Russian Circles - Blood Year

Chronique CD album (39:31)

chronique Russian Circles - Blood Year

Après un Guidance qui n'a pas cessé de tourner depuis sa sortie, il y avait une vraie grosse attente d'un nouveau Russian Circles et toute ma motivation pour en parler avec passion. Puis, les choses allant, cette motivation a décru. "Arluck" dans un premier temps n'a pas été très enthousiasmant.

 

Mais, si j'avais dû synthétiser par écrit mon sentiment de l'instant, il aurait été le suivant :

Russian Circles fait du Russian Circles
 

Et à chaque écoute, c'était pareil, je ne cessais de me le répéter et de me résumer ainsi : 
Russian Circles fait du Russian Circles
Russian Circles
fait du Russian Circles
Russian Circles
fait du Russian Circles
Russian Circles
fait du Russian Circles
Russian Circles
fait du Russian Circles

Parce qu'on sait tout de suite que l'on écoute ce groupe. Une preuve qu'ils ont leur patte, leur son, mais aussi que rien n'a évolué (ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose).
 

Puis vint le titre "Milano", qui se trouve placé à la suite d'"Arluck" dans la tracklist. On pouvait, avec ce morceau, y voir une bribe de l'ambiance générale qui allait être celle de l'album.

 

Mais il ne se passa rien. Ou si peu. 
Avec le temps, je ne cessais de me le répéter, comme pour m'en convaincre : 

Russian Circles fait du Russian Circles
Russian Circles fait du Russian Circles
Russian Circles fait du Russian Circles


Puis avec le temps, cette idée se dégrada. Si je devais te faire passer ce sentiment à l'écrit, ça ressemblerait à ça : 

Rssn Crcls fait du Russian Circles
Rssn Crcls fait du Russian Circles
Rssn Crcls fait du Russian Circles
Rssn Crcls fait du Russian Circles 
Parce que quelque chose manquait. Parce que mon entrain pour ce disque s'émiettait...je n'avais plus envie de faire l'effort d'y croire vraiment, surtout avec la sortie de "Kohokia" :


Rssn Crcls fait du Rssn Crcls
Rssn Crcls fait du Rssn Crcls
Rssn Crcls fait du Rssn Crcls
Rssn Crcls fait du Rssn Crcls
 

Une chose est certaine, avec la sortie complète de l'album Blood year, l'envie de gratter sur ce disque, l'envie d'en causer avec passion s'était éteinte. Ce disque ne provoque rien. Déjà parce qu'il souffre de la comparaison avec Guidance, qui avait un accent presqu"épique", une profondeur d'écriture que n'avait pas encore exploité le groupe dans ses albums précédents. Avec ce cru 2019, les Américains retombent dans leurs travers : sans être médiocres, ils nagent, ou plutôt pataugent dans leur zone de confort.
Alors mon propos, sans effort, sans entrain, se résume ainsi : 

RC fait du RC.

Mais si je n'arrive pas à te faire comprendre où je veux en venir, voilà mon sentiment avec de vraies phrases : 


Partis sur un acquis, semblant vouloir reprendre leur art là où ils l'avaient laissé, les Chicagoans lancent véritablement l'album sur "Arluck" (je passe volontairement "Hunter Moon", la première piste). Or, malgré la douche froide que fut ce premier "single" lâché sur la toile, ce morceau est sans doute, avec le recul, le plus intéressant : progressif, hyper bien amené pour une ambiance complexe, fouillée. Sorte de redite d'une piste pompée sur Guidance, en un peu moins bien. Mais c'est sur l'ensemble que Russian Circles se perd. On s'égare dans les méandres d'un disque qui ne semble même pas se donner la peine d'être différent, de se démarquer de la discographie.

Il y a bien cette excellente prod encore dans les mains de Kurt Ballou, avec cette puissante vibration sonore qui accompagne les albums qu'il dirige...mais ça ne prend pas. Il n'y a rien à retenir de ce disque. Pas un riff, pas une ambiance, pas même une histoire. C'est une saveur fade qui accompagne la découverte puis les écoutes approfondies de Blood year. Et ça pue déjà un peu la merde dès l'introduction "Hunter moon" :
Pelican a récemment fait le même coup, plutôt classique d'ailleurs, d'ouvrir sur quelque chose de calme avant de balancer un gros son bien électrique. Et ça marchait ! Au-delà de l'histoire qui accompagnait ce morceau, on ressentait une véritable émotion. Sur Blood year ? Rien. C'est un disque en pilote automatique : sans vie, ni envie et encore moins d'audace.
Et c'est dommage ! Le thème ? L'incertitude, le pessimisme sur les années à venir : il y avait de quoi brosser un portrait sombre du futur à chaque titre, surtout lorsqu'on connaît le talent du groupe ! Mais il n'en est rien, pas de choix, pas d'orientation, pas de coup d'éclat.  

Décevant sans être mauvais, Russian Circles fait du médiocre Russian Circles pour un disque dont il ne restera sans doute...rien.

photo de Tookie
le 23/08/2019

3 COMMENTAIRES

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 23/08/2019 à 09:50:08

Tout à fait

Get this or die

Get this or die le 23/08/2019 à 18:23:00

Je trouve que Russian Circles a sorti un album dans la droit lignée des précédents: très bon.
Un disque très bon que je trouverais excellent lorsque je ne sais quoi écouter sur un moment donné et, scrutant ma discothèque... tiens! oui un Russian Circles!

Très bon

Lecia Astin Min

Lecia Astin Min le 03/01/2020 à 10:41:24

Tellement vraie cette chronique. Triste déception pour moi.

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