Konvent - Interview du 29/06/2024

C'était votre premier concert en France. Comment l'avez-vous ressenti ce matin ?

Super ! Absolument fantastique.

C'était un concert pluvieux, mais la foule était bien présente !

Oui. Nous étions très surpris de voir autant de gens. C'était vraiment un bon concert.

Quand on lit les paroles de vos morceaux et quand on regarde votre artwork, on se rend compte que Konvent est plein de philosophie. (Plein d'humilité et plein de philosophie). Comment pouvez-vous définir la philosophie de Konvent ?

Nous n'avons jamais parlé d'avoir une philosophie en tant que telle, mais je dirais que nous valorisons notre évolution constante. Nous détesterions stagner et ne pas nous mettre au défi dans n'importe quel processus de vie en groupe. En ce qui concerne nos paroles, nous aimons les garder aussi ouvertes à l'interprétation que possible, nous adorons que nos auditeurs puissent inventer leurs propres histoires ou relier les paroles à des choses ou événements spécifiques de leur propre vie.

Sophie est maintenant un membre à part entière de Konvent. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin d'intégrer quelqu'un ? Et pourquoi Sophie spécifiquement ?

Il y a deux ans, Sara est tombée enceinte, donc nous avons dû chercher un remplaçant. Sophie était parfaite pour le rôle, elle a remplacé Sara parfaitement. Et nous voulions ajouter une deuxième guitare depuis un moment pour avoir un son plus massif, plus profond. Donc, quand Sara est revenue, nous avons aussi intégré Sophie à plein temps.

J'ai lu quelque part que vous n'étiez pas forcément très efficace pour écrire lorsque vous étiez toutes ensembles dans la même pièce. Alors, quel est votre processus d'écriture ?

(Rire). Heidi et Sara composent les riffs de leur côté ; elles font d'abord la musique. Elles nous envoient leur composition, sur laquelle nous travaillons de notre côté. Ensuite, sur ces premières versions, je commence à écrire mes paroles pour que ça colle à la musique. À mon tour, je leur envoie ma version pour qu'elles puissent la retravailler. Puis, une fois la chanson terminée, je finalise mes paroles pour que ça colle à la musique du mieux possible.

Que voulez-vous dire avec cette phrase de "Grains" : « the will is just a grain of dust » (la volonté n'est qu'un grain de poussière) ? C'est très énigmatique. Vous pourriez nous en dire plus?

En gros, que c'est facile de se sentir comme un grain de poussière dans un océan d'influences extérieures, d'être poli et façonné par les autres pendant des années et des années, et qu'il faut beaucoup de force et de volonté pour en sortir (quelle que soit l'influence).

Musicalement, de quoi vous nourrissez-vous ?

Je pense que nous sommes très inspirés par ce que nous voyons dans d'autres spectacles. Nous tirons beaucoup d'inspiration des groupes que nous écoutons. Je n'ai jamais écrit de riff pour le groupe, mais... (rire). Nous n'avons pas de vision de la manière dont nous voulons que ça sonne, comme ce groupe ou ce groupe. Nous essayons juste d'écrire et de voir où nous atterrissons. Nous essayons de tout travailler, mais toujours avec l'inspiration des groupes que nous écoutons dans d'autres genres. Black metal, HxC, deathcore. Nous écoutons aussi du doom ! (rires). Pas assez ! (rires). Nous écoutons aussi beaucoup de death metal. C'est très varié.

Vous utilisez des samples, des extraits de films comme dans "Trust" ou "Harena". D'où viennent-ils ?

Oui. Absolument. Oh ! Qu'est-ce que c'était. (réflexion). Je regardais de vieux films, et puis, dans certains de ces films, il y avait juste une citation, et je me suis dit que ce serait cool d'ajouter ça dans une chanson parce que je ressentais la même chose. Je me sentais captivé, par une ambiance, une vibe ou une désespérance ou quelque chose. Je pensais que c'était vraiment cool de l'ajouter dans la chanson. Oui.

"Puritan Masochism" est sorti en 2020, "Call Down The Sun" en 2022. Nous sommes en 2024... Alors, où est le 3e album ?

(Rires) Nous écrivons peut-être quelque chose de nouveau... (rires). Vous devrez juste attendre et voir. Je pense que nous sommes très fiers de "Call Down the Sun" mais dans notre processus d'écriture, les choses ont été un peu pressées. Oui, je pense que pour les deux albums, nous avons été très ambitieux, en termes de date. Nous n'avons tout simplement pas travaillé assez vite. Oui,  pour le dernier album, nous avons fini une des chansons la veille. ça s'est vraiment terminé de manière condensée, alors nous essayons de prendre notre temps avec le prochain album.

Donc, vous n'avez pas de date de sortie ?

Pas officiellement ! (rires)

Votre artwork a été réalisé par Mads Berg, un graphiste danois. J'ai vu ses œuvres et j'ai été très surpris de voir des œuvres très colorées. Absolument dans un style différent de votre artwork. Pourquoi avez-vous décidé de travailler spécifiquement avec lui ?

Il représentait ce que nous voulions capturer dans notre musique. Il a réussi à capter visuellement notre musique. Nous adorons ce qu'il représente pour nous. Son œuvre est très spécifique, vous savez. Ce que Mads Berg dessine est si différent. C'est plus sombre peut être même plus simple dans un certain sens.

Que pouvez-vous nous dire sur la scène danoise ? Cela semble incroyablement intéressant et très fusionné. Rikke, tu as fait un featuring avec Telos (RIP). Il y a une réelle fusion entre les groupes et entre les genres.

Oui. Absolument. Il se passe beaucoup de choses et nous nous sommes bien amusés ces dernières années. Je pense que certains groupes sont devenus plus ambitieux. Ils placent la barre plus haut. Donc, il y a beaucoup de très bons groupes de death metal, de HxC... J'étais à Copenhell la semaine dernière. Nous y étions tous. Et nous avons vu un spectacle incroyable d'un groupe danois appelé John Cxnnor. C'est un duo d'électro.

Oui, je connais. Y figurent des membres de LLNN.

Exactement. Rasmus joue dans LLNN. Et il y avait 19 personnes sur scène, de différents groupes. Le chanteur venait d'un groupe de HxC, d'autres venaient d'autres groupes de metal danois. Ils ont réussi à réunir toutes ces personnes pour chanter leurs chansons pendant cette heure-là. C'était juste une expérience époustouflante. C'était tellement bien orchestré et cela a dû prendre tellement de temps à planifier. C'était juste un concert dix sur dix et je pense que c'est génial qu'un groupe d'électro puisse jouer à un festival comme Copenhell. Et beaucoup de gens sont venus et il pleuvait à verse et c'était juste... Incroyable. C'était un désordre, oui, donc je pense que c'est, je pense que c'est... C'est un si petit pays, tout le monde se connaît. Oui, vous pouvez parler aux gens, vous faire des amis très facilement.

Quel est votre programme pour le reste du week-end ? Quels groupes avez-vous vu ou voulez-vous voir ?

Eh bien, nous allons voir Chelsea Wolfe, avec... peut-être... un featuring spécial... Oui. Peut-être... (rire). Gardez un œil là-dessus. (rire). (Il s'avère que Rikke fera un featuring avec Chelsea Wolfe le soir même). Je veux vraiment voir Julie Christmas, aussi, et bien sûr Metallica. Oui. Je veux voir Lars ! (rire). Je veux voir Sanguisugabogg, mais je n'ai pas eu le temps et je les ai vus deux fois cette année. Déjà. Donc oui, mais je voulais vraiment les voir encore. Ils sont incroyables. Je voulais vraiment voir The Haunted mais cela tombe sur une interview. Donc, peut-être une autre fois.

Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?

C'était une expérience incroyable d'être au Hellfest. Tout est bien organisé et tout le monde qui travaille ici a été si amical et serviable. Oui. Hellfest a été une expérience fantastique, jusqu'à présent. Et puis, oh oui, nous voulions vraiment voir Nakkeknaeker aussi, mais ils ont joué si tôt. Oui, mais ils sont vraiment cool. Ces mecs ont juste d'énormes compétences. Ils savent ce qu'ils font. Suivez-les.

Merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre à nos questions!

Avec plaisir!

Vincent Bouvier

le 30/07/2024