The Erkonauts - I Shall Forgive

Chronique CD album (40:21)

chronique The Erkonauts - I Shall Forgive

Nom de Dieu, cette basse! Infectious Grooves sort un nouvel album? O'funk'illo alors?

 

Bon, l’écarquillement oculaire stupéfait ne dure véritablement que 5 secondes, au tout début de « Little Mary ». Mais lors de la première écoute de cette fête du slip & du slap, pendant ce court laps de temps où les sourcils s’en vont causer au cuir chevelu, on est en droit de se poser sérieusement la question. C’est vrai que l’opus précédent, l’acte de naissance I Did Something Bad, s’ouvrait lui aussi sur une ligne de basse in-your-face. Mais celle-là était beaucoup plus barbelée. Alors que là, mazette: un véritable trampoline au miel! Un ventricule à ressorts! Un kangourou hystéro-disco! Du bonheur…

 

Mais vous avez raison: reprenons les choses du début. C'est qu'on s'éparpillerait là...

C’est donc de The Erkonauts qu’on revient vous causer aujourd’hui, à l’occasion de leur seconde galette, I Shall Forgive. Et ça va être une vraie partie de plaisir. Car s’il est déjà très sympa de vous faire partager l’enthousiasme de la découverte d’un bon petit groupe hyper prometteur, c’est presque encore plus jouissif d'annoncer officiellement que la jeune recrue pleine de potentiel est devenue grand maître d’arme! Parce que sur le petit précédent, si on faisait des « Oh! » et des « Ah! » à l’écoute de « The Great Ass Poopery » et de « Gog », si l’on reconnaissait que le tout était de grande qualité et si, au final, on était séduit, on ne pouvait s’empêcher de trouver l’ensemble un peu éparpillé et perfectible. Défauts qui ont aujourd’hui été réduits à peau de chagrin…

 

Parce que la forte personnalité du groupe – faite d’autant de Metal moderne-mais-mélodique que de Stoner’n’Roll et de Prog planant – s’est dorénavant cristallisée en une musique aux contours beaucoup moins fluctuants, beaucoup plus affirmés. Les atmosphères changent, des invités passent, les émotions varient, mais le tout a désormais une coloration homogène, mélangeant grosse patate vintage, sensibilité écorchée, modernité et groove granuleux. Et si un gros travail a dû être fourni pour arriver à ce que tous les éléments constitutifs du style « The Erkonauts » réussissent aujourd’hui à converger en ce point dit de la maturité stylistique, cela ne s’est fait ni au détriment de la variété, ni à celui de la « tubosité » des titres nouveaux. Parce que, autant vous le dire les cocos, vous allez vous régaler. Matez-moi ce menu de folie:

 

« Little Mary » est une aventure Metal’n’Roll sauvage à basse affolante et riffing baroudeur.

« Globlebl » emmène le putain de Rock’n’Roll de Papa en grand 8 sur la planète 2.0, histoire d’y réconcilier les fans de whiskey et de vieux cuir avec les amateurs de rythmiques nées dans le monde post-Meshuggah.

« Chaos Never Fails To Appeal » embarque Satanas, Diablo et tous leurs rivaux à bord d’un bolide baroque traçant la route à donf sur la road 666.

« Sappy » allie l’emphase et la violence d’un Amon Amarth en pleine crise de blastite aiguë avec cette sagesse mélodique superbement résignée qui conduit aux plus belles fins d’album.

 

Sans parler – si vous voulez vraiment que je mette le doigt sur toujours plus d’émotions diverses et colorées – du pavé proguépique « Tales Of A Thousant Lives », qui évoque l’image d’un Textures aux santiags pleines de sable, ou de l’intimiste et résigné-mais-pas-complètement « The Snick ».

 

Bref, cette fin d’année est truffée de grands albums, la connexion palpitant-oreilles est sévèrement sollicitée… Et on ne va pas s’en plaindre! Maintenant si vous voulez vraiment pouvoir dire que vous avez goûté à tout ce qu’il y avait de plus captivant en 2017, assurez-vous bien de vous être enquilléI Shall Forgive avant de mettre un point final à la rédaction de votre avis définitif sur l’année écoulée!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: confirmation. Que dis-je: sublimation! The Erkonauts a pris tout ce qu’il y avait de plus bandant sur son album précédent, a fini de tailler les diamants bruts, de polir les rugosités de la jeunesse, afin de livrer un excellent 2e album qui mêle poussière Rock’n’Roll, vastes espaces mélodico-Prog et tranchant moderne, la question soulevée par cette petite merveille étant: est-ce son impact ou sa personnalité qui est le plus fort? Perso je n'ai pas la réponse...

photo de Cglaume
le 19/01/2018

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 19/01/2018 à 13:13:49

c'est pas trop ma came habituellement mais ça passe plutôt pas mal :D

cglaume

cglaume le 19/01/2018 à 14:02:58

C'est ça qui est fort avec eux. Moi non plus je ne suis pas du tout fan de Stoner'n'Roll rugueux, ni franchement amateur de Prog planant. Mais la sauce finale est vraiment envoûtante

Margoth

Margoth le 22/01/2018 à 17:15:56

J'avoue qu'ils m'ont épaté ces petits Suisses, autant j'avais bien aimé leur premier album sans que je ne lui discerne ce petit quelque chose supplémentaire, autant celui-ci le possède et c'est une vraie tuerie. Le tout, dès le 2ème album. Je m'incline, je n'aurais franchement pas misé sur ce groupe... pas de manière aussi rapide en tout cas.

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