposer en quelques minutes, une représentation propre de son univers. Et honnêtement, le contrat est rempli par tous les protagonistes. C'est bien ce qui rend cet album intéressant.
De la plage 6 à la plage 16, on part à la rencontre, de plein pied, d'autres univers, on joue avec d'autres imaginaires. Même leur ingé-son (Jipouille) s'en amuse, alors que pour la fameuse plage 5, c'est le bon vieux Didier Bréard qui en vu d'autres, qui atomise « Paranoia Cinema » dans une sorte de no-electro minimaliste à la Scorn.

Si vous êtes frileux de la chose electro (pas Daft Punk hein... plutôt Aphex Twin), il y'a fort à parier que cet album vous laissera de marbre ; par contre si vous aimez les contours anguleux et les descentes à pic, Evil Music for Evil People remplit son contrat à merveille.

photo de Eric D-Toorop
le 06/05/2014

1 COMMENTAIRE

nemrod

nemrod le 06/05/2014 à 16:33:31

La version intégrale de l’album est disponible en exclusivité dans la boutique Juste Une Trace.
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