The Young Gods - Data Mirage Tangram

Chronique CD album (53:39)

chronique The Young Gods - Data Mirage Tangram

Presque 35 ans de carrière et une belle poignée d'albums (12 avec ce nouvel effort), les Young Gods - oui, on dit LES Young Gods – auront bâti une carrière sans fausses notes à grands renforts de batterie, de samples et de guitares pas comme les autres...

Data Mirage Tangram fixe dans le temps, les 35 ans de carrière d'un groupe aussi culte que riche en histoires méconnues.

 

The Young Gods fait partie de ces grands anciens qui ont développé disques après disques, des univers sonores loin des grands frères américains. De Einstürzende Neubauten à Front 242 en passant par Fad Gadget et Throbbing Gristle, The Young Gods est le parfait trait d'union d'une musique aventureuse, marquée et marquante, reconnaissable entre mille, des décennies après leurs sorties. S'essayant au chant dans leur langue maternelle (Les Front attendront des projets plus personnels comme Cobalt 60 pour passer au français), redéfinissant les formats des titres, et enfin utilisant toutes les sources sonores possibles du bruit de perceuse aux percussions sur billes de chemin de fer en passant par des samples distordus.

 

Les différentes signatures du groupe sur des labels aussi connotés que Interscope ou Ipecac Records n'ont rien à voir avec de la récupération mercantile pour le coup.. Les patrons de ces bonnes maisons sont avant tout des fans absolus. L'anecdote la plus courue, est à mettre à l'actif de David Bowie qui, lors de la sortie de 1.Outside en 1995, répond « je dirais davantage les Suisses de The Young Gods » lorsqu'on lui parle de l'influence de Nine Inch Nails sur cet opus (très bon disque au passage).

 

Serait-ce le retour de Cesare Pizzi, Data Mirage Tangram fait référence au Big Data. Le trop de données tue (ou pas) les données. Tangram étant un carré composé de 7 pièces, aussi appelées, les 7 pièces de la ruse. L'album compte 7 titres.

 

Enregistré suite à une résidence au Cully Jazz Festival de 2015 dans une obscure salle (The Hundred Blue Bottle Club) où le trio (presque) originel se réunit pour une commande – qui devient vite – une séance d'improvisations kilométriques ; dont ils ne garderont presque rien, sinon le plaisir de se retrouver et d'explorer de nouveaux horizons. Jazz ou pas, improvisation libre ou guidée, on note déjà ici que la batterie, avec le fidèle Bernard Trontin, occupe une place prépondérante dans ces nouvelles compositions.
L'italien Cesare Pizzi présent aux débuts du groupe, a laissé la musique de côté pour devenir informaticien, son retour 30 ans plus tard, marque l'originalité du groupe dans le traitement apporté à l'architecture sonore.

 

Pour la résidence au Cully Jazz Festival, le trio se produit sous le nom de Teichler Pizzi Trontin Experience, le groupe ne voulant pas brouiller les cartes. Ils joueront des titres des 2 premiers albums (ceux avec Pizzi) et s'aventurent ailleurs lors des répétitions. Comme n'importe quel groupe qui débute. Cela en dit long sur l'esprit du groupe et le plaisir à évoluer sans cesse.

 

Data Mirage Tangram, débute par une longue intro « Entre en matière » où chaque élément accroche d'emblée l'auditeur pour ne plus le lâcher. La poésie de Treichler s'exprime dans des considérations pas si simples que ça - l'amour se montre, ni pour ni contre, entre en matière -.

 

« Tear up the red sky » fait figure de titre old school dans la discographie du groupe. La guitare rageuse et la voix éraillée sonne d'époque. « Figure sans nom » nous lâche un riff surprenant en clin d'oeil à The Edge du temps de Achtung Baby et Zooropa. Amusant lorsque l'on sait que le guitariste de U2 est un vrai fan du groupe. Treichler libère ici aussi sa poésie toute singulière. Ici aussi, cela sent bon les années nonante !

 

« Moon Above » convie Aphex Twin, Suicide et le blues crépusculaire d'un harmonica pour un titre nu, pur. « All my skin standing » remet le trio au centre de la musique où chacun apporte une part égale pour déjà, un futur classique du groupe. « You gave me a name » nous convie à la transe et presque à la House 90's et un second clin d'oeil à The Edge pour le son de la guitare.

 

Ndla : Oui, si tu lis Core and Co, il y a de fortes chances que tu vomisses U2. Déjà c'est un peu injuste parce que bourré, tu t'es ébouriffé sur « Sunday bloody Sunday », que U2, ce n'est pas que le sinistre Bono et si tu écoutais un peu la musique, le père The Edge a des bons plans à la gratte, dans +/- chaque album... Allez, je t'aide entre 1984 et 1993.

 

Le terminus « Everythem » nous ramène là où « Entre en matière » nous a embarqués... The Young Gods ne sont plus jeunes, et cela ne s'entend pas du tout !

La Claque !

 

photo de Eric D-Toorop
le 25/04/2019

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 25/04/2019 à 09:27:32

J'ai été le premier surpris à adorer ce disque ; pourtant dans un univers que je ne connais que très peu. Très très bonne sortie de cette année.

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