Polkadot Cadaver - Get Possessed
Chronique CD album (42:42)

- Style
Dark Nawak Metal - Label(s)
Razor to Wrist - Date de sortie
17 novembre 2017 - Lieu d'enregistrement Wrightway Studios
- écouter via bandcamp
Avec Messieurs Todd Smith et Jasan Stepp, c’est du flux tendu, du H24, du 7j/7. A peine a-t-on fini d’agiter les bras pour accompagner la disparition de leurs silhouettes au coin de la rue que déjà la sonnette retentit et leurs trombines apparaissent sur l’interphone… Non: ils ne veulent décidément pas quitter notre canapé, ni leur musique nos écouteurs. Du coup tout juste a-t-on eu le temps de finir se s’émerveiller sur la superbe remise au goût du jour de Erotic Massage – le premier album de Dog Fashion Disco – que débarque le IVe (ouaip, j’avais envie de l’écrire en chiffre romain) album de Polkadot Cadaver: Get Possessed.
« Alors ça y est, c’est l’indigestion? »
Du tout! Et puis quoi encore? Est-on de ceux qui peinent à suivre le rythme des sorties de Toehider? Ou qui craignent la perte d’inspiration d'un Devin Townsend? Mouais, ce second parallèle rend la démonstration moins convaincante… Et pourtant ce n’est clairement pas ce vert curé pédo-ouija-ophile qui risque d'amorcer la pompe à fiel. Car on se laisse posséder par ce démoniaque nouvel opus avec le plaisir crapuleux d’une Linda Blair s’introduisant un crucifix dans le Saint-Sépulcre.
... Mais il est vrai que la chose demande un peu de préparation, voire une noisette de lubrifiant mental. Pourquoi? Parce que les premières écoutes surprennent. Normal, me direz-vous, pour un groupe plus coutumier des extravagances nawako-métalliques que du rigide respect de codes immuables. N’empêche, lors des premières écoutes de Get Possessed on trouve que les Américains ont eu la main lourde sur les arrangements électroniques et les beats synthétiques. « Bordel, ils auraient pas viré Synthwave? » qu’on se demande quand démarre « Dead Beats ». « Dis voir, ça serait pas de la Trance? » s’inquiète-t-on au début de « Robot Assisted Suicide ». « Hey, tu pourrais couper le son quand tu surfes sur le site de Technikart! » vous lance votre tendre moitié quand démarre « Brain Eating Amoeba ».
« Ils ne vont pas nous faire le coup de For The Imperium, dites… Pitiééééé! »
(check avant / après pour ceux qui n’auraient pas saisi la référence)
Oh non, 'du tout! S’il est vrai qu’une poignée de titres est très typée Electro-Bidibip-Metal et que des boucles digitales viennent très régulièrement accrocher des guirlandes clignotantes sur les 10 titres nouveaux, au fond tout cela reste du pur Polkadot Cadaver, plus brut de décoffrage et rugueusement Metal que le grand frère Dog Fashion Disco, entre sombres mélodies Pop et brûlants accès Thrashy. Todd oscille plus que jamais entre confidences inquiètes, insinuations inquiétantes et accès de rage tout-rouge-tout-fâché. Et quand ça poutre, un soupçon d’énergie Punk ne manque pas de venir ajouter du sel sur les plaies.
Alors n’ayez crainte, cette fois encore vos babines vont avoir moult occasions de se faire pourlécher. Pour ma part la couche de salive est maximale sur le très pêchu « Couldn't Move Far Enough Away », où cavalcades in-your-face et synthébeats sexy’n’creepy font très bon ménage. Idem sur « Robot Assisted Suicide », où les loustics démontrent avec classe à quel point ils savent imposer leur patte quelle que soit la matière musicale pratiquée. Rebelote sur « Cocaine’s Gone, Party’s Over », dont le groove en partie synthétique offre un écrin parfait à l’univers déviant du groupe. Et la liste de s’allonger avec le bouillonnant « Stewards of a Syphilitic Emperor », ou encore avec le très bon final « Gasoline Enema, Bend and Light » relevé d’un piano rock et d’ascensions mélodiques parfaitement dimensionnées pour leur rôle de générique de fin.
Etre aussi constant en termes de qualité et de quantité, ça force le respect! Pas étonnant que ces artistes – qui évoluent en marge des styles à la mode et des couvertures des gros mags, sans budget publicitaire ni copains bossant là-où-il-faut-avec-qui-il-faut – réussissent à rassembler autour d’eux un aussi gros noyau de fans fidèles. Alors vade intro Polkadot: avec du matos de ce calibre, on n’est pas près de demander l’exorcisme!
La chronique, version courte: bien que nettement plus synthético-Electro qu’à l’accoutumée, le 4e album de Polkadot Cadaver continue de dérouler les univers musicaux et thématiques qu’on lui connait, l’évolution nette de la forme n’affectant en rien le fond, ni du point de vue de la qualité, ni du point de vue de la personnalité. Polkadot Cadaver: définitivement une valeur sûre sur la Bourse du Metal!
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