Tess - Que s'élève la poussière

Chronique CD album (50:00)

chronique Tess - Que s'élève la poussière

Après avoir chié sur les deux précédentes sorties du groupe, j'avais espoir qu'on me laisse tranquille avec Tess, groupe autoproclamé : "référence du post-hardcore français". (2011 et j'en ris encore)
Je n'aime pas dire du mal et j'imagine le sourire d'enculé satisfait de celui qui a ajouté ça à ma liste de "disques à chroniquer".

Autant annoncer la couleur direct : j'ai un avis, personnel, qui n'a pas valeur d'évangile, qui a autant de valeur que celui d'un commentateur qui fera marcher plus de deux neurones.
C'est un avis qui ne plaîra pas aux fans parce que je trouve que leur groupe favori est bien bien chiant...parfois.

Allez, on va la faire "comme à l'école" : argumentaire en deux parties. Thèse / Antithèse et la conclusion en guise de synthèse parce que d'ici là je vous aurai perdu. 


I) "T'as rien dans le bide ! Sale bâtard !" (piste 2) Vraiment ?

A) Le son

 

Cette fine citation, en guise de titre, tirée de "Sous la grêle et les bombes" colle mal à la galette.
Ce disque en a dans le bide grâce à un son...parfait.
Inutile de chercher d'autre qualificatif, Tess s'est donné les moyens de coller une claque sonore. C'est moderne, lourd, violent, clair, équilibré. 
Un son qui correspond à merveille avec le style des lorrains. Pas besoin d'aller plus loin, mais pour la forme : tout y est.

 

B) La colère contre les ulcères.

 

Pas de problème de bide pour Tess : les ulcères sont le fruit de colères que l'on fait taire.
Les jours d'enregistrement le chanteur devait être bougon : pas de chant clair, pas de douceur (hormis "The ballad of..."). Du crié, du hurlé, du pas content.
Le groupe lâche tout ce qu'il a, crachant jusqu'au contenu de son abdomen.
Cette colère vaut pour tous les morceaux : c'est incisif, sec, agressif et il n'y a pas de temps mort. Le riffing pose d'ailleurs l'ambiance facilement...
S'il ne connait que peu de variations (hormis sur "1793" entre intro-stoner et metal), il tient bien la route.

 

C) Semaine de la Francophonie 2015.

 

Cet album m'est parvenu en plein milieu de la semaine de la Francophonie 2015.
Il faut bien le reconnaître : nous aimons une musique dont les paroliers ne finiront pas "immortels". De plus, la plupart des chanteurs issus de la scène hexagonale n'ont rien dans le bide et troquent leur langue maternelle pour growler dans un accent bien franchouillard quelques "fuck, blood, sex, bitch" et moultes fantaisies linguistiques anglo-saxonnnes.
Ici quasiment toutes les pistes sont en français et les lignes de chant sont, pour 90% d'entre elles, bien adaptées.
Il fallait avoir le courage de chanter (de plus en plus répandu) dans notre belle langue et surtout d'assumer les paroles assez facilement audibles.

 

A partir d'une phrase extraite de leurs paroles, nous avons pu nous attarder sur les points positifs de cet album. Dans la seconde partie nous nous attarderons sur les aspects...plus "discutables".


II) "Va dire à tes potes qu'ils sont déjà morts !".
Non, mais, sérieusement ?

 

A) Le problème des paroles en français...

 

...c'est qu'on les comprend.
Voilà qui explique le manque de burnes de nombreux groupes.
Entre thématiques un peu moisies, hyper-classiques se trouvent de bonnes idées.
"1793" est d'ailleurs une surprise : Louis XVI guillotiné n'est pas vendeur sur le papier...
Mais on se fout de la gueule d'Indochine lorsque Sirkis "demande des mièveries à la lune", Tess ici "griffe le ciel et s'éveille sous un nouveau soleil etc."
Passons sur d'autres punchlines...dignes des clashs Booba / Rohff
Dans mes précédentes chroniques sur le groupe, j'avais le sentiment d'un groupe de post-ados, ce qui collait bien à cette bande de potes du lycée.
Les années passent et j'ai l'impression que les paroles sont toujours scribouillées sur un cahier de brouillon en attendant le bus les conduisant de St Charles à Metz.
Tout cela fait cliché, je sais...sauf que...

 

B)...Cet album est cliché.

 

Les thèmes, l'écriture...mais aussi le style.
Les choeurs de "Soupe de plastique" sortis d'un album de HxC dans les 90's ou d'Ultra Vomit en 2010...
Hormis "1793" qui, a défaut d'être original sort du lot, de la pause banjo sur "The ballad..." et "Le score de Glasgow" qui semble plus mature que le reste, cet album sonne déjà entendu.

Tess a pris un virage plus direct avec "La confrérie". Le groupe confirme cette voie en allant droit au but mais ils resserrent l'angle créatif pour désosser, tout simplement.
Il faut l'avouer : ça marche.
On débranche ses neurones et on y va. En live, aucun doute ça doit marcher. Seul avec un casque aussi...mais il ne faut pas en attendre plus.

 

C) Le score de Glasgow

 

Rien à voir avec le résultat d'un match de Rugby : il s'agit d'une échelle médicale de conscience : coma / conscience de 0 à 15.
Ce titre est un joli symbole pour l'album.
Puissant, nerveux, bien produit, on en pige les paroles partagées entre le cliché, le surfait et une réflexion plus profonde.
Musicalement il y a une alternance intéressante qui peut nous faire espérer que le prochain album offre autre chose que cette forme de metal-core trop stéréotypé.
Et les réactions stéréotypées, sur l'échelle de Glasgow, sont des réponses "moyennes".


Etant à 15 sur cette foutue échelle (en tout cas pour mes goûts musicaux), ayant parfaitement conscience de mes attentes face à un disque, je ne conçois pas, personnellement, de coller une note au delà de la moyenne pour cet album.
D'autres à 15 sur une échelle voisine ne l'entendront pas de cette oreille.
Quant à ceux qui ne savent pas encore quoi en penser, ils peuvent toujours l'écouter sur un tas de plate-formes numériques...

photo de Tookie
le 29/05/2015

4 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 29/05/2015 à 09:37:24

Magnifique chronique, à défaut d'un bon disque.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 29/05/2015 à 17:50:29

Chronique excellente qui ne donne pas envie d'écouter du tout...

seb

seb le 02/06/2015 à 12:04:24

Au moins avec cette chronique ceux qui écoutent du metal-core devraient jetter une oreille à cet album rien que par curiosité, histoire de se faire sa propre opinion. Moi j'ai aimé et en live avec un bon gros pogo on est plus proche du coma que de la conscience...grosse claque sur scène :-)

A découvrir en ligne et si vous aimez, leur album est disponible chez Send the Wood Music :
http://www.shop.sendthewoodmusic.com/fr/tess/93-tess-que-s-eleve-la-poussiere-cd-album.html

tibo.tess

tibo.tess le 21/01/2016 à 23:50:31

TrO bien la kronique mais je coné le chanteur il a pas assé de sou pour se payé le bus

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