Agnostic Front - My Life My Way

27 ans... ça fait 27 ans que « Victim In Pain », le cultissime premier album des pionniers du NYHC est sorti ! Et après presque 30 ans de bons et loyaux services à la cause Punk/Hardcore, voilà que les vétérans d’Agnostic Front reviennent à la charge avec un album tout frais : My Life, My Way.

On peut dire que sur ce coup là, le groupe a pris son temps pour nous pondre ce nouvel album, le précédent, Warriors, étant sorti en 2007. C’est qu’ils commencent à se faire vieux : il y a 10 ans il ne leur fallait pas plus de 2 ans pour nous balancer un nouveau jus de concentré de Punk/Hardcore ! Mais en fait ce n’est pas plus mal, car la recette AF on la connaît, on l'a entendue et réentendue, ce n’est pas 30 ans après qu’ils vont la changer ; une marge de 4 ans est donc juste ce qu’il faut pour se faire désirer.

Celui-ci voit le jour 5 mois après le nouveau bébé de leurs frangins de Madball, comme quoi les deux combo sont comme cul et chemise : jamais l’un sans l’autre ! Au-delà du lien familial, cet album a été enregistré au fameux Mana Studio d’Eric Rutan à Tampa, en Floride, tout comme le dernier Madball. On pousse un peu plus le vice ? My Life, My Way a été produit par Freddy Cricien ! Le tout a ensuite été masterisé par le très renommé Alan Douches (Nile, Mastodon...).

Le fait d’avoir une équipe de techniciens issue du monde du metal rend cet album très compact et organique. Comme je le disais plus haut, la recette on la connaît quasiment par coeur. Il n’y a donc pas de réelle surprise sur cet album, Roger Miret continue de gueuler contre les injustices sociales, l’oppression et autres sujets qui sentent le goudron chaud. Au niveau des riffs, Vinnie Stigma fait ce qu’il sait faire le mieux : cracher des riffs en béton, accrocheurs et qui dégagent très souvent une fraîcheur urbaine typiquement Hardcore. Avec du recul on remarque tout de même que Vinnie Stigma a mis de l’eau dans son vin depuis leurs débuts : lorsqu’on écoute "Cause For Alarm" par exemple, les riffs sonnent très Thrash metal ; aujourd’hui le NYHC a un son qui lui est propre (en partie forgé par AF), même si son jeu de gratte est resté très similaire, il est également devenu plus entraînant et coloré. Les racines old-school reprennent le dessus sur les courts soli incisifs, mais également sur certains passages bien speed ("That’s Life").

Pour ce qui est de la prod’, j’ai l’impression assez désagréable, car certainement totalement subjective,  que la batterie est confinée derrière le mur sonore des guitares... Alors que paradoxalement, My Life My Way est l’album qui a le son le plus ample de toute leur discographie. Je trouve juste que la batterie n’est pas assez percutante, mais comme d’hab' je chipotte !

Ce dernier album contient quelques petites bombes qui risquent de déclencher de bons gros sing along dans le pit. AF reste complètement fidèle à lui même, il manque une petite étincelle qui pourrait rendre certains passages vraiment prennant, les pépés New-Yorkais auraient parfois pu faire preuve d’un poil plus d’inspiration. C’est ce qui, au final, me fait préférer le dernier Madball qui est plus catchy, plus massif (sûrement plus "metal" également) et dans lequel je suis vraiment rentré facilement ; même si les deux sont très proches et que My Life My Way garde le charme personnel d'Agnostic Front.

Domain-of-death

le 04/03/2011