Knut - Wonder

Chronique CD album (39:58)

chronique Knut - Wonder

Knut, aaah ! Knut !

S’il est des groupes qui ont, à mon humble avis, largement contribué à écrire l’histoire du hardcore bruyant, noisy et destructuré tel que nous le connaissons maintenant, Knut en fait incontestablement partie. Aux cotés de pointures comme Deadguy, Botch, Coalesce ou encore leur compatriotes de Shora (avec un chanteur), Knut a posé pas mal de jalons qu’une foule de groupes suivent aveuglément aujourd’hui et ce, en très peu d’albums.

 

Inutile de dire qu’un nouvel album des suisses est en soi un sacré évènement, surtout quand on tient compte du fait que ces fameux disques sont suffisamment éloignés les uns des autres dans le temps pour que l’on oublie de les attendre. Après la reformation très réussie de Coalesce, c’est donc au tour de Knut de remettre le couvert et de montrer aux petits jeunes de quel bois on se chauffe quand on a enregistré Bastardizer ! Cette dernière remarque n’est pas anodine tant le groupe montre ici une volonté de renouer avec le metalcore dissonant, puissant et déstructuré d’antan. Point de véritable révolution sur ce Wonder si ce n’est une épuration radicale du son voire des compos du groupe. Il est vrai que Terraformer marchait déjà vers une relative simplification du propos de Knut, mais ce dernier en devenait l’album le plus conceptuel et le plus aéré du groupe… Ici, le résultat du dégraissage est tout autre : 11 titres bruts, au son direct mais pourtant enregistrés de la manière la plus froide et implacable possible et ce, à tous les niveaux. L’impression bizarre d’écouter l’album surproduit d’un groupe qui joue dans la même piaule que vous s’installe dès le début et s’atténue de plus en plus pour vous plonger dans une semi transe finalement familière quand on connaît la disco des suisses.

 

De "Leet" à "Suckers", de "Ultralight Backpacking" à "Lemmings", Knut excelle dans un style qui n’appartient qu’à lui : plus violent qu’un Botch, plus mystique qu’un Coalesce, plus massif qu’un Deadguy et plus tellurique qu’un Shora, Wonder nous replonge illico dans les 90’s sans un seul instant se perdre sur des chemins qui nuancerait son propos… Un gros pavé tout droit issu du bordel de l’époque ! Cet album se veut donc mortel de bout en bout, comme si Knut ne sortait de toute manière jamais assez de disques pour faire le tour de la question. Avec Wonder, les suisses semblent juste se rapprocher d’un idéal imaginaire qu’ils se seraient fixés faisant ainsi de leur répertoire une sorte de diamant noir impossible à tailler à la perfection. Knut n’enfile pas de perles du coup (héhé !) mais se contente de parfaire la formule afin de nous pondre l’album ultime, ce qu’ils ne sont pas loin d’avoir réalisé ici. Le chaos incontrôlable de "Damned extroverts", la descente aux enfers de "If we can fly there, we’ll take the damned boat", le rayon de soleil (trompeur) de "Wonder/ daily grind" en témoignent : Wonder est un album dépassé, certes, mais un putain de bordel de foutre d’album quand même…

 

Merci la Suisse, merci Conspiracy, à vous les studios !

photo de Swarm
le 16/06/2010

7 COMMENTAIRES

mat(taw)

mat(taw) le 16/06/2010 à 10:01:17

KNUT ne fera jamais un album moyen. Celui-là m'a encore mis une fessée.

Sam

Sam le 16/06/2010 à 10:13:01

entièrement d'accord avec toi, à 100%, et plus particulièrement sur "Knut n’enfile pas de perles du coup" clair, et l'album en est encore plus cohérent! Et sur ta remarque "Wonder nous replonge illico dans les 90’s" c'est la première chose que j'ai ressentie en écoutant l'album! Ce disque fait du bien là où il passe...

mat(taw)

mat(taw) le 16/06/2010 à 10:19:24

On aurait pu penser qu'ils auraient évolué vers un post-machin (si on anticipait une suite logique à "Terraformer"). Que dalle. Knut fait du Knut et encore mieux qu'avant.

vkng jzz

vkng jzz le 16/06/2010 à 13:29:18

bien vu Mat on aurait pu attendre une suite au Terraformer, mais ce Wonder tient toutes ses promesses. knut président quoi. dans le top 2010 et puis c'est tout.

Matt666

Matt666 le 16/06/2010 à 21:47:26

Pfff... Les Suisses, ils sont chiants.
L'album s'écoute d'une traite, il est cohérent, des riffs terribles, des ambiances parfaites.
Et en plus c'est le genre d'album qui se redécouvre à chaque écoute.
GrooOOoos miam.

frolll

frolll le 20/01/2011 à 02:15:51

BTW, Conspiracy, c'est belge, pas suisse. :p

Crom -Cruach

Crom -Cruach le 03/11/2011 à 21:14:50

Vu en live dans un troquet de Lyon y' a plus de 10 piges.
Sans scène , à 1 m du chanteur: ouch !!!!

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