Knut - Challenger

Chronique CD album (51:37)

chronique Knut - Challenger

Signés par Aaron Turner sur son label Hydrahead il y a 3 ans avec la ressortie de leur Ep´s, les suisses de Knut sortent leur unique album l´année suivante en ce Challenger. Malheureusement, on entend plus parler d´eux étant donné leur split et on peut se dire que c´est bien dommage à l´écoute de cet album. "Whacked Out" ouvre le bal : et on sait directement à quoi s´en tenir. C´est une déferlante de noirceur (style Will Haven un jour de pluie après s´être fait lâché par sa copine et avoir perdu son boulot...), de technicité grindesque, de brutalité toute hardcore...

 

Il en sera de même tout au long de cet album, hormis quelques minutes de repos qui nous seront accordés (58.788) et rudement bien foutues ces petites minutes d´ailleurs. "Repressed" est menée caisse claire et crash/ride battants : un concentré de violence et de technique puis suit "El Niño" avec son break très obscur qui me fait penser à du Comity (ce qui n´est pas si étonnant quand on sait quel T-shirt arbore souvent leur chanteur). "Bite the bullet" nous ramène à la face plus hardcore de Knut avec des riffs aux envolées digitales impressionnantes (un peu à la Nostromo). "Neon Guide" nuance le tout avec une mélodie et un rythme qui les rapprocherait plus du screamo (les Impure Wilhelmina - décidément, encore un groupe suisse - auraient-ils écouté cette chanson en boucle avant de sortir le magnifique « I can´t believe I was born in July »?) tranchant dans le vif avec le reste de Challenger. C´est avec une intro très `sludge´ que débute ensuite un "h/harmless" tout en souffrance (toujours ces hurlements implorant) et en lourdeur pachydermique. Le repos arrive avec le très calme "58.788" , qui les emmènerait, cette fois-ci, plus vers du stoner à la Isis et en aussi beau de surcroît. "Ice will", quant à lui me ferait plus penser à ce qu´aurait pu donner une collaboration entre Will Haven et Nostromo (bah ouais, on sent bien les origines helvétiques, quelque part) s´ils avaient fait un morceau ensemble. L´album se clôture sur "March" et son riff inlassablement répété, entrecoupé d´une basse dépressive et rocailleuse, tout ça décliné pendant 19 min, offrant une apothéose dans le désespoir, l´apogée de ces 9 morceaux ; véritables concentrés de nerfs, de violence et d´humeur sombre... Comme beaucoup de groupes qui ont su réconcilier avec brio divers courants musicaux, Knut a disparu de la scène Hardcore en laissant un goût amer à tous ceux qui se sont imprégnés de ce testament que constitue Challenger ; On ne peut que vivement regretter qu´une suite n´en voit jamais le jour...

photo de Mat(taw)
le 26/12/2004

1 COMMENTAIRE

hawk

hawk le 09/07/2009 à 20:15:02

Cet album est pour le Hardcore, ce que " The wall " est au rock.

Un traumatisme sonore. Album à écouter en entier pour entre-apercevoir sa profondeur. Comme lorsque l' on regarde le vide, c' est un univers absolument étourdissant qui se dévoile à nos pieds.

Attention tout de même, à ne pas écouter dans les mauvais jours.

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