Imperial Triumphant - Vile Luxury
Chronique CD album (55:59)

- Style
Chaotic Avant-garde Black Metal - Label(s)
Gilead Media - Sortie
2018
écouter "Chernobyl Blues"
Tranquillement installé dans mon intérieur douillet, enfoncé dans mon fauteuil en cuir, un cigare dans une main, un cocktail complexe et très alcoolisé dans l'autre, je profite d'une nouvelle écoute du nouveau Manes. Le feu crépite dans l'âtre, surmonté de mes bibelots Ulver en cristal. Je pense les conditions idéales pour découvrir Vile Luxury d'Imperial Triumphant qui m'a été vendu comme du Black Metal d'avant-garde. J'aurais dû me méfier: d'abord vis-à-vis de l'origine géographique du groupe, les États-unis, mais aussi parce que Pidji m'a relancé pour cette chronique. Naïf que je suis, car tout ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille, mais la présence d'un saxo m'avait rendu moins méfiant.
Tout commence pourtant assez posément avec justement ledit instrument à vent, même si ce dernier est employé plutôt comme sur la BO de Lost Highway que chez Pink Floyd, dissonant et chaotique. La suite? Imperial Triumphant te prend par la croupe et te r'tourne comme une crêpe. Le groupe a déclaré vouloir avec cet album décrire la lente corruption et agonie de New York, sa ville d'origine. Et à l'écoute de cette explosion de violence, la situation dans la cité du Hardcore semble aussi sordide qu'un Confessions Intimes consacré à la consanguinité dans le milieu du tuning wallon. Il faut avoir les oreilles et le cerveau solidement accrochés pour arriver à dominer cet ensemble que les termes de cacophonie et d'hermétisme semblent le mieux décrire.
Il en faut des efforts et des écoutes attentives pour arriver à comprendre cet enchevêtrement de Black Metal, de Free Jazz, de Noise et de misanthropie. La musique développée par le trio est semblable à un poison lent qui pénètre dans les oreilles, se répand et finit par exploser au moment où on s'y attend le moins. Le riffing, les arrangements ainsi que les patterns de batteries et le chant contribuent à créer un sentiment d'instabilité, un état permanent d'insécurité et de danger dans lequel l'auditeur est maintenu. Ils sont d'une telle densité, qu'ils semblent constamment avoir un coup d'avance, ce dernier a à peine le temps de démêler ce qu'il vient d'entendre que le groupe est déjà passé à autre chose.
Le groupe, avec Vile Luxury, impose une véritable épreuve sonore. L'écoute est ardue, mais ses bénéfices, nombreux, se font sentir a posteriori. Un peu à l'image de Deathspell Omega, il transpose en musique sa folie pour repousser les frontières du Black Metal et créer un univers en putréfaction.
8 COMMENTAIRES
pidji le 03/10/2018 à 10:00:29
Je l'ai écouté, et c'est quand même hyper exigeant en terme d'attention ce truc :D
cglaume le 03/10/2018 à 10:31:56
Ha ha, Monsieur le Marquis de l'Expéblack se caricature lui-même : il nous reste quoi à nous autres les vils moqueurs ? ;)
Crom-Cruach le 03/10/2018 à 10:53:22
… des vannes hors sujet: un cocktail est rarement très alcoolisé.
el gep le 03/10/2018 à 11:18:49
C'est que t'as jamais goûté les cocktails au whisky du contrebassiste des Sandman Preachers, toi.
Sinon, ça fait envie, ça, dis, Xu'!
Xuaterc le 03/10/2018 à 14:25:36
ça brasse large, ça devrait plaire aux fans de Post HxCx, de Sludge et de Doom...
Crom-Cruach le 03/10/2018 à 17:33:20
el Gep, el Gep comment dire... viens en Savoie et prends une torche à la Chartreuse ou même goutte la gnole transylvanienne de cglaume… Le bon whisky se boit sec de toute façon.
el gep le 03/10/2018 à 18:31:54
Peuh! La gnôle... tu sais d'où je viens, mec? De Rougegoutte, mec! Mon grand-père était paysan, bûcheron et bouilleur de cru!
Je pensais pareil pour le bon whisky... jusqu'à ce que je goûte les dits cocktails du Jojo.
Mais rien ne remplace le whisky sec, rien.
Mais c'est comme comparer Imperial Triumphant et Darkthrone, quoi, un peu...
Xuaterc le 03/10/2018 à 20:29:48
"rien ne remplace le whisky sec", on est d'accord les mecs
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