Mouse on the Keys - An Anxious Object
Chronique CD album (33:54)

- Style
Modern Jazz/Math-rock - Label(s)
Denovali - Date de sortie
8 juillet 2009
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Trio japonais, Mouse on the Keys se forme suite à la réunion de deux Nine Days Wonder (post-rock) et de Daisuke Niitome (inconnu chez nous…), pianiste ayant collaboré avec des groupes de funk à la base. Comme souvent en provenance de la péninsule japonaise, la musique du trio est originale et à des lieux de ce que l’on connaît. Ici, à l’instar de My Own Private Alaska, le piano est roi. Mais point de cri et de lamentation, ici, le piano est jazzy technique et les compositions inspirées du math-rock.
L’originalité est donc le maître mot de cet album où se côtoient dans la simplicité la plus absolue le piano, la batterie, mais aussi des cuivres pour un rendu math-rock, souvent technique, jamais pompeux ou contemplatif. On peut penser à certains albums de jazz moderne comme ceux de Bill Evans ou encore Miles Davis, mais qui côtoieraient des sonorités plus «futuristes» par moment.
Coup de force du groupe, assembler tout ces éléments dans une musique terriblement efficace et facile d’accès. Les claviers remplacent sans problème les guitares et on ressent nettement les mélodies au fil des écoutes. Tout parait couler de source, être d’un naturel déstabilisant, comme si finalement tout était joué en live, en total improvisation. Le son est pourtant étonnamment clair et limpide, laissant s’exprimer tous les instruments.
La douce introduction «Completed Nihilism» aborde l’auditeur d’une fragile mélodie, à peine perceptible, alors que «Spectres de Mouse» augmente le tempo, la batterie s’emballe et le piano s’encanaille pour un rendu à la fois entraînant et finalement très technique. Le contraste opère tout de suite quant démarre «Seiren» et sa discrète trompette. Plus soft, plus mélodique aussi, voire plus kitsch, le titre ne s’engouffre pas dans la complexité, au contraire, le groupe essaie de nous faire entrer dans son univers ici. Avec «Dirty Realism» le groupe présente une face nettement plus épurée, simpliste de sa musique. Plus math rock dans l’esprit, moins pop dans l’accroche, le morceau peut déstabiliser.
Par la suite, le groupe maintient sa musique en état de grâce et de simplicité en même temps. Son aspect rétro/traditionnel prend des fois le pas sur la modernité («Forgotten Children») comme pour montrer d’où vient le groupe, la technicité pure et dure nous frappe parfois en pleine face, mais on reste accroché malgré tout.
Album surprenant, musique étonnante, Mouse on the Keys est une curiosité intrigante et intelligente à la fois. La musique du groupe est d’autant plus intéressante qu’elle s’éloigne constamment de tous les clichés de l’avant-gardisme sur-intellectuel actuel. Si sa place est plus au rayon jazz que métal de votre revendeur de cd’s, n’hésitez tout de même à y jeter une oreille. Classe.
1 COMMENTAIRE
Matt666 le 04/07/2010 à 00:56:23
Ben ouais, il est dément cet album...
Un poil plus technique que le précédent (que je préfère, d'ailleurs), les 2 pianos s'entendent à merveille, à l'instar des guitares dans un bon vieux groupe de rock, mais ici les mélodies se confondent comme pour ne former qu'une seule mélodie.
Le batteur est immense, il nous colle des rythmes avec beaucoup de finesse, les ghost notes sont fabuleuses. Sacré lui tiens.
A voir absolument les vidéos du groupes qui trainent un peu partout (et sur myspace évidemment).
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