In Cauda Venenum + Spectrale + Heir - Split

Chronique CD album (50:26)

chronique In Cauda Venenum + Spectrale + Heir - Split

Se placer sous l'égide de l’œuvre mythique de Jack Frost et David Lynch est un pari risqué. C'est pourtant le choix qu'on fait trois figures émergentes de l'underground français, réunies sur cette sortie partagée par le label les Acteurs de L'Ombre. Illustré avec talent par Jeff Grimal qui livre un portrait de Laura Palmer, salué par l'équipe de la série, ce split permet de retrouver les groupes Spectrale, In Cauda Venenum et Heir; les deux premiers proposent des compositions inédites. Contrairement à ce qui se fait habituellement sur ce type d'album, les titres des différents groupes ne sont pas enchaînés mais mêlé. Le choix est intéressant mais étant donné les différences stylistiques, cela casse quelque peu les dynamiques, et certaines transitions sont abruptes (en particulier entre "Upon the Masses" et "Crépuscule").


Spectrale nous propose trois titres dans le prolongement de son premier E.-P. chroniqué ici. Toujours en acoustique et instrumental, le duo Jeff Grimal / Jean-Baptiste Poujol délivre une musique influencée par Steve Reich et par le drone pour un résultat riche en atmosphères. Mais ces dernières sont ici plus variées, avec des techniques différentes, du flamenco sur "Crépuscule" ou une ambiance médiévalisante sur "Al Ashfar". Spectrale fait preuve d'une virtuosité certaine au service des compositions sans tomber dans l'esbrouffe. Il démontre également qu'il est capable d'apporter de la variété à son propos et de ne pas ennuyer l'auditeur en se montrant redondant. Vivement l'album.

 

In Cauda Venenum, après un premier album plus que prometteur, est de retour avec une longue plage de plus de 14 minutes, libre relecture BM de l'un des thèmes de l'O.S.T. de la série Twin Peaks, composée par Angelo Badalamenti, et qui justifie l'artwork du split. Le pari est réussi pour les français qui à la fois arrivent à retranscrire les tourments d'une ado en quête d'elle même, mais aussi à reproduire le rythme si particulier de la série, mélange de lenteur dans l'installation des enjeux et d'éclairs de violence ou d'angoisse. De plus, la présence d'un violoncelle vient renforcer le côté dramatique de l'ensemble.

 

Quant à Heir, que je connaissais pas jusqu'à présent, nous propose les trois titres de son E.-P. Asservi, sorti l'an dernier. Les toulousains nous livrent un black metal mêlé de post-rock, soufflant le chaud et le froid, riffs en tremolo, arpèges délicats, avec des vocaux déchiré. Le son est un peu sourd, étouffé, ce qui nuit au rendu global. Ce dernier manque de personnalité, Heir ayant du mal à se démarquer de la masse des groupes évoluant dans le même style. En revanche, on ne peut pas lui enlever un certain talent dans le maniement des dynamiques.

 

Au final, ce split CD renferme de bon, voire de très bon titres (plus j'écoute le ICV, plus je l'aime), mais j'ai du mal à comprendre les choix du tracklisting, on y perd le travail fourni sur les ambiances, et Bob sait si les efforts déployés par les trois groupes sont importants.

photo de Xuaterc
le 17/08/2016

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