The Erkonauts - I Did Something Bad

Chronique CD album (41:09)

chronique The Erkonauts - I Did Something Bad

Comment donc I Did Something Bad a-t-il trouvé le chemin de la chaîne Hi-Fi qui trône en l'exact milieu du clapier cglaumien? Pourquoi diable est-il régulièrement ressorti de son écrin pour retourner cuisiner aux petits oignons les tympans du propriétaire de ces troglodytes lieux? Et, conséquemment, quel curieux cheminement a conduit ce 1er album des Suisses de The Erkonauts à finir chroniqué par un lapin jaune dans les pages Cuisine de votre CoreAndCo préféré? Hein, je vous l'demande!?

Vous avez raison de poser ces questions: la curiosité n’est un vilain défaut que dans les vieux manuels de savoir-vivre publiés au début du XXe siècle aux éditions Baronne de la Burnouze. La réponse est simple: il aura suffi d’une écoute de l'extraordinaire « The Great Ass Poopery » pour qu'agisse l'envoûtement – ce titre ayant été suggéré par l’un de ces bons génies qui, sur Facebook, viennent régulièrement me susurrer à l’oreille des patronymes de groupes qui cassent la baraque.

 

******* aparté *******

  Merci bon génie!

*** fin de l'aparté ***

 

Non parce qu’en temps normal, cette association de vieux renards ayant écumé les line-ups de Djizoes, Sybreed et 7-tone serait sans doute passée inaperçue de ma Tour de Contrôle de l’espace métallique tant elle ne tape a priori pas forcément dans les styles qu’habituellement je prédilectionne (attendez la prochaine version du Larousse: vous verrez que ça se dira). Enfin je dis ça… Pour autant qu’il soit possible de définir le style dans lequel évolue la formation. Parce que de temps en temps, nos amis se laissent aller à une agression noisy bien virulente, en mode « anarcho-math-kaboomcore moderne » (« The Great Ass Poopery », le gros de « 9 is Better Than 8 »…). Puis sans crier gare, le titre d’après fait dans le metal/rock alternatif lisse juste ce qu'il faut pour se faire une place au sein de la setlist d'une radio rock (« All The Girls Should Die »). Sans parler de ces vieux relents occasionnels vaguement « southern » (« Nola »). Ni de ces solos bien bluesy (« Hamster’s Ghosthouse », « All The Girls Should Die »). Ni de ces craquages de slips totalement barrés (le ukulélé et les chœurs décérébrés du début de « 9 is Better Than 8 », le grand écart schizophrène entre la coulée guitaristique entraînante donnant son cap au titre « Hamster’s Ghosthouse » et la séance finale de blues de fond d’église…). Finalement la seule constante de I Did Something Bad, c’est peut-être la place surplombante occupée par cette basse vrombissante et sa fidèle compagne la batterie, les 2 compères (/ commères?) assurant un matelas épais et un volume maousse à des compos dès lors extrêmement dynamiques.

 

Mais revenons-en à ce sacré bon sang de tube: « The Great Ass Poopery ». Impossible de résister à ces trépidations de basse zébulonnesquement barbelées, à la distorsion brûlante de la guitare de Fred, et à cette tension qui monte progressivement et finit par s’épanouir sur le « refrain » pour conclure enfin sur un – morceau choisi – « We are easy to follow, easy to prey on, we suck » qu’il n’est pas envisageable de ne pas éructer en chœur avec les loustics. « Gog » est un autre gros pavé qui pulse de la basse comme un frelon hyperactif, et qui rompt notre poche à endorphine en l’entaillant d’une montée mélodique complètement imparable. Là où l'on pourra être déçu par contre, c’est que côté moments d’anthologie, il faudra se contenter de ces 2 morceaux de choix. Sauf qu’à quelques exceptions près (« All The Girls Should Die » au refrain quand même trop ADO FM, et la folk song « Your Wife » qui casse un peu violemment le rythme – et aurait d'ailleurs pu atterrir sur le Not Much of a Man de Toehider sans dénoter), le reste de l’album reste de très haut niveau – notamment un « Hamster’s Ghosthouse » relativement « rock’n’roll » et carrément accrocheur, ou ce « 9 is Better Than 8 » aussi nawak que méchant.

 

Original, frais, osé (voire carrément ranafoutiste), canaille, inspiré et – donc – armé d’une forte personnalité, I Did Something Bad remporte le coche, la timbale ainsi que le gros lot. Car malgré les menus reproches formulés quelques lignes plus haut à son encontre, il faut bien reconnaître que ce sacré bon sang d'album dégage quelque-chose qui nous pousse à lui attribuer une « note du cœur » rondelette – allez tiens: un bon 8/10. Et apparemment on n'est pas les seuls à s’être ainsi faits envouter vu que le groupe a suffisamment enflammé l’autre côté de l’Atlantique pour avoir déjà pu y monter sa tournée en septembre dernier, le trip incluant une date en première partie de Prong à Los Angeles! Voilà donc des Erkonauts suffisamment bien équipés pour pouvoir remporter la Toison d’Or sans l’aide d’un quelconque Jason…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: moderne, rythmique, trapu, mélodique, atypique, noisy, carré, southern, alternatif, rock, bondissant… A la limite on s’en fout de ne pas arriver à qualifier au quart de poil le metal pratiqué par The Erkonauts. Ce qu’on en retient par contre, c’est que leur 1er opus contient quelques belles petites pépites dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles ne sont pas vraiment formatées dans le moule du metal de tradition!

photo de Cglaume
le 09/04/2015

4 COMMENTAIRES

dayedayedaye

dayedayedaye le 09/04/2015 à 20:01:07

Merci pour la chronique et surtout merci pour la decouverte !!

cglaume

cglaume le 09/04/2015 à 20:17:25

C'est un peu à ça qu'on sert :D (... de rien ! )

mcmetal

mcmetal le 21/04/2015 à 08:55:18

héhé superbe album :-)

mcmetal

mcmetal le 21/04/2015 à 08:56:00

un bon 8 ,j 'aurai mis 8,5 si cela existait

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