Darkenhöld + Griffon - Atra Musica

Chronique CD album (26:19)

chronique Darkenhöld + Griffon - Atra Musica

Après un début d'année en fanfare avec les albums de Pensées Nocturnes et de Heaume Mortal, Les Acteurs De L'Ombre nous proposent en ce printemps deux split-albums, dont cette sortie partagée entre Griffon et Darkenhöld (je parlerai de celle de Cepheide et Time Lurker plus tard). Alors que les seconds se sont montrés plutôt actifs tant sur album que sur scène ces derniers temps, nous étions dans réelles nouvelles des premiers depuis un petit moment, depuis la sortie de Har HaKarmel en 2016. Certes, le premier album de Geisterfels nous avait permis d'entendre la voix d'Aharon, Griffon sort ici de sa période de torpeur.



Pour marquer leur retour, les Parisiens nous proposent trois longs titres de Black Metal classieux, plus un court instrumental au clavier. La musique du groupe est épique comme la chute de Rome, et malgré un côté mélodique prononcé, elle ne laisse que peu de répit à l'auditeur, d'une intensité rare. Fortement influencée par la seconde vague scandinave de Black Metal, l'utilisation de voix claire apporte un aspect martial à l'ensemble, mais la principale originalité de ces nouveaux morceaux réside dans l'utilisation d'un clavier au son de clavecin. Utilisé avec parcimonie, mais de manière efficace sur chaque titre, il apporte un réel supplément de personnalité à cette sortie. C'est d'ailleurs lui qui domine la pièce, proche de la musique baroque, baptisée "Interlude" qui fait le lien avec ce qui va suivre.



J'adore, dans la mesure du possible, lire les dossiers de presse après avoir écouté une ou deux fois les disques, et avec les quatre titres que nous offre Darkenhöld, je ne suis pas déçu. L'effet de surprise est entier. En effet, le quintet livre ici un Black Metal purement acoustique. Tremolo, rythmes effrénés, intentions guerrières, il démontre ici une capacité à composer des titres extrêmes teintées de Folk, évoquant les premières heures du style (l'esprit de Quorthon n'est parfois pas loin). Si le chant clair, déclamé ou réellement chanté est majoritaire, les shrieks ne sont jamais loin. De légères mélodies de violon, de discrètes nappes de claviers ou de rares notes de guimbardes viennent renforcer les ambiances médiévales et sylvestres si chères au groupe et qu'il excelle une fois de plus à mettre en place, malgré ce format particulier qui pourrait passer pour un handicap. En tout cas, pour Darkenhöld, le passage à l'acoustique fonctionne.



En proposant un Black Metal versatile et vénéneux pour Griffon et en relevant avec succès le défi que Darkenhöld s'est lui-même imposé, les deux groupes français font d'Atra Musica un split album à la fois cohérent, malgré l'écart stylistique, et réussi.


photo de Xuaterc
le 25/06/2019

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