Baume - Les Années Décapitées

Chronique CD album (33:27)

chronique Baume - Les Années Décapitées

Je ne vais pas me la jouer haterz, le genre de type uniquement fan de la première demo d'un groupe (qu'il a payé à prix d'or sur eBay), qui ne va aux concerts que pour rester au fond de la salle, les bras croisés à crier que c'était mieux avant. Pas besoin de chercher bien loin, on en connaît tous au moins un avec son t-shirt "Extrem Music For Extrem People" et sa bière de luxe à la main. Bref, je ne vais pas endosser ce costume, de toute manière il est trop grand pour moi... Mais, il faut bien le reconnaître, en matière de Metal extrême, l'underground français n'a pas à rougir, et un paquet de groupes arrive à concurrencer certaines grosses pointures bénéficiant de l'appui de labels reconnus. De plus, avec l'essor technologique que l'on connaît depuis le changement de millénaire, il est plus facile pour des musiciens isolés d'enregistrer seuls leur musique et de la diffuser dans le monde entier en quelques clics. Tout ça pour dire que Baume, dont il est aujourd'hui question, est complètement dans cette situation.

 

Avec Les Années Décapitées, le nouveau projet de Gaëtan Juif (CEPHEIDE, Rance, Scaphandre), s'est donné comme ambition d'explorer les confins des terres du Black Metal, du Post Rock et du Progressif. En résulte un univers monochrome, gris terne comme un ciel d'automne en baie de Somme, délavé comme la photo d'un épisode de Derrick, à l'image de la pochette de l'album. Réduits à la forme la plus dépouillée de leur expression, les trois genres pré-cités qui forment l'identité musicale de Baume construisent une trame pour les vocaux déchirés et désespérés. L'aridité du propos n'est pas sans rappeler les longues errances plaintives de Vit.

 

Le maître mot ici semble être "minimaliste", ce qui, répétons-le, n'est pas synonyme de simpliste. Les lignes de guitares sont plus soucieuses de la mise en place d'atmosphères orageuses et de tempête que de l'érection d'un mur de son. Le son justement souffre peut-être un peu d'une basse trop discrète. Seuls un piano en intro de "IV. Une Ballade d'Amour Et De Mort" ainsi qu'une voix féminine qui déclame quelques mots à la fin de ce même titre et du précédent viennent apporter un peu de variété dans cet univers unidirectionnel. Tout suinte le malheur et le désespoir, tout au long de longues plaintes, mais le musicien parvient à maintenir l'ensemble dans un équilibre précaire, sans le faire basculer complètement dans Depressive Black Metal.

photo de Xuaterc
le 19/04/2018

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