Polkadot Cadaver - From Bethlehem to Oblivion

Chronique Maxi-cd / EP (17:26)

chronique Polkadot Cadaver - From Bethlehem to Oblivion

Dernièrement, Todd Smith semble en pleine effervescence créatrice. Et pourtant, même pour le petit lapin qui marche à la Wonder, c’est déjà assez dur en temps normal de suivre le rythme du bonhomme, celui-ci ayant pour habitude d’enchaîner à un rythme sacrément soutenu les sorties de ses quatre groupes principaux – Knives Out!, El Creepo!, The Alter Boys et Polkadot Cadaver. Sauf que l’agitation a encore monté d’un cran ces derniers mois. En effet, alors que l'empreinte laissée sur notre cervelet par le dernier Cadavre à Pois fume encore comme un reste de chair à saucisse perdu au milieu de la braise (J'imagine que Last Call In Jonestown figure dans votre Top10 2013 à vous aussi?) et que le grand retour de Dog Fashion Disco (la formation historique, grande sœur de P.Cadaver) se prépare en studio, M. Je-Suis-Une-Pub-Vivante-Pour-Red Bull a encore réussi à trouver le temps de sortir From Bethlehem to Oblivion, EP de noël qui nous chatouille agréablement la bûche.

 

Si vous connaissez déjà les zoziaux (… il n’est jamais trop tard), vous vous doutez que sous les guirlandes clignotantes et les flocons mignons, la célébration de Noël à laquelle nous sommes conviés transpire à plein pores le malaise sournois, les boules en travers de la gorge et la réunion de famille qui tourne au boudin cru. En fins organisateurs de soirées qui partent en vrille, les américains nous ont en effet concocté un réveillon 6 titres très nettement scindé en 2 parties égales: une première moitié bien propre sur elle, sans (…aucun…) excès métallique, pendant laquelle les convives se balancent quelques piques sans toutefois s’écharper. Puis, après le traditionnel trou normand, une seconde mi-temps plus psychotique, plus rugissante, bref plus jouissivement dangereuse, lors de laquelle les couteaux ne servent plus seulement à découper la dinde, mais également à réaliser une vasectomie non remboursée par la Sécu à Tonton Robert.... On leur avait pourtant dit de ne pas parler de l’affaire Dieudreyfus!

 

C’est donc dans une dynamique subtilement ascendante que se déroule le banquet, chacune des 2 moitiés de la fête culminant en fin de course sur son propre climax. Ainsi, après la douceur grinçante « You Don’t Deserve a Goddamn Thing for Christmas » et un « Christmas Angel » mélangeant grelots et soupirs guitaristiques hawaïens, la « face A » se termine sur « Blue Christmas », du pur Tom Jones clinquant et tape-à-l’œil comme une vitrine de Noël sur les grands boulevards, lors duquel Todd se retrouve à crooner sur fond de Big Band from Broadway, de Badabada-bah et de saxo, le sourire Ultra Bright en prime. Puis les zigotos redeviennent eux-mêmes, le carrosse redevient citrouille, le costard redevient camisole et l’eau-de-toilette redevient vapeurs d’urine. C'est le moment où la guitare de Jasan sort enfin ses griffes, le chant se fait menaçant, le tout afin de convier le Joker à la table des festivités de « Sad Christmas Clown ». Touche électro légère en éclaireur, « Worship the Sun » continue sur la lancée – la sensation de déjà vu en plus – pour arriver enfin au gros morceau de l’EP: « 12 Days of Christmas, Repent! ». Le titre reprend la logique de « Savez-vous planter les choux? » (ou d'« Alouette, gentille alouette », pour continuer sur les références les plus hardcore) en constituant progressivement, lors de boucles répétitives, une liste mélodique de plus en plus longue. OK, dis comme ça, c’est sûr, on ne se rend pas bien compte de l’impact de la chose. Pourtant le morceau s’avère aussi prenant que grandiose, la charpente métallique, les savantes orchestrations et les éléments de déco nawak lui conférant un impact sans équivalent (… sur l’EP).

 

C’est vrai, la saison de la dinde aux marrons est passée depuis longtemps – en plus vous n’avez même pas eu l’augmentation (… / le smartphone / la ceinture-god) demandée au Père Noël! Mais que cela ne vous empêche pas de placer vos espoirs et votre liste de cadeaux entre les mains des Pères Nawak composant Polkadot Cadaver. Car même si le voyage en partance de Bethlehem effectué sur ces 6 titres ne constitue pas le nec plus ultra de leur discographie, je peux vous promettre qu’il ne risque pas de finir dans l’Oubli annoncé.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: après un Last Call in Jonestown monstrueux,  Polkadot Cadaver vide ses fonds de tiroir à l’occasion d’un chouette petit EP de noël. Sorte d’Under The Mistletoe schizophrène, mi-miaulant, mi-rugissant, il ne nous réserve peut-être pas le very meilleur de la musique du groupe, mais néanmoins une belle pièce que tout soulier au pied de la cheminée serait ravi d’accueillir.

photo de Cglaume
le 26/02/2014

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